
« Avoir une vie bonne » - vivre bien « avec et pour les autres »
Quel est le pôle de préoccupation ?
« Tu » = l’Autre, les autres « Je ». Prendre conscience d’être un « je » conduit à découvrir que les autres se
considèrent aussi comme des « je ». Ici je me préoccupe de« l’Autre » en tant qu’un « Je » égal à moi et
donc de l’impact que mes actions ont sur lui, dans mes relations avec lui. La vie bonne n’est donc pas la
« bonne vie » qui serait simple égoïsme du chacun pour soi.
Dans ce cadre, qu’est-ce qu’une action bonne ?
« Avoir une vie bonne » ou vivre bien, « avec et pour les autres », c’est faire ce qui va plaire aux autres, ce
que les autres disent être bien, ce qui va les aider ; c’est avoir de bonnes intentions vis-à-vis d’eux.
C’est encore considérer que l’ordre social a été établi pour assurer le bon fonctionnement des relations
entre les gens et qu’il faut donc le respecter. De la même manière, toute personne qui garantit cet ordre (ce
que l’on appelle l’Autorité) doit être respectée.
Exemples d’arguments basés sur la définition d’une action bonne
« Cela ne se fait pas »; « c’est un comportement excentrique, il peut choquer les gens, donc, c’est mal »;
« voler est mal car la personne volée avait sans doute besoin de cet argent pour acheter quelque chose
d’important pour elle » ; « se moquer des autres est mal car je n’aimerais pas que l’on se moque de moi » ;
« tant que cela ne dérange personne …» ; « il n’a pas mal agi car il croyait bien faire »; « il faut respecter le
code de la route parce que si chacun fait comme il lui plaît, il y aurait des embouteillages partout, des
accrochages, etc. » ; « c’est interdit par le règlement. »
Si l’on tient compte du troisième terme « dans des institutions justes » de la définition, on élargit encore le point de
vue, cette fois sur le monde.
« Avoir une vie bonne » - vivre bien « avec et pour les autres » « dans des institutions justes »
Quel est le pôle de préoccupation ?
« Ils, elles, on » = les autres, pris comme un tout. L’ensemble des êtres humains d’une société, voire
l’ensemble de l’humanité prise comme une fin en soi. Une fois que l’on a découvert que les autres sont
égaux à nous et qu’ils « méritent », de la même façon que nous, tout ce que nous « méritons », nos
préoccupations se définissent en termes de droits et de devoirs des personnes; les notions de responsabilité
individuelle et collective prennent du sens et l’idée de justice fait son apparition. On ne se préoccupe plus
seulement des autres pris individuellement, mais on se voit dans un système où tout le monde est relié.
Notre souci porte alors sur la garantie que donne une société d’assurer le bien-être de tous. Cette garantie
résiderait dans des institutions justes.
Dans ce cadre, qu’est-ce qu’une action bonne ?
« Avoir une vie bonne » ou vivre bien, « avec et pour les autres », « dans des institutions justes », c’est agir
en respectant l’autre comme soi-même dans le cadre d’institutions qui garantissent le respect de valeurs et
de principes fondamentaux (la vie des êtres humains, leur intégrité physique et psychologique, leurs droits,
généraux, etc.). Ainsi, bien agir, c’est agir en référence à l’ordre social pour autant qu’il est au service du
bien-être des personnes. Si tel n’est pas le cas, il n’est plus bien de vivre selon cet ordre et l’on se doit
(notion de devoir) d’aller à son encontre (désobéir à des lois injustes par ex). Ici, bien agir, c’est agir en
fonction de l’idée que l’on se fait du bien-être de l’humanité, de ses droits et de ses devoirs envers elle.
Exemples d’arguments basés sur la définition d’une action bonne
2010 / 17 – p 3