Définir les taxes indirectes
Plus que jamais, les gouvernements misent sur les
taxes indirectes pour générer des recettes fiscales.
Aujourd’hui, la TVA, la forme de taxes indirectes
la plus prisée, compte pour environ 20 % des
recettes fiscales mondiales1, et ce chiffre ne cesse
d’augmenter. La migration vers ces taxes indirectes
modifie la façon dont nous considérons l’imposition
elle-même. L’imposition n’est plus seulement
une affaire de profits, de revenus et de fortune.
Elle concerne les transactions, la production et la
distribution.
Les taxes indirectes peuvent être définies comme
une catégorie d’impôts qui ne sont pas seulement
perçus directement auprès de la personne qui
porte le fardeau économique ultime de l’impôt2.
La TVA est une taxe à plusieurs étapes perçue sur
la valeur ajoutée des produits, au fur et à mesure
qu’ils passent les différentes étapes de la production
et de la distribution, ainsi que sur la valeur ajoutée
des services lorsqu’ils sont fournis. La TVA est
une taxe sur la consommation, ce qui signifie
que le coût ultime de la taxe sera supporté par les
clients finaux. Bien que la TVA soit en général
considérée comme une taxe neutre pour la plupart
des entreprises, elle ne devrait pas être considérée
comme une priorité moins importante par le service
de fiscalité d’une entreprise. C’est l’entreprise qui
supporte ultimement le risque de non-conformité.
Une entreprise agit à titre de percepteur de la taxe
non rémunéré pour le compte de l’administration
fiscale, et elle peut recevoir des avis de cotisation,
des pénalités et des intérêts pour ne pas avoir perçu
suffisament de TVA ou en raison de crédits de taxe
sur les intrants incorrects.
Pourquoi ce changement?
Augmentation des revenus
La TVA génère des revenus importants pour les
gouvernements. Les chiffres sont impressionnants.
En moyenne, elle compte pour 6,6 % du produit
intérieur brut (PIB) parmi les pays de l’OCDE3, et
pour environ 7,5 % du PIB parmi les États membres
de l’Union européenne (UE).
« Bien que la date d’entrée en vigueur de la taxe sur la
valeur ajoutée (TVA) n’ait pas encore été confirmée, les
États du CCG ont fait un pas de plus vers la réforme
fiscale. On dit que d’ici les trois prochaines années, toutes
les nations du CCG auront implanté la TVA, ce qui
entraînera inévitablement un changement. Le conseil a
confirmé qu’il y aura une période d’exonération de 18 à
24 mois sur les soins de santé, l’éducation et les services
sociaux, et que 94 aliments devraient être exonérés de
taxe. La transition bilatérale vers la réforme fiscale devrait
permettre de générer des recettes publiques supplémentaires
et de renforcer l’économie pour les générations à venir. »
Hisham Farouk, chef de la direction,
Grant Thornton, Émirats arabes unis
5
Repenser la fiscalité : la migration vers les taxes indirectes
Aperçu : pays du Conseil de coopération du
Golfe (CCG)
Les membres du CCG ont énormément misé sur
le secteur pétrolier et gazier pour promouvoir la
croissance économique. Au cours de la dernière
décennie, les hydrocarbures ont représenté
presque 90 % des revenus du budget pour la
plupart des membres du CCG. L’instauration de
la TVA dans la région permettra aux membres du
CCG d’augmenter leurs revenus, de diversifier
leur économie et de réduire leur dépendance
indue au pétrole et au gaz à l’avenir. Les Émirats
arabes unis (AE) devraient percevoir de 10 à 12
millards de dirhams en recettes4 au cours de la
première année de mise en œuvre5, alors que
l’Arabie saoudite devrait accumuler 35 milliards
de rials saoudiens (1,2 % du PIB).
Formes de taxes indirectes :
• taxe sur la valeur ajoutée
• taxe sur les produits et services
• taxe de vente
• taxe d’accise
• droits de douane et d’entrée.
1-3
OCDE, Consumption Taxes Trends 2014, Éditions OCDE, 2014.
4
Pinsent Masons, Gulf states to introduce VAT by 2018, 15 janvier 2016.
5 Arabian Business, “UAE could earn $3bn when VAT is introduced in 2018,
says official”, 14 janvier 2016. 3