Analyse de cycle de vie à l’échelle du quartier Bruno Peuportier, Emil Popovici et Maxime Trocmé Analyse de cycle de vie à l’échelle du quartier Bruno Peuportier, Emil Popovici et Maxime Trocmé1 1 Ecole des Mines de Paris, Centre Energie et Procédés, 60 Bd St Michel, 75272 Paris Cedex 06 - Tel : 01.40.51.91.51 – email : [email protected] RESUME. Un outil d’évaluation des impacts environnementaux est proposé pour aider les concepteurs à améliorer la qualité environnementale d’un quartier neuf ou existant. Permettant de comparer plusieurs variantes, cet outil constitue une aide à la conception. La méthode est basée sur l’analyse de cycle de vie (ACV), en tirant parti de précédents travaux menés à l’échelle du bâtiment. Il s’agit de comptabiliser les substances émises et puisées dans l’environnement, de la fabrication des matériaux à la fin de vie, puis d’évaluer des indicateurs environnementaux comme la contribution à l’effet de serre, la consommation d’eau, la génération de déchets, etc. Cette méthode a été appliquée sur des études de cas, à Montreuil dans le cadre du projet européen E-co-housing, et sur le quartier Lyon-Confluence. MOTS-CLÉS : environnement, quartier, analyse de cycle de vie 1. INTRODUCTION Satisfaire les besoins du présent sans nuire aux générations futures reste difficile à mettre en pratique, en particulier au niveau urbain. Les premières expériences européennes en matière d’écoquartiers montrent les possibilités et les limites d’une telle approche. Si les acteurs du projet BedZed à Londres communiquent davantage sur leurs intentions que sur les performances réelles obtenues, le suivi expérimental mené sur le quartier Vauban à Freiburg (Wittwer et Voss, 2001) permet de démontrer la faisabilité d’un certain nombre de concepts comme les « maisons Plus Energie », associant une forme d’urbanisme solaire à la gestion raisonnée des transports et à des équipements collectifs (gestion des eaux pluviales, co-génération…). Les initiatives émanant de municipalités, de promoteurs privés ou d’autres acteurs induisent un besoin d’outils adaptés à ces nouvelles demandes. A l’image des travaux concernant la qualité environnementale des bâtiments, divers types de réponses sont proposées. Dans ce contexte, l’évaluation rigoureuse des aspects quantifiables de la qualité environnementale complète des approches plus qualitatives. 2. PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) permet d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit, depuis sa fabrication jusqu’à sa fin de vie. Cette méthode a été utilisée par différents fabricants de matériaux de construction et plusieurs outils sont proposés pour les bâtiments (Peuportier et al., 2004). Nous présentons ici le développement d'un outil d’ACV au niveau d'un quartier (Popovici et Peuportier, 2004), (Popovici, 2006), qui peut inclure : BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA - différents types de bâtiments (logements, magasins, bureaux, écoles, hôpitaux, hôtels etc.), - leur infrastructure d'accès (routes et rues, parcs de stationnement, espaces verts etc.) - des réseaux (système de distribution d'eau, égout, gestion des déchets, chauffage urbain, etc.). Il convient également de tenir compte des aspects liés au comportement des résidents (consommation d’eau et d'énergie, traitement des déchets, pourcentage de tri et de recyclage, etc.) et des caractéristiques du site (distances de transport, climat, énergies utilisées pour la production d'électricité et de chauffage urbain, etc.). Selon la méthodologie de l’ACV (ISO, 1997), les substances puisées et émises dans l'environnement sont comptabilisées (phase d’inventaire) puis des indicateurs environnementaux sont déduits pour les quatre phases du cycle de vie du quartier : construction (extraction des matières premières, production et transport des matériaux), utilisation (chauffage, éventuellement climatisation, consommation d'eau, etc.), rénovation (remplacement des composants : fenêtres, revêtements des bâtiments et des rues) et démolition (transport et traitement des déchets). Il faut noter ici que le terme « rénovation » est employé dans son sens commun et non dans