Capteur infrarouge CMOS à thermopiles 3
photon IR est directement convertie en signal électrique. Cette solution présente de
nombreux avantages comme une grande sensibilité, une forte intégration ou un
temps de réponse très court mais ces capteurs imposent l’utilisation d’un système de
refroidissement (modules Peltier) afin d’éviter la génération de porteurs induits
thermiquement. La nécessité d’un tel équipement limite l’usage de ce type de
capteurs dans le cas de nombreuses utilisations commerciales principalement du fait
de l’augmentation importante du prix de fabrication.
Les récentes technologies microsystèmes comme le micro-usinage en volume ou
en surface permettent d’entrevoir le développement de capteurs infrarouges non
refroidis grâce à l’exploitation des phénomènes phoniques. La mesure du flux
infrarouge incident se fait alors par l’intermédiaire de la mesure de la chaleur induite
dans une structure isolée thermiquement du reste du système.
Différentes techniques sont exploitées afin de déterminer la génération de
chaleur induite par le flux infrarouge incident. Les bolomètres exploitent la variation
de résistance électrique d’un corps avec la température [MAR 96] [AMI96]
[STE 98] alors que d’autres systèmes mettent à profit la variation de capacité
électrique dans des matériaux pyroélectriques ou dans des structures déformées sous
l’effet de bras bimétalliques [SAR 00]. Beaucoup de capteurs matriciels utilisent une
matrice de bolomètres placée sur une membrane suspendue, permettant d’obtenir
une très bonne sensibilité et une forte intégrabilité mais ces systèmes souffrent de
non linéarités et d’une dépendance à la température absolue de l’équipement. Afin
de pallier à ce défaut, deux bolomètres sont souvent utilisés en configuration de pont
(l'un subissant le rayonnement infrarouge et pas l’autre) pour supprimer la
dépendance envers la température absolue du système.
Une autre solution repose sur l’exploitation de l’effet Seebeck en utilisant des
thermocouples. Un thermocouple est un circuit formé de deux matériaux ayant des
coefficients Seebeck différents entre les jonctions desquels (les jonctions froide et
chaude) il existe un gradient de température qui se traduit par l'apparition d'une
différence de potentiel (figure 1).
Afin d'augmenter la sensibilité, les thermocouples peuvent être disposés en série
pour former des thermopiles. Les avantages des thermopiles sont nombreux. Nous
pouvons citer, par exemple, une grande linéarité, l'absence totale de tension
résiduelle (offset) et l'indépendance par rapport à la température absolue du système
qui est généralement prise comme température de référence pour les jonctions
froides des thermocouples. Généralement, les thermocouples utilisés à l'heure
actuelle sont formés par les couples Al/Si ou Al/PolySi présentant certes de bons
coefficients Seebeck mais induisant du bruit thermique (bruit dit Johnson) du fait de
leur résistivité électrique et une perte de sensibilité à cause de leur grande
conductibilité thermique.