LE STATUT JURIDIQUE DE L'EMBRYON BI
sang sera versé > : qui est < l'homme qui est en I'homme > ? coest le
fcetus dans le ventre de sa mère ! Maïmonide rapporte cette opinion dans
son Code (Michné Tora, Hillc Melakhîm, IX, 4tfui donnant âinsi valeur
légale. De sorte gueo selon le judaïsme, l'avortement est interd.it à toute
I'humanité, dans son ensemble.
fl serait-pourtant erroné d'en conclure gue I'embryon est considéré
comme un être vivant à part entière. Le teite fondamental, crui traite
directement de loavortement,
est une michna (Ohalot, VII, 6) qui stipule
ceci : <<
si une femme a un accouchement fifficile, on a re droitïe couper
I'enfant en son sein, et de le sortir metnhre par membre, car la vie de la
mère I'empo"J-. .q" celle de I'enfant. si la plus grande partie de l'enfant
(ou sa tête, d'après une autre lecture) est iortie, oo o"- le touchera pas,
car on ne repousse
pas une vie (Néfech) à cause
d'une autre vie >.
Cette source très ancienne met donc en relief le caractère a-hivalent
du statut de I'embryon : il s'agit bien d'un être à part, nouveau et distinct
de sa mère, qu'on n'a pas le droit de supprimer.-Néanmoins sa vie reste
moins;a-crge
gue celle de sa mère - c" qui démontre bien qu'ir n'est pas
considéré,
jusqu'à la naissance,
comme un être humain intéeral. La défense
de.porter
atteinte à ses
jours demande,
dès
lors, à être motiv?e.
Les rabbins,
à l'époque contemporaine notamment, ont formulé différentes thèses.
certains ont fait valoir I'argument de potentialité : le fætus est un être
humain en puissancc I d'autres, celui, quantitatifo de partiarité : ra vie
du fætus est une vie partielle, incomplète, mais en qirantité suffisante
pour interdire gu'on y por-te atteinte t. cependant, la règle elle-même,
quelles-qu'en soient^ses
motivations, reste inlontestable
: tant que ta vie,
la santé de la mère
2o
n'est pas en jeu, I'avortement, même théiapeutique
(malformatio_n Tætale) et, a fortiori, de simple convenance (économiqle,
socialeo familialeo etc.) n'est pas autorisé.
B) Condamnation d,e l'eugénisme
La conclusion de ce paragraphe, dans la perspective des risques riés
aux- prog-rès de la biotechnologie, conduit à iouligner l'oppositiàn caté.
gorique du judarsme à toute interruptio! de grosseise
à viiêe eugénique
Les progrès 19{is-és dans le domaine du diàgnostic fcetar augàentent,
en effet, considérablement la tentation du recouis à l'avortementf et même
lorsqu'il ne présente aucun caractère thérapeutigue : sexe du bébé, couleur
de ses
cheveux,
non conformes
aux desiderata
dis parents, ets.3. '
-- l. Pour plus de détails, ri. llétqdg sur lavorternent du Grand Rabbin B. GUG
cENHETM cr-ans res portei de ra rài iÀruin lrdéiËi,-àat. p-.-riîËi".ï""îaair*.1,
Paris, 1982,
pp. 235-245.
,2. Sur les différentes. extensions possibles de la notion de o yis de la mère
en danger D, v. ouvrage cité en note î, pp. 242-245,--'
3. certains décisionnairres
considèrent que l€ statut_ d'embryon n'est acquis
qu'après Ies quarantf premiers jours.de la'grossei!Ë.-ôJp;ili'Ë "uËest prii
en. compte en cas de très g-rave
-malformation fætale ménaçani ta -lante irsy-
chique de la mère. V, not€sl et 2.