Fiche pédagogique 9 : Paris au lendemain de la guerre

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Fiche pédagogique 9 :
Paris au lendemain de la guerre
Paris au lendemain de la guerre
C’est au petit matin du 11 novembre 1918 que l’armistice fut signé. Dans les tranchées, les soldats réagirent avec un mélange de joie, c’était la fin des combats, et de
tristesse au souvenir de tous les camarades morts au combat. Dans les rues de Paris, l’annonce sonne le début de la fête, partout les Parisiens se retrouvent pour fêter la fin
de ces quatre années éprouvantes. Après le temps de la signature des traités de Paix, vient celui du souvenir, notamment à l’occasion du défilé du 14 juillet 1919.
L’Armistice
 Tu es journaliste pour l’Excelsior. Ce 11 novembre 1918 est un jour de joie immense ! Il vient mettre fin à quatre années de souffrance. Dans Paris, la foule est heureuse.
De partout, les gens sortent de leur maison pour fêter avec leurs parents, amis, voisins, l’armistice, la fin des combats. Ton journal t’envoie en reportage : tu prends toutes
les photos mais au retour, dans la fête et la bousculade, tu as perdu les textes que tu avais préparés. Essaie d’associer les textes proposés à chaque photographie.
Un peu plus loin, c’est un groupe de femmes,
J’ai ensuite poursuivi mon chemin vers la Place de
toutes très heureuses, qui posaient devant mon
appareil photo avec leurs drapeaux français,
anglais et même américain !
la Concorde où j’ai d’abord croisé de jeunes lycéens,
habillés dans leurs meilleurs costumes, qui
brandissaient des drapeaux français !
En quelques instants, la place se remplit d’une foule immense
venue manifester sa joie devant la statue de Strasbourg. La ville est
le symbole de cette victoire car elle a été reprise aux Allemands qui
la détenaient (comme le reste de l’Alsace-Lorraine depuis la défaite
française lors de la guerre de 1870-71).
Avant de quitter la place, je remarque ce
groupe de soldats, dont deux soldats étrangers,
l’un anglais, l’autre américain il me semble
(d’après leurs uniformes), portés en triomphe par
la foule. Quel spectacle réjouissant !
Aujourd’hui, 11 novembre 1918, c’est
la fin de la guerre ! La journée a commencé
très tôt par l’étude du texte de l’Armistice
à Versailles dans les Yvelines.
Quelques années plus tard…. En
ce jour d’avril 1921, je suis venu
dans la cour des Invalides pour
admirer le wagon dans le quel fut
signé l’armistice. Il était alors
installé dans la forêt de Rethondes,
près de Compiègne, c'est-à-dire pas
très loin du front. On l’a ramené à
Paris pour que les habitants
puissent le voir de près. Cela me
rappelle les bons souvenirs photo
de cette folle journée du 11
novembre 1918 !
Une fois la bonne nouvelle confirmée, je suis
sorti des bureaux du journal, situés au 20 rue
d’Enghien et j’ai vite filé place de l’Opéra. Là,
devant l’opéra, une foule immense était
regroupée, certains étaient même montés sur
les réverbères ! J’ai aperçu au loin les drapeaux
anglais en l’honneur du roi.
C’est ici que se termine ma folle journée
d’armistice, devant les grilles du Palais Bourbon, là
où se réunissent habituellement les députés. Ils
sont d’ailleurs sortis saluer la foule qui les acclame
depuis la terrasse qui leur offre une vue sur la rue.
Photographie de Jacques Ridel©ECPAD
© Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
© Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
© Albert Harlingue / Roger-Viollet
Conférence de la Paix, Traité de Versailles
 Où a lieu la Conférence de la paix ? .................................................................................................................................................................................................................
 Fais quelques recherches dans un dictionnaire : pourquoi a-t-on choisi ce lieu ? ...........................................................................................................................................
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 Qui réunit-elle ? ................................................................................................................................................................................................................................................
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 Qu’est-ce que cela montre ? ............................................................................................................................................................................................................................
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Signature du Traité de Versailles,
galerie des Glaces, juin 1919 © D.R.
