Passion, et par les sept douleurs de la Vierge Marie, sois miséricordieux…, ou bien encore : après la
récitation du Crédo l’on ajoute à tort la doxologie : Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit qui ne
figure pas dans le texte primitif du Chapelet. Il arrive aussi qu’on omette certains mots du Chapelet
dicté entièrement par Jésus, en raccourcissant, par exemple, les supplications finales : au lieu de
dire : Dieu Saint, Dieu Fort, Dieu Eternel, prends pitié de nouset du monde entier, on enlève la
formule : et du monde entier, en se bornant à la seule supplication traditionnelle : Dieu Saint, Dieu
Fort, Dieu Eternel, prends pitié de nous. Or, toutes ces modifications apparemment secondaires ne
respectent pas les paroles de Jésus, l’auteur du Chapelet, si bien que le Chapelet ainsi transformé ne
peut plus être considéré comme le Chapelet à la Miséricorde. Il faut dire également que cette prière
ne doit pas être divisée, à la manière du saint Rosaire, où l’on s’arrête après chaque dizaine pour lire
quelque pieuse pensée ou méditer sur les mystères annoncés ou ajouter des intentions de prière
etc… En ce qui concerne les méditations, réflexions et intentions de prière qu’on voudrait attacher à la
prière du Chapelet à la Miséricorde divine, on doit les dire avant de le prier, et non pas au milieu. Il
faut réciter le Chapelet sans aucune coupure, comme une seule prière, telle que Jésus l’a enseignée.
Une remarque encore à ajouter pour les sujets de langue polonaise : la syntaxe polonaise admettant
le changement de place de l’adjectif entier avant ou après un mot, ici : le monde (en polonais : świata
całego ou całego świata), sans opérer aucun changement de sens, les deux versions sont possibles
dans la récitation du Chapelet en polonais (świata całego et całego świata) et ont l’Imprimatur de
l’Eglise en Pologne.
Signification théologique du Chapelet à la Miséricorde
Le Chapelet à la Miséricorde est très riche de signification et cela vaut la peine d’en faire une analyse
profonde. La prière du Chapelet s’adresse à Dieu le Père. Nous lui offrons Son Fils bien-aimé en
réparation de nos péchés et de ceux du monde entier, et implorons sa miséricorde pour nous et pour
le monde entier, par les mérites de la douloureuse Passion du Fils de Dieu. Or, baptisés, nous
participons au sacerdoce du Christ et cette participation signifie que, par le baptême « d’eau et
d’Esprit » (Jn 3, 5), nous sommes déjà consacrés pour offrir les sacrifices spirituels en union avec
l’unique sacrifice de la Rédemption, offert par le Christ lui-même. Nous tous devenons dans le
Christ (…) un « sacerdoce royal » (cf. Lettre de JP II aux prêtres pour le Jeudi Saint, 1989, ch.1). En
vertu de ce sacerdoce royal, sacerdoce commun (cf. Lumen Gentium, 10-11), nous pouvons offrir à
Dieu le Père son Fils bien-aimé en réparation de nos péchés et de ceux du monde entier.
À une époque il y eut des controverses théologiques sur l’origine surnaturelle et la signification
correcte du Chapelet à la Miséricorde. L’ancien recteur de l’Université Catholique de Lublin en
Pologne, l’abbé prof. Wincenty Granat, affirmait qu’il y avait des erreurs de nature théologique dans le
Chapelet à la Miséricorde et que de ce fait, il ne pouvait avoir d’origine surnaturelle. Dans son
intervention présentée au cours d’un Congrès de la Miséricorde, il dit : La prière du Chapelet contient
de graves erreurs théologiques. Premièrement : du fait que la Divinité du Fils est la même que celle du
Père, elle ne peut être offerte au Père Eternel. Deuxièmement : il est interdit d’offrir en acte
d’immolation la Divinité. Troisièmement : la Divinité ne peut devenir objet de propitiation pour les
péchés, car c’est la Divinité, ou pour dire mieux, Dieu seul, qui remet les péchés sans être victime de
propitiation ; c’est le Rédempteur revêtu de nature humaine qui est victime de propitiation pour nos
péchés.
C’est l’abbé prof. Ignace Różycki, qui donna la bonne réponse théologique aux arguments développés
ci-dessus. Il dit qu’il fallait analyser la formule : « Le Corps et le Sang, L’Âme et la Divinté de (…) notre