
5
Chapitre 1: Introduction
1.1 L’analyse de corpus, un domaine partagé de la linguistique contrastive et de la traductologie
Depuis l’antiquité, la traduction se fait sujet de réflexion. L’intérêt pour l’aspect scientifique du
phénomène de la traduction est né au milieu du XXe siècle. L’intérêt à la traduction comme objet de
recherche a commencé dans les années 1950 avec les linguistes Vinay et Darbelnet (1958), Catford
(1965), Jakobson (1959) et Mounin (1963). La traductologue D. Gile1 met en avant que les années
1950 marquent aussi le début de l’interdisciplinarité de la réflexion sur la traduction (traductologie)
avec d’autres champs scientifiques. La traductologie comme domaine de recherche n’a eu son
avènement que dans les années 1970, avec le pionnier J. Holmes. G. Toury, qui a adapté le schéma en
1995. Leur encadrement a contribué au développement d’une branche scientifique empirique et
indépendante.
Bien que le domaine de la traductologie soit déterminé indépendamment, il connait un assez grand
nombre champs d’intérêt en commun avec d’autres domaines de recherche. La linguistique a toujours
occupé une place prédominante dans le champ d’études de translation studies et a contribuée à la
formalisation du domaine de recherche de la traductologie. L’objectif de l’analyse théorique dans ce
mémoire est de faire un inventaire des points communs entre la traductologie et la linguistique
contrastive et d’esquisser le développement de la recherche interdisciplinaire, en prenant comme objet
d’études le domaine partagé de la traductologie et de la linguistique contrastive: la linguistique de
corpus. Cette branche de la linguistique empirique connaît un spectre divers d’applications dans la
linguistique contrastive et la traductologie. La linguistique contrastive constitue une comparaison
systématique de au moins deux langues, ayant l’objectif de décrire leurs similarités et leurs
différences. On remarque qu’à présent, la comparaison de langes sert aux branches appliqués ainsi que
théorique, sur le niveau d’une seule langue ainsi que la langue en général. (Johansson et Hofland
1994 : 25)2 L’analyse d’un corpus dans la linguistique contrastive constitue une recherche après un
phénomène langagier dans les textes insérées et sélectionnées selon les objectifs spécifiques. En
général, la source exacte des données n’est pas d’importance, à condition que les textes reflètent
l’emploi langagier originel. Par conséquent, on essaye de réduire les influences éventuelles de
traductions individuelles par l’utilisation de grands corpus afin d’obtenir des données d’équivalence
crédibles.
Quand l’objectif est d’inventorier les effets de traduction, la sélection de textes pour le corpus est plus
importante. Dans la cadre de la traductologie, la recherche après le processus de traduction et le
produit (product of translation) est le plus souvent exécutée. L’objectif est de généraliser les résultats
au niveau de simplification, explicitation ou normalisation d’éléments textuels. Ainsi, l’analyse de
corpus mène à une recherche après les traits universelles de la traduction, aussi appelées tendances
universelles. Dans les années 1990, l’analyse de corpus est également incorporée dans la traductologie
et dans les deux décennies qui ont suivi, la méthodologie de recherche a subi d’adaptations
importantes afin de mieux servir la recherche empirique dans le cadre de la traductologie. Après une
analyse théorique de l’utilisation de l’analyse de corpus, je veux inventorier aussi bien la
méthodologie de l’analyse de corpus en fonction de l’exécution d’une analyse de corpus que
l’application des résultats aux fins traductologiques. Je voudrais montrer que l’analyse de corpus peut
être utilisée dans plusieurs domaines de la traductologie. La première question centrale est la suivante :
De quelle manière, l’analyse de corpus peut contribuer à la recherche empirique dans le
domaine de la traductologie ?
1 Gile D., ‘Présentation traductologie’ sur http://www.cirinandgile.com/ESIT%20home.htm (2009)
2 Johansson, S, and Hofland K., Towards an English-Norwegian parallel corpus. In: U. Fries, Editor, Creating
and Using English Language Corpora, Rodopi, Amsterdam (1994), pp. 25–37.