(http://centenaire.org/fr/le-traitede-versailles-0)
1919, Versailles. Signature du traité
de paix. Arrivée des délégués
indiens. © ECPAD
David Lloyd George, Premier Minsitre britannique,
Vittorio Orlando, Président du Conseil italien,
Georges Clémenceau, Président du Conseil français,
et Woodrow Wilson, président des Etats-Unis, les
quatre principaux Alliés à la Conférence de la Paix,
27 mai 1919 – photographie de Edward N. Jackson
(US Army Signal Corps)
 Cette carte montre le tracé des nouvelles frontières après l’adoption du Traité de Versailles. Quelle en est la conséquence territoriale pour les états vaincus ? ..............
.................................................................................................................................................................................................................................................................................
 Dans le texte présentant des extraits du Traité de Versailles, indique :
-
les articles qui ont des conséquences militaires pour l’Allemagne : .........................................................................................................................................................
-
les articles qui ont des conséquences territoriales pour l’Allemagne : .....................................................................................................................................................
-
les articles qui ont des conséquences financières pour l’Allemagne : .......................................................................................................................................................
Le Traité de Versailles (extraits)
Article 43 : Sont également interdits […],
l’entretien ou le rassemblement de forces
armées.
Article 119 : L’Allemagne renonce, en faveur
des principales puissances alliées et
associées, à tous ses droits et titres sur ses
possessions d’outre-mer.
Article 160 : l’armée allemande ne pourra
dépasser 100 000 hommes.
Article 171 : sont également prohibées la
fabrication et l’importation en Allemagne des
chars blindés.
Articles 198 : les forces militaires de
l’Allemagne ne devront comporter aucune
aviation militaire ni navale.
Article 232 : L’Allemagne […] prend
l’engagement, que soient réparés tous les
dommages causés à la population civile de
chacune des puissances alliées et associées à
ses biens.
Le défilé de la Victoire
 Quelques mois plus tard, alors que le Traité de Paix a été signé il y a quelques jours, c’est le défilé du 14 juillet. En cette année 1919, il prend encore plus de sens et on
l’appelle le « défilé de la Victoire ». Te voilà à nouveau envoyé en reportage pour ton journal. Cette fois-ci, ton article est prêt, ce sont les photographies qu’il te faut
remettre dans l’ordre !
 En ce 14 juillet 1919, le traditionnel défilé rend hommage aux combattants de la guerre qui s’est achevée il y a
quelques mois. Ce sont d’abord les blessés et mutilés de la guerre qui sont mis à l’honneur : c’est eux qui ouvrent le
défilé, les uns en béquilles, les autres sur leur fauteuil roulant ou encore allongé sur une civière. Quel courage ont eu
ces malheureux soldats !
 Ce sont maintenant trois soldats à pied qui s’avancent, ils symbolisent l’ensemble des combattants restés
anonymes car on n’a pas retrouvé leur corps. Cette guerre a été si violente ! Ils sont suivis de près par les chevaux de
la garde républicaine, et derrière eux, mais on ne les voit pas encore, les généraux Joffre et Foch, les héros de la
guerre.
 Il est maintenant temps de rendre hommage aux pays alliés qui ont combattu à nos côtés : ce sont d’abord les
Américains qui passent sous l’Arc de Triomphe et à proximité du cénotaphe, ce monument décoré d’une statue qui a
été spécialement créé et placé là pour rendre hommage « aux morts pour la patrie ».
 C’est le général Haig, reconnaissable à sa célèbre moustache et perché sur son cheval qui guide les troupes
britanniques. Il salue les officiels.
 A nouveau sous l’Arc de Triomphe, viennent de passer les troupes écossaises, reconnaissables à leur kilt ; certains
d’ailleurs combattaient ainsi habillés dans les tranchées ! Ils sont suivis de près par les britanniques dont on aperçoit
le drapeau.
 Après les autres troupes étrangères, parmi lesquelles les Italiens, les Roumains, les Grecs, voilà enfin s’avancer les
troupes françaises : les généraux passés à cheval, ce sont toutes les troupes à pied qui suivent.
 Enfin, le défilé se devait de rendre hommage aux armes nouvelles de cette guerre : neuf chars passent devant les
yeux de la foule surprise ! Cette belle journée s’achèvera ce soir par un superbe feu d’artifice et l’illumination de la
Tour Eiffel, ce qui ne s’était pas vu depuis 5 ans !
photographie de Jacques Agié © ECPAD
photographie de Lavergne © ECPAD
photographie de Léon Heymann © ECPAD
photographie de presse, Agence Rol © BNF
photographie de Léon Heymann © SPA - ECPAD
photographie de presse, Agence Rol © BNF
photographie de presse, Agence Rol © BNF
photographie de presse, Agence Rol © BNF
Les commémorations : le soldat inconnu
La mise au tombeau du soldat inconnu.