le sens plus spécialisé de la rénovation urbaine (démolition puis reconstruction d’un ou plusieurs bâtiments). Cette précision conduit à expliciter l’usage prévu de l’outil dans différentes situations. Construction d’un nouveau quartier sur un terrain non bâti. Le modèle montre l’influence des choix de conception sur les impacts prévisibles pendant une durée d’analyse donnée (par exemple 80 ans). Il inclut la fabrication, l’entretien et le remplacement des composants (par exemple le choix de composants ayant une plus grande durabilité permet de réduire les impacts de « rénovation »), ainsi que leur fin de vie (mise en décharge, incinération etc.), mais aussi la phase de fonctionnement (choisir une forme urbaine plus compacte permet de réduire les besoins de chauffage et les impacts correspondant). Des variantes de conception peuvent être comparées afin de guider les décisions. Démolition d’un îlot existant et construction de nouveaux bâtiments. Le calcul peut être effectué en deux phases : la modélisation de l’ancien îlot (seule la phase de démolition est alors prise en compte), puis du nouveau projet (cf. le cas précédent). Etude comparative entre la réhabilitation d’un îlot existant et sa « rénovation » (démolition puis reconstruction). Le calcul démolition + reconstruction correspond au cas précédent. La réhabilitation nécessite également un double calcul. Il est utile de faire un état des lieux des bâtiments existants, puis d’effectuer un deuxième calcul pour évaluer les projets après réhabilitation (dans ce cas également, il est intéressant de comparer plusieurs variantes). Les impacts de la réhabilitation proprement dite peuvent être déduits par soustraction, les impacts ultérieurs (fonctionnement, « rénovation » et « démolition ») étant évalués par le deuxième calcul. Une combinatoire de ces différentes situations peut être envisagée sur un même quartier. Celui-ci est alors divisé en sous-parties sur lesquelles les analyses précédentes peuvent être menées. Les données environnementales concernant la fabrication des matériaux et les différents procédés inclus dans le système (production d’énergie et d’eau, traitement des déchets et des eaux usées, transports…) sont issues de la base Ecoinvent développée par des instituts de recherche suisses (Frischknecht et al, 2004). Cette base fournit pour chaque procédé et matériau, en fonction de l’unité de référence considérée (par exemple kg pour les matériaux, TJ pour l’énergie, tonne-km pour le -2- BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA transport des marchandises), un inventaire de cycle de vie c’est à dire l’ensemble des flux de matière et d’énergie entrant et sortant du système : - les ressources utilisées (par exemple matériaux rares, eau, énergie), - les émissions dans l'air, l'eau, le sol (CO2 dans l'air, ammoniaque dans l'eau, métaux dans le sol…), - les déchets créés (par exemple inertes, toxiques, radioactifs). Des indicateurs environnementaux sont alors évalués (cf. Tableau 1), par exemple la contribution à l’effet de serre est calculée en fonction des quantités de chaque gaz (données dans l’inventaire), pondérées par le potentiel de réchauffement global correspondant (Houghton et al, 2001). Indicateur environnemental Unité Demande cumulative d’énergie GJ Eau utilisée m3 Epuisement des ressources abiotiques kg antimoine eq. Déchets produits t Déchets radioactifs dm3 Effet de serre (100 ans) t CO2 eq. Acidification kg SO2 eq. Eutrophisation kgPO43- eq. Dommage à la qualité des écosystèmes dus à l’écotoxicité PDF*m2 Dommage à la santé DALY. Production d’ozone photochimique kg C2H4 eq. Odeur m3 air Référence (Frischknecht et al, 2004) (Frischknecht et al, 2004) (Guinee et al, 2001) (Frischknecht et al, 2004) (Frischknecht et al, 2004) (Guinee et al, 2001) (Guinee et al, 2001) (Guinee et al, 2001) (Goedkoop et Spriensma, 2000) (Goedkoop et Spriensma, 2000) (Guinee et al, 2001) (Guinee et al, 2001) Tableau 1 : Les indicateurs environnementaux évalués Ces indicateurs sont évalués pour chaque type de bâtiment du quartier sur son cycle de vie, puis sur le quartier dans son ensemble. En utilisant un diagramme radar comportant 