le discours du Président lors de la réunion règlementaire du 2 avril

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Seul le prononcé fait foi.
Discours du Président
du Conseil départemental de l’Allier
2 Avril 2015
Mes chers collègues,
Mesdames, Messieurs,
C’est avec beaucoup d’émotion que je m’adresse à vous en cet instant. Je mesure la confiance
que vous venez de me témoigner et l’honneur qui m’est fait de présider notre assemblée.
Je voudrais remercier notre collègue Bernadette VERGNE, qui a présidé la première partie de
cette séance d’installation du Conseil Départemental, ainsi que le secrétaire de séance Jean-
Sébastien LALOY, qui peut savourer le bonheur d’être le benjamin de l’assemblée, avant
d’ambitionner d’en être, un jour, le doyen !
Je souhaite également vous saluer chacune et chacun pour votre élection ou pour votre
élection. Nombre d’entre vous sont de nouveaux élus départementaux.
Je vous souhaite donc la bienvenue et une bonne installation au sein de cette assemblée,
désormais strictement paritaire.
La confiance que les électeurs vous ont témoignée est un bien très précieux, qu’il vous
appartiendra de préserver, de conforter voire de renforcer. Vous voilà représentants de votre
canton, de son territoire et de ses habitants. Vous aurez également à régler par vos
délibérations les affaires du Département. Vous devrez donc veiller dans le même temps, à
défendre l’ensemble du Bourbonnais.
Je n’oublie pas nos remplaçantes et nos remplaçants. Ils ont fait campagne avec nous, sur le
terrain, ne ménageant pas leurs efforts et nous apportant un concours précieux.
Nos victoires leur doivent beaucoup, et je voudrais les en remercier.
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Je pense aussi à nos collègues qui ne se représentaient pas et à ceux pour qui le verdict des
urnes n’a pas été favorable. Tous ont donné beaucoup de leur temps, de leur disponibilité et
de leur énergie. Je leur exprime la gratitude du Département pour leur engagement au service
de l’Allier.
Je veux également saluer mon prédécesseur M. Jean-Paul Dufrègne, pour son engagement
durant sept années au service de notre Département, ainsi que pour sa réélection dès le
premier tour.
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Je souhaite en ce début de mandature exprimer ma confiance aux agents départementaux. Je
sais pouvoir compter sur l’engagement professionnel et le sens du service public de tous.
J’admire depuis de nombreuses années les compétences du personnel de notre maison. Nous
allons, ensemble, poursuivre l’action au service des Bourbonnais.
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Ces deux derniers dimanches, les urnes ont donc parlé.
Le premier message important de la population, c’est bien l’abstention. Dans notre
département, elle est certes inférieure à la moyenne nationale, mais elle est tout de même
extrêmement forte et préoccupante.
La progression du Front National est également une donnée nouvelle, pour un scrutin local.
Beaucoup de nos concitoyens souffrent, beaucoup de familles sont victimes du chômage ou
de la crise économique. Notre pays est en colère, notre pays s’inquiète, notre pays doute de
l’action publique.
Les choix qui sont faits au niveau national, sont contestés par une majoride Français, qui
attendent des résultats et des solutions à leurs problèmes.
Il nous faut tenir compte de ces messages, et nous attacher à rendre crédible l’action publique
par des résultats tangibles, par des réalisations concrètes.
Dimanche, ce profond mécontentement s’est également exprimé dans l’Allier et a emporté la
majorité sortante.
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L’Allier a donc vu sa majorité basculé, à un canton près. 48 voix peuvent changer bien des
choses !
Soyons d’accord ensemble pour voir dans ces 48 voix, le signe envoyé à tous ceux qui
douteraient de l’intérêt d’aller voter.
Oui, chaque voix compte ! Oui, par son vote, chaque électrice ou chaque électeur, peut
changer le cours des choses.
Et dans des cantons redécoupés il y a peu, avec pour objectif évident de favoriser un camp
plutôt qu’un autre, certaines victoires acquises de haute lutte tiennent de l’exploit !
Bien sûr, plus globalement, le total des suffrages recueillis par les différentes familles
politiques sur l’ensemble de l’Allier, fait apparaître un écart beaucoup plus conséquent, de
l’ordre de plusieurs milliers de voix.
Ce résultat conforte largement notre majorité URB et renforce sa légitimité, bien au-delà de
ces 48 précieuses voix, de ce cher canton de Bourbon-lArchambault !
Son succès, l’Union Républicaine pour le Bourbonnais le doit à sa fidélité à ses principes
fondateurs. Elle a veillé à rassembler des candidats, au-delà des partis politiques traditionnels,
avec de nombreuses personnes issues de la société civile, non encartées, voire d’ouverture.
Je voudrais à cet instant, saluer notre collègue Claude RIBOULET, pour son animation de la
campagne départementale, pour son implication aux côtés des candidats et pour l’énergie qu’il
a mise au service des autres.