Source : la documentation française
Pour en savoir plus !
Y a-t-il un monument aux morts proche de ton école ?
Pourrais-tu le décrire ?
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Fait quelques recherches :
 Où le soldat inconnu est-il enterré ? ....................................................................................................
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 Depuis quand ? .....................................................................................................................................
 Comment a-t-il été choisi ? ...................................................................................................................
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Paris au lendemain de la guerre
C’est au petit matin du 11 novembre 1918 que l’armistice fut signé. Dans les tranchées, les soldats réagirent avec un mélange de joie, c’était la fin des combats, et de
tristesse au souvenir de tous les camarades morts au combat. Dans les rues de Paris, l’annonce sonne le début de la fête, partout les Parisiens se retrouvent pour fêter la fin
de ces quatre années éprouvantes. Après le temps de la signature des traités de Paix, vient celui du souvenir, notamment à l’occasion du défilé du 14 juillet 1919.
L’Armistice
 Tu es journaliste pour l’Excelsior. Ce 11 novembre 1918 est un jour de joie immense ! Il vient mettre fin à quatre années de souffrance. Dans Paris, la foule est heureuse.
De partout, les gens sortent de leur maison pour fêter avec leurs parents, amis, voisins, l’armistice, la fin des combats. Ton journal t’envoie en reportage : tu prends toutes
les photos mais au retour, dans la fête et la bousculade, tu as perdu les textes que tu avais préparés. Essaie d’associer les textes proposés à chaque photographie.
Un peu plus loin, c’est un groupe de femmes,
J’ai ensuite poursuivi mon chemin vers la Place de
toutes très heureuses, qui posaient devant mon
appareil photo avec leurs drapeaux français,
anglais et même américain !
la Concorde où j’ai d’abord croisé de jeunes lycéens,
habillés dans leurs meilleurs costumes, qui
brandissaient des drapeaux français !
En quelques instants, la place se remplit d’une foule immense
venue manifester sa joie devant la statue de Strasbourg. La ville est
le symbole de cette victoire car elle a été reprise aux Allemands qui
la détenaient (comme le reste de l’Alsace-Lorraine depuis la défaite
française lors de la guerre de 1870-71).
Avant de quitter la place, je remarque ce
groupe de soldats, dont deux soldats étrangers,
l’un anglais, l’autre américain il me semble
(d’après leurs uniformes), portés en triomphe par
la foule. Quel spectacle réjouissant !
Aujourd’hui, 11 novembre 1918, c’est
la fin de la guerre ! La journée a commencé
très tôt par l’étude du texte de l’Armistice
à Versailles dans les Yvelines.
Quelques années plus tard…. En
ce jour d’avril 1921, je suis venu
dans la cour des Invalides pour
admirer le wagon dans le quel fut
signé l’armistice. Il était alors
installé dans la forêt de Rethondes,
près de Compiègne, c'est-à-dire pas
très loin du front. On l’a ramené à
Paris pour que les habitants
puissent le voir de près. Cela me
rappelle les bons souvenirs photo
de cette folle journée du 11
novembre 1918 !
Une fois la bonne nouvelle confirmée, je suis
sorti des bureaux du journal, situés au 20 rue
d’Enghien et j’ai vite filé place de l’Opéra. Là,
devant l’opéra, une foule immense était
regroupée, certains étaient même montés sur
les réverbères ! J’ai aperçu au loin les drapeaux
anglais en l’honneur du roi.
C’est ici que se termine ma folle journée
d’armistice, devant les grilles du Palais Bourbon, là
où se réunissent habituellement les députés. Ils
sont d’ailleurs sortis saluer la foule qui les acclame
depuis la terrasse qui leur offre une vue sur la rue.
Novembre 1918, Versailles, Yvelines, étude de la convention d’armistice.
Photographie de Jacques Ridel©ECPAD
L'armistice du 11 novembre 1918. Paris, place de l'Opéra.
© Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
L'armistice de 1918. Les élèves des lycées sur la place de la Concorde, à Paris.
