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la sainte Eglise qui, annoncée en figure dès l’origine du monde, merveilleusement préparée dans
l’histoire et dans l’Ancienne Alliance, établie enfin dans ces temps qui sont les derniers, s’est
manifestée grâce à l’effusion du Saint-Esprit et, au terme des siècles, se consommera dans la gloire »
(LG 2). Le CEC a repris toutes ces affirmations.
L’Eglise est bien un peuple convoqué, appelé, rassemblé pour devenir fils adoptifs dans le Fils Eternel
et, à leur tour et au nom de Dieu, convoquer, appeler les hommes à la communion pour laquelle ils
sont faits (le mot même d’ « ekklesia » signifie « convocation »). L’Eglise n’est donc pas la simple
résultante de désirs ou de projets qu’ont des hommes et des femmes de se réunir ou de coordonner
leurs ressources pour un but déterminé. Les membres de l’Eglise ne se choisissent pas les uns les
autres. Ils se reçoivent plutôt comme frères et sœurs des mains de Dieu, dans leurs diversités de
condition, de culture, d’opinions…
L’initiative du Père a trouvé sa réalisation dans l’œuvre du Fils qui est venu « rassembler dans l’unité
les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52). Le Christ a constitué le corps ecclésial des douze disciples,
les associant à son mystère pascal, leur confiant l’Eucharistie, « source et sommet de la vie de
l’Eglise », et leur demandant de prolonger son œuvre de réconciliation : « De même que le Père m’a
envoyé, moi aussi, je vous envoie » (Jn 20, 21). Cette œuvre du Christ, initiée par le Père, a trouvé
son accomplissement dans le don de l’Esprit. Au jour de la Pentecôte, cet Esprit communiqué par le
Christ à ses apôtres manifeste sa présence et son action. La constitution conciliaire Lumen Gentium
(n° 4) nous dit que l’Esprit Saint ne devait plus cesser de « sanctifier l’Eglise en permanence », de « la
rajeunir » et de « la renouveler sans cesse, l’acheminant à l’union parfaite à son Epoux ».
En conclusion l’Eglise est née dans le cœur du Père ; elle a trouvé sa réalisation dans l’œuvre du Fils ;
elle a trouvé son accomplissement dans le don de l’Esprit.
Une réalité humano-divine : l’Eglise est une réalité humaine, historique, visible, qui comme toute
chose humaine présente des limites, des imperfections, la « tendance à pécher » appartenant à tous
les niveaux de sa structure institutionnelle. Mais sa pérennité depuis 2000 ans manifeste son
caractère essentiellement divin. La constitution conciliaire Lumen Gentium rappelle cette double
dimension : « L’Eglise terrestre et l’Eglise enrichie des biens célestes constituent (…) une seule réalité
complexe, faite d’un double élément humain et divin. C’est là l’unique Eglise du Christ que nous
professons dans le Symbole »
.
Il est opportun d’établir une analogie entre le mystère du Christ, à la fois vrai Dieu et vrai homme, et
l’Eglise, signe visible, en même temps que réalité de grâce. « Cette réalité divine et humaine de
l’Eglise est organiquement liée à la réalité divine et humaine du Christ. L’Eglise est en quelque sorte
la continuation du mystère de l’Incarnation »
. Le Christ, dans sa mission messianique, a institué
l’Eglise comme instrument de salut, permettant aux hommes de se réconcilier avec Dieu. En effet,
l’homme en proie au péché ne cesse de se séparer de Dieu, en même temps qu’il aspire à se tourner
vers son créateur. L’Eglise offre à l’homme les moyens de la réconciliation avec Dieu. En son sein,
l’homme peut y puiser les nourritures de sa vie divine : les sacrements, la Parole de Dieu gardée, la
vie de prière… L’Eglise apparaît comme une « servante » et le pape Pie XI déclarait : « Les hommes ne
L.G n°8
Catéchèse sur le mystère de l’Eglise Oui à l’Eglise §1