Je voudrais également le remercier d’avoir incarné et d’avoir porté la voix de l’opposition ces
dernières années. Il s’agit d’une fonction difficile, et pourtant indispensable au bon
fonctionnement de notre démocratie locale. Il l’a fait avec conviction, engagement, sans
faillir, malgré des débats parfois durs, et toujours avec beaucoup d’intelligence et de finesse.
Aujourd’hui, il fait le choix de privilégier son engagement au service de sa commune, comme
il s’y était engagé. Ce choix assumé et cette cohérence l’honorent.
Notre groupe pourra toujours compter sur sa motivation comme co-président aux côtés
d’Anne-Marie DEFAY, et je lui ai demandé d’être rapporteur général du Budget, à mes côtés
pour suivre les problématiques budgétaires.
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Sa mobilisation, comme celle de toute l’équipe que j’ai désormais l’honneur d’animer, sera
totale pour défendre le Département.
Car, sur tous ces bancs, je crois que nous avons en partage cette même passion pour nos
territoires, pour notre Département.
L’échelon départemental doit être reconnu dans son rôle primordial de garant de la solidarité
territoriale et sociale. Les départements, véritables fers de lance de la cohésion sociale,
doivent conserver leur rôle de proximité auprès des populations.
Ils doivent continuer à assurer leur mission de prévention et de prise en charge des situations
de fragilité et de développement social. Ils sont également les mieux à même de garantir un
maillage territorial fin, dans une logique de désenclavement des territoires.
Oui, nous avons besoin de l’échelon Départemental.
Oui, nous en avons besoin aujourd’hui et demain, plus encore qu’hier, à l’heure où les
grandes régions, de par leurs contours s’éloignent du terrain.
Oui, nous avons besoin du Département, pour assurer l’équilibre harmonieux des territoires,
entre urbains et ruraux, entre les villes et la campagne. Président d’une communauté de
communes rurale, je sais combien la ruralité doit être défendue sans aucune faiblesse.
Oui, je m’engage à nouveau au service de notre Département, car cela a toujours été l’essence
de mon action, et car j’ai le sentiment que le Département doit être défendu encore d’avantage
!
Il faut le défendre du mieux possible, tout d’abord, dans le cadre des réformes
institutionnelles en cours.
Au-delà du calendrier saugrenu, qui a consisté à organiser des élections départementales sans
avoir fixé au préalable les compétences de la collectivité, la réforme territoriale est des plus
inquiétantes.
L’examen de la loi NOTRe, « nouvelle organisation territoriale de la République » n’en est
qu’à mi-chemin de son parcours parlementaire. Après le Sénat, l’Assemblée Nationale vient
de l’adopter en première lecture.
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La méthode employée par le Gouvernement, le manque de consensus, la précipitation, le
choix de diviser la réforme en trois textes examinés successivement, la discussion du
redécoupage des grandes régions avant d’aborder les compétences des différents échelons,
étaient déjà très contestées.
Mais le revirement soudain quant à l’existence même des Départements, un soir de
négociation entre composantes de la majorité présidentielle, n’a fait que rendre plus illisible la
réforme. Rappelez-vous, le Département s’est trouvé d’abord défendu par le Président de la
République, puis supprimé, puis ressuscité !
Le Parlement a donc réintroduit au Sénat puis à l’Assemblée, des compétences
partementales transférées à la région au moment de la conception de la loi. C’est ainsi que
la compétence des collèges est redevenue départementale, tout comme la voirie, mais pas le
transport scolaire.
Une nouvelle fois, un texte d’inspiration régionaliste est venu buter sur l’incontournable
nécessité de l’échelon départemental !
Je le disais, un tel revirement a naturellement conduit le projet de Loi à emmêler les choses, là
où il devait les simplifier.
Un collègue parlementaire l’illustrait par l’exemple suivant : l’économie est devenue une
compétence exclusive de la région, partagée de fait avec le bloc local qui peut l’exercer par
délégation, mais pas avec les départements qui, toutefois, par l’aide apportée aux communes
ou à leurs groupements, pourront indirectement continuer à aider sur le foncier et l’immobilier
d’entreprises – comprenne qui pourra !
Autre exemple avec le tourisme : la compétence est saucissonnée dans le bloc local entre la
promotion et l’action, exclusive pour l’une et partagée pour l’autre – c’est simple !
Quant aux intercommunalités, en matière de seuil des 20 000 habitants, il y aura bientôt plus
d’exceptions que de cas conformes à la règle !
Pourquoi ne pas simplement faire confiance aux élus dans chaque département, comme le
Sénat le proposait, pour qu’ils fixent en commission départementale de la coopération
intercommunale ou CDCI des seuils adaptés à leur territoire ?
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