© Maurice-Louis Branger / Roger-Viollet
Paris fête la signature de l'armistice, le 11 novembre 1918.
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
Paris fête la signature de l'armistice. "Tout l'après-midi une foule immense et
enthousiaste a défilé devant la statue de Strasbourg, place de la Concorde". Paris
(VIIIème arr.), 11 novembre 1918. Photographie parue dans le journal "Excelsior"
du mardi 12 novembre 1918. © Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
Paris fête la signature de l'armistice, le 11 novembre 1918 : soldats alliés portés en
triomphe. © Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
Paris fête la signature de l'armistice, le 11 novembre 1918. Manifestation
patriotique des étudiants et du public devant le Palais-Bourbon. "De nombreux
députés sont venus sur la terrasse répondre à ce témoignage de sympathie".
Photographie parue dans le journal "Excelsior" du mardi 12 novembre 1918.
© Excelsior – L'Equipe / Roger-Viollet
Le wagon (voiture 24-19 de la compagnie des wagons lits) où fut signé l'armistice
du 11 novembre 1918 à Rethondes, exposé dans la cour des Invalides, à Paris.
© Albert Harlingue / Roger-Viollet
Conférence de la Paix, Traité de Versailles
 Où a lieu la Conférence de la paix ? Au château de Versailles, dans la galerie des glaces
 Fais quelques recherches dans un dictionnaire : pourquoi a-t-on choisi ce lieu ? Proche de Paris, c’est aussi là qu’a été proclamé l’empire allemand le 18 janvier 1871.
 Qui réunit-elle ? On voit Clémenceau, le président du Conseil français, Wilson, le président américain, Lloyd George, le premier ministre britannique, Orlando, président
du conseil italien, des délégations étrangères comme ici les indiens.
 Qu’est-ce que cela montre ? Les vaincus ne sont pas associés aux négociations de paix, c’est pourquoi le Traité de Versailles sera vécu comme un « diktat » imposé par
les vainqueurs notamment aux Allemands.
Signature du Traité de Versailles,
galerie des Glaces, juin 1919 © D.R.
(http://centenaire.org/fr/le-traitede-versailles-0)
1919, Versailles. Signature du traité
de paix. Arrivée des délégués
indiens. © ECPAD
David Lloyd George, Premier Minsitre britannique,
Vittorio Orlando, Président du Conseil italien,
Georges Clémenceau, Président du Conseil français,
et Woodrow Wilson, président des Etats-Unis, les
quatre principaux Alliés à la Conférence de la Paix,
27 mai 1919 – photographie de Edward N. Jackson
(US Army Signal Corps)
 Cette carte montre le tracé des nouvelles frontières après l’adoption du Traité de Versailles. Quelle en est la conséquence territoriale pour les états vaincus ? Ces états
sont réduits, ils perdent une partie de leur possession.
 Dans le texte présentant des extraits du Traité de Versailles, indique :
-
les articles qui ont des conséquences militaires pour l’Allemagne : n° 43, 160, 171, 198
les articles qui ont des conséquences territoriales pour l’Allemagne : n° 119, elle perd ses colonies
les articles qui ont des conséquences financières pour l’Allemagne : n° 232, ce qui posera d’ailleurs de lourds problèmes pour le redressement de l’Allemagne après
guerre et qui explique en partie la montée du nazisme
Le Traité de Versailles (extraits)
Article 43 : Sont également interdits […],
l’entretien ou le rassemblement de forces
armées.
Article 119 : L’Allemagne renonce, en faveur
des principales puissances alliées et
associées, à tous ses droits et titres sur ses
possessions d’outre-mer.
Article 160 : l’armée allemande ne pourra
dépasser 100 000 hommes.
Article 171 : sont également prohibées la
fabrication et l’importation en Allemagne des
chars blindés.
Articles 198 : les forces militaires de
l’Allemagne ne devront comporter aucune
aviation militaire ni navale.
Article 232 : L’Allemagne […] prend
l’engagement, que soient réparés tous les
dommages causés à la population civile de
chacune des puissances alliées et associées à
ses biens.
Les commémorations : le défilé de la Victoire
 Quelques mois plus tard, alors que le Traité de Paix a été signé il y a quelques jours, c’est le défilé du 14 juillet. En cette année 1919, il prend encore plus de sens et on
l’appelle le « défilé de la Victoire ». Te voilà à nouveau envoyé en reportage pour ton journal. Cette fois-ci, ton article est prêt, ce sont les photographies qu’il te faut
remettre dans l’ordre !