12 axes associés à ces 12 indicateurs, diverses alternatives peuvent être comparées pour améliorer le projet du point de vue environnemental. Les indicateurs sont également présentés en montrant la contribution relative de chaque phase principale du cycle de vie (construction, utilisation, rénovation, et démolition). Ceci permet de mieux cerner les possibilités d’améliorer un projet : par exemple si l'impact de la phase d'utilisation est trois fois plus grand que celui de la construction, la priorité peut être donnée aux économies de flux (énergie, eau, déchets) plutôt qu’à l’utilisation de matériaux à moindre impact. La simulation du cycle de vie est effectuée sur une période d'analyse, qui peut correspondre à la durée de vie supposée d’un bâtiment (par exemple 80 ans), en utilisant un pas de temps annuel. 3. MISE EN ŒUVRE DANS UN ENSEMBLE LOGICIEL D’AIDE A LA CONCEPTION ARIADNE complète un ensemble d’outils au niveau des bâtiments : - ALCYONE, description géométrique du bâtiment (Salomon et al., 2005), - COMFIE, simulation thermique (Peuportier et Blanc Sommereux, 1990) - et EQUER, ACV des bâtiments (Polster et al., 1996). Ces outils sont chaînés via des fichiers textes dans lesquels les données de bâtiment (la géométrie, les besoins d'énergie, les quantités et types de matériaux impliqués) sont écrites par l'outil situé en -3- BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA amont et lues par l'outil situé en aval. Le nouveau logiciel, ARIADNE est relié à EQUER, prolongeant ainsi la chaîne de transfert de données (cf. Figure 1). ALCYONE COMFIE géométrie EQUER énergie ARIADNE impacts du impacts du quartier bâtiment Figure 1: Chaînage des entrées/sorties entre les outils d’évaluation ALCYONE - le modeleur 2d-3d transfère les données architecturales à l'outil de simulation thermique COMFIE. Le bâtiment est décomposé en volumes appelés zones ayant un comportement thermique homogène (température unique). COMFIE - un modèle est importé d'ALCYONE, complété par des données sur l’utilisation du bâtiment, puis la simulation est effectuée en utilisant des données météorologiques horaires. Le programme calcule les besoins d'énergie (chauffage, climatisation et éclairage) et des températures horaires pour les différentes zones thermiques du bâtiment. Les données de l’enveloppe, définie par ses matériaux et leurs quantités, et les besoins d'énergie, sont alors transférés à l'outil EQUER. EQUER - un modèle est importé de COMFIE, complété par des données sur les déchets, les consommations d’eau, éventuellement les transports domicile-travail, puis l’analyse de cycle de vie est effectuée pour évaluer le profil environnemental du bâtiment. ARIADNE – les résultats d’EQUER sont importés pour chaque type de bâtiment, en précisant le nombre de bâtiments de chaque type. Des données supplémentaires doivent être fournies sur les espaces extérieurs et les réseaux, ce qui permet de mener l’ACV du quartier. 4. APPLICATION DE LA METHODE SUR LE QUARTIER LYON CONFLUENCE Figure 2 : Zone étudiée Le projet Lyon Confluence concerne la requalification de l’ensemble de la Presqu’île entre le Rhône et la Saône au delà de la gare SNCF de Perrache, soit près de 150 ha. La zone d’étude sélectionnée (îlots A, B et C, cf. Figure 2) représente environ 60 000 m² de logements et 15 000 m² de bureaux. Elle comporte aussi de nombreux espaces publics (environ 70 000 m² d’espaces verts, rues, quais…). En appliquant le modèle décrit précédemment, les performances du projet sont comparées à deux références, l’une correspondant au standard actuel et l’autre aux meilleures pratiques : trois variantes sont donc définies. La variante Standard correspond environ aux niveaux d’exigences réglementaires en construction neuve (RT2005 et techniques communément mises en œuvre en France) ; La variante Base correspond aux choix techniques et architecturaux retenus par la SEM Lyon Confluence pour répondre aux objectifs du programme européen Concerto : -40% de consommation énergétique par rapport à la RT2000, prise en charge par les ENR de 80% des besoins de chauffage et ECS, et de 50% des consommations électriques des espaces