LA PHRASE
I- Qu’est-ce qu’une phrase ?
II- La phrase verbale et la phrase nominale.
III- Les types de phrases.
IV- Les formes de phrases.
V- La notion de proposition.
VI- La phrase simple et la phrase complexe.
I- Qu’est-ce qu’une phrase ?
Définir la phrase peut sembler simple à première vue. Or si on se penche sur la question en
grammairien, de nombreux problèmes se posent. Il s’agit là encore de faire des choix.
Ainsi, la définition proposée dans le manuel de grammaire que nous utilisons s’appuie sur deux
critères :
un critère formel : Toute phrase commence par une majuscule et se termine par un point.
un critère sémantique (de sens) : Les mots unis par le sens forment une phrase qui renferme
elle-même une idée complète.
Cette définition est assez prudente lorsqu’elle parle de « mots unis par le sens », mais elle est
peu claire et incomplète. Comment considérer des énoncés du type : Ne pas fumer. ou bien Ralentir !
ou encore l’exclamation Magnifique ! qui ne contiennent qu’un seul mot ? Certains grammairiens en
font des phrases appelées minimales ou mots-phrases pendant que d’autres s’y refusent et préfèrent
réserver le terme de phrase à des énoncés contenant un verbe doté au minimum d’un sujet. Ils
préfèrent alors parler simplement d’énoncés pour des exemples comme les titres de livres ou de films,
les titres d’articles comme Au bonheur des dames. ou L’Odyssée. et parlent alors de phrases
nominales.
Nous retiendrons donc la définition suivante de la phrase :
La phrase est un ensemble de mots ayant un sens, commençant par une majuscule et se
terminant par un point (un signe de ponctuation forte) et dotée à l’oral d’une ligne mélodique.
La phrase représente l’unité la plus grande de la grammaire. Elle inclut certains éléments sans
être incluse dans aucun autre élément plus grand qu’elle. Le paragraphe qui renferme plusieurs phrases
n’a pas d’existence grammaticale et ne peut être pris ici en compte comme une unisupérieure à la
phrase.
II- Phrase Verbale Phrase nominale :
1) La phrase verbale.
C’est la phrase la plus courante. Elle peut se présenter de diverses manières.
a) Sujet + verbe intransitif.
Le train arrive.
b) Sujet + verbe + attribut.
Les élèves semblent heureux.
c) Sujet + verbe + complément d’objet.
Nous dégustons de délicieux macarons.
Ces structures fondamentales peuvent être accompagnées de divers types de compléments.
d) Un verbe seul.
Regarde !
Comment avancer ?
1) La phrase nominale.
Les phrases nominales ne comportent pas de verbe. Elles sont composées de pronoms ou de
groupes nominaux ou de noms. Dans tous les cas, elles sont elliptiques du verbe, c’est-à-dire que le
verbe y est sous-entendu.
Parfois, elles contiennent deux termes dont l’un est le thème (ce dont on parle) et l’autre le prédicat
(ce qu’on en dit) :
Paris ! Ville lumière !
2) La phrase minimale ou mot-phrase.
Lorsqu’un mot invariable, une interjection ou un adverbe est employé seul et exprime une idée
claire et entière, il constitue une phrase.
- Tu viens dîner à la maison ?
- Oui.
III- Les types de phrase.
On distingue différentes manières d’énoncer un propos selon l’intention qui est celle du
locuteur.
La phrase est dotée à l’oral d’une intonation particulière montante ou descendante qui est
marquée à l’écrit par des signes de ponctuation. L’intonation varie en fonction du sens de la phrase et
de ce qu’on appelle sa modalité : assertion, exclamation, ordre, interrogation. La modalité recouvre
toutes les nuances relatives à l’énonciation, à la relation entre l’énonciateur, son énon et le
destinataire de l’énoncé. La modalité est aussi appelée scolairement type de phrase. C’est ce terme
que nous retiendrons en accord avec la tradition scolaire.
1) La phrase de type déclaratif.
Ce type de phrase énonce un fait, qu’il soit certain, incertain, vrai, faux, affirmé ou nié.
a) Le fait énoncé est certain.
Le mode employé est alors l’indicatif.
L’infinitif historique ou de narration peut remplacer l’indicatif. Il est alors précédé de la
préposition de et de la conjonction de coordination et.
Et les invités d’entrer dans le salon.
Le futur de l’indicatif et le conditionnel peuvent être employés pour atténuer le côté un peu
sec du présent de l’indicatif lorsqu’il s’agit d’exprimer un conseil en montrant le fait comme à venir
ou éventuel. Cela serait ennuyeux.
b) Le fait énoncé est probable.
On emploie alors le futur d’éventualité ou un semi-auxiliaire comme devoir, pouvoir, sembler :
Il doit être l’heure.
c) Le fait énoncé est incertain.
On utilise alors le conditionnel qui donne un caractère incertain à l’énoncé grâce à sa valeur
d’éventuel. Un avion aurait eu un accident au décollage.
1) La phrase de type interrogatif.
La phrase interrogative se caractérise par une intonation particulière à l’oral (intonation
montante) et par une ponctuation particulière à l’écrit (le point d’interrogation). Elle s’exprime selon
deux procédés : le ton et des constructions syntaxiques propres ou bien le ton seul.
a) Niveau de langue soutenu.
Dans la langue soutenue, l’inversion du sujet est obligatoire.
Allez-vous à l’école en métro ?
Lorsque le sujet est un groupe nominal, il conserve sa place et est repris par un pronom après le verbe.