 En ce 14 juillet 1919, le traditionnel défilé rend hommage aux combattants de la guerre qui s’est achevée il y a
quelques mois. Ce sont d’abord les blessés et mutilés de la guerre qui sont mis à l’honneur : c’est eux qui ouvrent le
défilé, les uns en béquilles, les autres sur leur fauteuil roulant ou encore allongé sur une civière. Quel courage ont eu
ces malheureux soldats !
 Ce sont maintenant trois soldats à pied qui s’avancent, ils symbolisent l’ensemble des combattants restés
anonymes car on n’a pas retrouvé leur corps. Cette guerre a été si violente ! Ils sont suivis de près par les chevaux de
la garde républicaine, et derrière eux, mais on ne les voit pas encore, les généraux Joffre et Foch, les héros de la
guerre.
 Il est maintenant temps de rendre hommage aux pays alliés qui ont combattu à nos côtés : ce sont d’abord les
Américains qui passent sous l’Arc de Triomphe et à proximité du cénotaphe, ce monument décoré d’une statue qui a
été spécialement créé et placé là pour rendre hommage « aux morts pour la patrie ».
 C’est le général Haig, reconnaissable à sa célèbre moustache et perché sur son cheval qui guide les troupes
britanniques. Il salue les officiels.
 A nouveau sous l’Arc de Triomphe, viennent de passer les troupes écossaises, reconnaissables à leur kilt ; certains
d’ailleurs combattaient ainsi habillés dans les tranchées ! Ils sont suivis de près par les britanniques dont on aperçoit
le drapeau.
 Après les autres troupes étrangères, parmi lesquelles les Italiens, les Roumains, les Grecs, voilà enfin s’avancer les
troupes françaises : les généraux passés à cheval, ce sont toutes les troupes à pied qui suivent.
 Enfin, le défilé se devait de rendre hommage aux armes nouvelles de cette guerre : neuf chars passent devant les
yeux de la foule surprise ! Cette belle journée s’achèvera ce soir par un superbe feu d’artifice et l’illumination de la
Tour Eiffel, ce qui ne s’était pas vu depuis 5 ans !
Défilé de la Victoire, défilés des mutilés, avenue des Champs Elysées. 14 juillet 1919. Paris
photographie de Jacques Agié © ECPAD
Paris, Champs-Elysées, défilé du 14 juillet 1919. L'ouverture du défilé.
photographie de Lavergne © ECPAD
1919, Fête de la Victoire : la musique américaine. Paris –
photographie de Léon Heymann © ECPAD
Défilé du 14 juillet 1919 aux Champs-Elysées
photographie de presse, Agence Rol © BNF
La musique écossaise qui précède les drapeaux britanniques passe devant le cénotaphe
construit pour le défilé de la victoire à Paris, à côté de l'Arc de Triomphe. Juillet 1919 photographie de Léon Heymann © SPA - ECPAD
Défilé du 14 juillet 1919 aux Champs-Elysées : soldats français
photographie de presse, Agence Rol © BNF
Défilé du 14 juillet 1919 aux Champs-Elysées : passage de poilus portant l'étendard des
bataillons des douanes devant le cénotaphe place de l'Etoile
photographie de presse, Agence Rol © BNF
Défilé du 14 juillet 1919 sous l’Arc de Triomphe de l’Etoile, tanks
photographie de presse, Agence Rol © BNF
Les commémorations : le soldat inconnu
La mise au tombeau du soldat inconnu, sous l'Arc de triomphe à
Paris, le 28 janvier 1921. Il avait été transporté dans une chapelle
ardente installée dans une salle de l’Arc de triomphe à l’occasion
du deuxième anniversaire de l’Armistice le 11 novembre 1920.
À gauche, levant le bras, le maréchal Foch.
Source : la documentation française
Pour en savoir plus !
Y a-t-il un monument aux morts proche de ton école ?
Pourrais-tu le décrire ?
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Fait quelques recherches :
 Où le soldat inconnu est-il enterré ? Sous l’arc de triomphe
 Depuis quand ? janvier 1921
 Comment a-t-il été choisi ? Parmi 8 cercueils de soldats prélevés dans chacun des neuf
secteurs de l'ancien front militaire, soldat dont rien ne pouvait indiquer l'identité.