communs) ; -4- BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA La variante Meilleures Pratiques correspond aux techniques existantes les plus performantes (généralisation de la ventilation double flux, sur-isolation, traitement des ponts thermiques). Etude thermique Les vingt bâtiments constituant le quartier ont été modélisés en considérant plusieurs zones thermiques, et en prenant en compte les masques générés par les bâtiments voisins (cf. Figure 3). N N Ilot A, partie nord (les couleurs correspondent aux différentes zones thermiques du bâtiment D) N Ilot A, partie sud, bâtiments QN1 Ilot C, coté logement Figure 3 : Modélisation des îlots, exemples (logiciel ALCYONE) Standard Epaisseur d’isolant dans les murs extérieurs Ventilation Ponts thermiques U moyen des vitrages Base 12 (A); 20 (B) & 17 (C) 10 cm cm Simple Flux HygroSimple Flux (0,6 vol / h) réglable ou Double Flux 0,7 W / mK pour tous les 0,2 W / mK pour tous les éléments éléments 1,8 W / m²K (logements) 1,5 W / m²K 2,1 W / m²K (bureaux) Meilleures Pratiques 15 cm Double Flux (0,6 vol / h, efficacité de 0,7) 0,5 W / mK pour le plancher bas 0,7 W / m²K (triple vitrage) Tableau 2 : Principales caractéristiques thermiques des variantes comparées Les hypothèses communes à toutes les variantes sont la consigne de température de 20°C constante ; les apports internes de 21 kWh/m² (25 kWh/m² auxquels on retranche les consommations des lave-linge et lave-vaisselle, l’eau chauffée étant évacuée) ; l’occupation des résidents : 25% d’occupation entre 8h00 et 18h00 la semaine et 100% pour le reste du temps ( avec 90 W par résident). Les trois variantes diffèrent par les techniques (isolation, ventilation…), mais l’architecture influence également les performances : à caractéristiques techniques identiques, la consommation calculée par simulation varie du simple au triple entre les bâtiments 1 et 10 de l’îlot B pour la variante Meilleures Pratiques (ratio de 4 kWh / m² pour le bâtiment 10 contre 13 kWh / m² pour le bâtiment 1) et quasiment du simple au double (29 kWh / m² et 58 kWh / m²) dans la variante Standard. -5- Le cahier des charges, répondant aux exigences du programme européen Concerto, limite la consommation de chauffage à 60 kWh/m2 pour les logements et 40 pour les bureaux, soit une moyenne de 56 kWh/m2. Les résultats obtenus avec le logiciel COMFIE correspondent à cet objectif (en moyenne sur les 3 îlots), en considérant un rendement moyen de 60% pour la chaudière bois. Besoins de chauffage en kWh / m².an BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 Standard Base Meilleures Pratiques Figure 4 : Besoins de chauffage pour les 3 variantes Analyse de cycle de vie Les bâtiments sont chauffés à 100% au gaz dans la variante Standard, à 80% bois et 20% gaz dans les variantes Base et Meilleures Pratiques. La consommation d’électricité (78% nucléaire, 14% hydroélectrique, 4% gaz et 4% charbon) correspond aux données du tableau suivant (sur une base de 85 m² par logement). Dans les variantes Base et Meilleures Pratiques, 50% de l’électricité est produite par les panneaux solaires photovoltaïques et une réduction de 40% de la consommation d’eau est considérée. Enfin les systèmes d’eau chaude sanitaire solaire assurent 40% des besoins. Standard 3000 kWh / logement / an Consommation électrique Consommation d’eau chaude 40 l / résident / jour 100 l / résident / jour Consommation d’eau froide Base 2125 kWh / logement / an 14,4 l / résident / jour 69,9 l / résident / jour Meilleures Pratiques 1800 kWh / logement / an 14,4 l / résident / jour 69,9 l / résident / jour Tableau 3 : Hypothèses de l’analyse de cycle de vie des bâtiments A ces bâtiments sont associés des espaces publics (deux variantes sont envisagées, Espaces Publics Standard et Espaces Publics Base) dont les principales caractéristiques sont les suivantes. Consommation électrique des rues / place / quai Consommation électrique des espaces verts Imperméabilité des rues Imperméabilité des Quais & de la dalle Ouest de l’îlot C Imperméabilité dalle en béton Imperméabilité des espaces verts Pourcentage eau de pluie rejeté vers systèmes de rétention Arrosage Standard 30 kWh / (m².an) (incandescent) Base 