On parle alors d’interrogation complexe ou composée.
Pierre viendra-t-il dîner demain soir ?
b) Niveau de langue courant.
Dans la langue courante, écrite ou orale, on utilise plus rarement l’inversion du sujet.
Est-ce que : La locution interrogative est-ce-que permet d’éviter l’inversion du sujet et
l’utilisation du pronom de rappel. C’est la raison pour laquelle elle a eu autant de succès puisqu’elle
permet de conserver l’ordre naturel des mots.
Est-ce-qu’il fera beau demain ?
L’intonation seule (et le point d’interrogation à l’écrit) : aucune modification de l’ordre des
mots. La note la plus haute de la ligne mélodique porte sur la fin de l’énoncé dans le cas de
l’interrogation totale (lorsque l’interrogation porte sur la phrase entière) :
Il a fait beau hier ?
ou bien elle porte sur le seul terme concerné par l’interrogation dans le cas de l’interrogation partielle
Pourquoi est-il arrivé en retard ?
c) L’interrogation oratoire ou rhétorique.
D’un point de vue stylistique, il convient de distinguer la véritable interrogation qui attend une
réponse de l’interrogation oratoire qui n’appelle pas de réponse mais qui permet un effet de style. On
la rencontre dans les textes littéraires ou dans les discours.
1) La phrase de type exclamatif.
Elle peut adopter différentes formes selon ce qu’elle exprime. Le point commun entre toutes les
phrases exclamatives étant la présence d’un point d’exclamation à l’écrit et une intonation particulière
à l’oral. La phrase exclamative est utilisée pour exprimer simplement un sentiment de surprise,
d’étonnement, une vive émotion.
a) L’expression de la surprise et de l’étonnement ;
- Construction fondée sur l’intonation et la ponctuation.
Seules l’intonation et la ponctuation permettent de la distinguer des autres types de phrases.
L’accent frappe le mot sur lequel porte la réaction affective, et la mélodie s’achève toujours en
descendant.
Il fait si beau aujourd’hui !
La phrase se construit soit comme la phrase affirmative ou comme la phrase interrogative sans
inversion du sujet :
Il fait beau !
soit comme la phrase interrogative avec inversion du sujet :
Veux-tu me suivre !
La phrase peut aussi n’être composée que d’un seul mot ou de groupes de mots dépourvus de fonction,
précédés ou non de ô, oh ou ah !
- Constructions particulières :
Inversion du sujet comme dans l’interrogation partielle :
De quel courage dois-tu faire preuve dans cette épreuve !
Phrases introduites par un adverbe d’intensité (construction impossible dans la phrase interrogative)
Comme c’est beau ! Qu’il est mignon ce bébé !
Phrases réduites à un seul infinitif :
Dormir !
a) L’expression du souhait.
La phrase exclamative peut également exprimer le souhait, on l’appelle alors phrase optative. Le
mode le plus souvent employé est alors le subjonctif précédé de la conjonction que, non analysable,
appelé béquille du subjonctif ou bien de pourvu que ou encore de formules lexicalisées archaïsantes
telles que Plaise à Dieu, Fasse le ciel que
Que Dieu vous garde !
Pourvu que le voyage se passe bien !
L’ancienne langue employait volontiers le subjonctif sans que. Il nous en est resté quelques
expressions telles que :
Dieu vous bénisse ! ou bien Vive la France !
Toutes les autres manières d’exprimer le souhait sont possibles dans la phrase exclamative. Pour
rappel :
Si + imparfait de l’indicatif : Ah, s’il réussissait ses examens !
Le conditionnel présent : J’aimerais assister à ce spectacle !
L’infinitif : Fumer dans un lieu public !
L'indicatif : Vous n’y pensez pas !
b) L’expression du regret.
La phrase exclamative exprimant le regret s’appelle aussi la phrase déplorative.
Elle peut être introduite par que ne + indicatif (tournure archaïsante)
Que n’ai-je pensé à prendre les affaires !
Elle peut être construite à l’aide de procédés proches de ceux utilisés pour exprimer le souhait tels que
pouvoir au subjonctif, mais + infinitif passé, plût au ciel, dire, penser que, si + plus-que-parfait de
l’indicatif, infinitif passé. Seuls les trois derniers procédés sont encore en usage dans la langue
contemporaine.
Plût au Ciel qu’il arrivât à temps !
Dire que j’avais tout préparé pour leur arrivée et qu’ils ne sont pas venus !
Si j’avais obtenu mon passeport à temps !
Si au moins tu avais travaillé !
Avoir dévoré tout le gâteau, avant tout le monde !
1) La phrase de type impératif (ou injonctif)
La phrase de type impératif s’exprime généralement au moyen de l’impératif. Aucun élément
introducteur n’est nécessaire, pas plus que l’inversion du sujet.
La phrase peut être injonctive simplement :
Va, cours, vole et nous venge. Corneille, Le Cid.
Ou être couplée au type exclamatif :
Entrez !
L’ordre peut s’exprimer par d’autres moyens grammaticaux.
Le subjonctif à la 3ème personne précédé de la béquille que, (permet de pallier l’absence de 3ème
personne de l’impératif)
Qu’il entre !
L’infinitif : Ne pas fumer.
Le présent de l’indicatif :
Tu ranges ta chambre !
Le futur de l’indicatif :
Tu rangeras ta chambre.
L’emploi d’un verbe de volonté :
J’exige que tu ranges ta chambre !
Certains mots isolés :
Silence ! Attention !
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