Pour aller plus loin…
L’armistice
L’armistice est le résultat de près d’un mois de négociations, entamées le 5 octobre 1918, lorsque le nouveau
chancelier Max de Bade, adresse au président Wilson, via la Suisse, une note lui demandant de « prendre en main le
rétablissement de la paix ». À l’origine, Max de Bade n’est guère favorable à une demande d’armistice qui met son
pays en situation de faiblesse. Mais la grande contre-offensive lancée par les Alliés le 26 septembre 1918 a créé un
mouvement de panique jusqu’au sein du Grand Quartier général allemand : Ludendorff estime alors qu’il faut
demander l’armistice au plus vite afin d’éviter la capitulation de l’armée, l’invasion du pays et une évolution
révolutionnaire comparable à ce qui se passe en Russie. La stratégie du haut commandement est de faire endosser la
responsabilité des négociations au premier gouvernement parlementaire allemand, à des civils plutôt qu’à des
militaires. Dans ses « 14 points », Wilson avait affirmé ne pas vouloir d’une paix de vengeance.
Pendant un mois, quatre échanges de notes entre Berlin et Washington se succèdent, au fil d’une clarification
progressive des intentions allemandes et d’un durcissement des injonctions de Wilson. Au mois d’octobre
Ludendorff se ravise : l’effondrement militaire tant redouté pour la fin septembre n’a pas eu lieu, et si l’armée
allemande tenait jusqu’au printemps, ne pourrait-elle pas reprendre l’offensive ? Mais cette stratégie de résistance à
outrance se heurte à l’effondrement stratégique des alliés de l’Allemagne : la Bulgarie, la Turquie et enfin l’AutricheHongrie signent successivement des armistices entre septembre et novembre 1918. Abandonné par ses soutiens,
l’Allemagne doit faire face au mécontentement croissant de la population civile.
C’est alors que les Alliés engagent entre eux un débat sur les conditions de l’armistice. Les 14 points énoncés par le
président Wilson servent de base aux négociations de paix, mais si tous les Alliés en ont accepté les principes
généraux, les interprétations divergent sur plusieurs aspects. Alors que le point 8 n’évoque que la « restauration des
régions envahies », Clémenceau obtient que l’on mentionne explicitement une « réparation des dommages », l’une
des grandes questions des relations internationales dans les années 1920 et 1930.
Dans la première semaine de novembre, la situation de l’Allemagne se détériore rapidement. Face à une nouvelle
offensive alliée, les Allemands exécutent une retraite générale. Le 7 novembre, une commission d’armistice se
présente devant les lignes françaises. Un grand drapeau blanc a été hissé à l’arrière de la première voiture. Après un
voyage de plusieurs heures, les quatre parlementaires allemands sont conduits jusqu’à la carrière de Rethondes, en
forêt de Compiègne, où les discussions commencent le 8 novembre au matin dans le train du maréchal Foch.
Le 9, la nouvelle de l’abdication de l’empereur Guillaume II inquiète le gouvernement français. Finalement les
négociations se poursuivent, et les 34 clauses de la convention d’armistice sont signées. Les hostilités sont
suspendues le 11 novembre à 11h00. À l’annonce de la signature de l’armistice, une onde de choc déferle dans les
pays alliés, où des foules innombrables manifestent leur joie. « Un enthousiasme indescriptible », témoigne le
général Pershing, dont la voiture met deux heures pour traverser la place de la Concorde, envahie par les Parisiens.
Sur le front, l’armistice se traduit d’abord par un silence presque irréel, les soldats sont frappés de stupeur.
Beaucoup de soldats allemands ont commencé à rejoindre leur pays par leurs propres moyens. Dans les lettres
envoyées au lendemain du 11 novembre, la victoire semble d’abord être celle des morts. La joie est mêlée au deuil.
La détestation de l’ennemi l’emporte alors sur toute volonté de réconciliation.
Correction extraite de Larousse de la Grande Guerre, sous la direction de Bruno Cabanes et Anne Duménil, 2007
La Conférence de la Paix, le Traité de Versailles
Inaugurée le 18 janvier 1919 à Paris, quai d’Orsay, dans le salon de l’Horloge du ministère des Affaires étrangères, la
conférence de la paix réunit les puissances alliées victorieuses, soit 27 pays ; les vaincus n’y sont pas conviés.
