Il soutient que ces plantes possèdent, dans le pigment rouge, un

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ST.
JONESCO
Il soutient que ces plantes possèdent, dans le pigment rouge,
un moyen d'accélérer les échanges de matières et d'énergie.
Le même rôle a été attribué, par Stahl, au rougissement
des stigmates des fleurs anémophiles et des feuilles rouges
d'automne. Il affirme, en outre, que la large et abondante
répartition des anthocyanes chez les plantes des régions
marécageuses de notre climat, et surtout des pays tropicaux,
est un fait général qui contribue certainement à élever la
température interne des organes. Cette température, à son
tour, facilite la transpiration rendue si difficile par les conditions d'humidité excessive de cet habitat. Pour illustrer ce
fait, il cite beaucoup d'exemples de notre climat, et aussi
de ceux des régions tropicales de Bornéo, de Java et du
Mexique.
Le rougissement des jeunes feuilles des régions tempérées
est attribué, par ce savant, au fait que les pigments anthocyaniques qui accumulent de la chaleur dans les tissus de
ces plantes favorisent le processus de métabolisme à des
températures basses. C'est, d'ailleurs, la même idée que pour
le rougissement des plantes alpines.
L'élévation de température, constatée par Stahl, a été
confirmée par des mesures plus précises de Smith. Cet auteur,
en employant un appareil thermo-électrique qui présente
l'avantage de prendre la température interne des tissus,
a fait des mesures comparatives sur des feuilles rouges et des
feuilles vertes de divers arbres à Ceylan, sous une insolation
tropicale. Il a trouvé que les jeunes feuilles rouge brunâtre
d'Amherstia nobilis ont une température de 2° plus élevée
que les feuilles verdâtres de Saraca indica, tandis que les
feuilles rouges de Mesua ferrea ont une température de 2°,8
plus élevée que celle des feuilles vertes de Saraca indica.
En faisant les mêmes mesures sur des feuilles vertes et des
feuilles blanches chez lesquelles le pigment chlorophyllien
ne se développait pas (feuilles de Cladium), il a trouvé aussi
que la température des feuilles vertes était plus élevée que
celle des feuilles blanches. En général, les pigments, soit
anthocyaniques, soit chlorophylliens, élèvent la température
des organes. Enfin l'auteur a mesuré comparativement la
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