6 kWh / (m².an) (sodium) 15 kWh / (m².an) 3 kWh / (m².an) 95% 95% 85% 40% 85% 25% 85% 25% 10% 90% Eau du réseau Eau récupérée Tableau 4 : Hypothèses de l’analyse de cycle de vie des espaces publics L’Analyse de Cycle de Vie du quartier associe les variantes Standard et Espaces Publics Standard. Les variantes Base et Meilleures Pratiques sont associées aux Espaces Publics Base. Le diagramme radar obtenu par le logiciel ARIADNE permet de comparer ces alternatives (cf. Figure 5). -6- BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA Figure 5 : Analyse de cycle de vie comparative des 3 variantes (logiciel ARIADNE) Les impacts environnementaux du projet (base) sont nettement réduits par rapport à la référence Standard sauf en ce qui concerne les dommages dus à l’écotoxicité et les dommages à la santé, ce qui est lié au chauffage au bois. Mais l’inventaire utilisé pour une chaudière bois est issu de la base EcoInvent 1.2, qui reflète la moyenne suisse. Disposer d’un inventaire spécifique aux chaudières mises en œuvre à Lyon améliorerait la précision de cette analyse. Compte tenu des bonnes pratiques environnementales choisies, l’influence des espaces publics est très faible dans le quartier, ce qui ne serait pas le cas si des pratiques conventionnelles avaient été retenues : leur contribution aurait pu atteindre 32% des consommations d’énergie primaire dans la variante Meilleures pratiques. Enfin, le réchauffement climatique étant une problématique majeure du projet Concerto, il est utile d’indiquer les émissions moyennes des espaces publics et des bâtiments (cf. tableau 5). Bâtiments Espaces Publics Emissions de gaz à effet de serre en kg CO2 éq. / (m².an) Standard Base Meilleures Pratiques 21,9 7,9 5,6 2,2 0,4 0,4 Tableau 5 : Emissions de gaz à effet de serre des bâtiments et des espaces publics Grâce à leurs performances thermiques élevées et à une forte intégration des énergies renouvelables, les bâtiments sont 64% moins émetteurs de CO2 que des bâtiments standards. Les émissions des espaces publics sont réduites de 82%, en particulier grâce à un éclairage optimisé. 5. CONCLUSIONS Un outil logiciel d’aide à la conception des quartiers, ARIADNE, a été développé en complément d’un outil de simulation thermique (COMFIE) et d’un logiciel d’analyse de cycle de vie des bâtiments (EQUER). La méthode d’évaluation environnementale employée est l’analyse de cycle de vie. Le travail a consisté à modéliser les composants du quartier, puis à adapter les outils informatiques existants et à les chaîner à l’outil ARIADNE. Une nouvelle base de données environnementales a été intégrée et les indicateurs utilisés ont été mis à jour. -7- BILAN ET PERSPECTIVES DU PROJET ADEQUA Cet ensemble logiciel est développé dans l’objectif de fournir une aide à la conception et à la décision pour les développeurs de projets immobiliers (promoteurs, municipalités, groupes d'investisseurs…), les concepteurs et réalisateurs (architectes, bureaux d’études techniques, entreprises) et les utilisateurs. Ce travail vise à renforcer les liens entre la conception urbaine, architecturale et technique, afin de progresser vers une conception intégrée. Quelques premières évaluations effectuées en phase de conception ou de rénovation de petits quartiers situés dans trois pays européens (cf. www.eco-housing.org ) ont montré l’applicabilité de la méthode et ses potentialités pour faciliter la mise en œuvre de politiques environnementales au niveau urbain. Une application à plus grande échelle sur le projet Lyon Confluence montre l’intérêt d’une conception intégrée, associant en amont l’ensemble des concepteurs des bâtiments dans une démarche commune. 6. BIBLIOGRAPHIE Frischknecht R., Jungbluth N., Althaus H.-J., Doka G., Heck T., Hellweg S., Hischier R., Nemecek T., Rebitzer G., Spielmann M. (2004) “Overview and Methodology”, ecoinvent report No. 1, Swiss Centre for Life Cycle Inventories, Dübendorf, Suisse, 75 p. Goedkoop M. et Spriensma R. (2000) “The Eco-indicator 99 : A damage oriented method for life cycle impact assessment”, PRé Consultants, Amersfoort, Pays Bas, 142 p. Guinée J. 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