L’objectif est d’élaborer le contenu du traité de Versailles, destiné à régler le sort de l’Allemagne, et des quatre
traités secondaires de Saint-Germain-en-Laye, Trianon, Neuilly-sur-Seine et Sèvres. Les débats ont lieu en français et
en anglais. À partir du 23 mars, pour accélérer les discussions, il se forme un Conseil des Quatre comprenant le
président américain Thomas Woodrow Wilson, le Premier ministre britannique David Lloyd George et les présidents
des Conseils français et italien, Georges Clemenceau et Vittorio Emanuele Orlando.
Pendant cette conférence, qui durera jusqu’au 10 août 1920 et la signature du dernier traité (celui de Sèvres), la
plupart des décisions seront prises par ces quatre puissances et par les Japonais, dans une certaine mesure. Dans un
message adressé le 12 janvier, le président Wilson a exprimé dans les Quatorze points le programme et les principes
qui devront présider à la rédaction des traités et à la nouvelle politique internationale qu’il souhaite voir mise en
place, notamment le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le désarmement. Il cherche à ménager
l’Allemagne pour éviter que ne s’y développe un esprit « revanchard ». Les Anglais, désireux de maintenir un certain
équilibre des puissances en Europe, ne veulent pas non plus l’affaiblir. Les discussions vont rapidement achopper sur
ce point face à Clemenceau, qui réclame de lourdes indemnités destinées à financer la reconstruction et à limiter la
puissance économique du vaincu ; il réclame également le droit d’occuper la rive gauche du Rhin et d’en faire une
frontière militaire, ce à quoi les Britanniques s’opposent.
Un autre point de friction a trait aux conventions de Londres et de Saint-Jean-de-Maurienne prises pendant le conflit
et qui assurent à l’Italie les régions de Trieste, du Trentin, de l’Istrie et de la Dalmatie. Le président Wilson s’y
oppose, ce qui provoque le retrait momentané d’Orlando de la conférence et la naissance en Italie d’un
ressentiment contre les Alliés, qui favorisera plus tard la naissance d’un nationalisme virulent.
Malgré ces difficultés, le traité est soumis aux représentants allemands le 7 mai 1919 et signé le 28 juin dans la
galerie des Glaces. Il est rédigé en français et en anglais, les deux versions faisant autorité. La première partie du
texte établit une charte pour la création d’une Société des Nations. La suite impose à l’Allemagne des clauses
territoriales, militaires et économiques :
- après la restitution ou l’attribution de territoires aux pays vainqueurs (notamment l’Alsace-Lorraine) elle
est amputée de 15% de son territoire et de 10% de sa population ; ses colonies lui sont ôtées et partagées entre les
vainqueurs (le Cameroun échoit à la France) ;
- elle doit livrer tout son matériel militaire avec interdiction de le remplacer ; son armée est limitée à 100 000
hommes, le Grand État-Major supprimé et le service militaire aboli ; la rive gauche du Rhin est démilitarisée ainsi
qu’une bande sur la rive droite, avec occupation par les Alliés pour une durée de 15 ans ;
- outre des livraisons en nature (matériel, produits agricoles) elle doit payer à la France et à la Belgique de
fortes réparations dont le montant sera évalué en 1921 à 132 milliards de marks-or ; elle perd la propriété de ses
brevets (notamment l’aspirine, détenue par Bayer) et de ses mines de la Sarre ; la circulation sur ses fleuves est
internationalisée sans droits de douane.
Le traité de Versailles est suivi de celui de Saint-Germain-en-Laye, signé le 10 septembre1919, qui règle le sort de
l’Autriche, réduite à un petit territoire de 6,5 millions d’habitants. Le 27 novembre, la Bulgarie signe le traité de
Neuilly qui consacre la cession de plusieurs territoires à la Roumanie, au nouvel État yougoslave et à la Grèce. Deux
autres textes seront signés en 1920 : les traités de Sèvres (démembrement de l’Empire ottoman) et de Trianon
(démembrement de la Hongrie, qui perd les deux tiers de son territoire).
À l’issue de ces traités, la carte de l’Europe sortira complètement transformée, avec la disparition des Empires
allemand, austro-hongrois, russe et ottoman et la création ou le relèvement de plusieurs États : Pologne, Hongrie,
Yougoslavie et Tchécoslovaquie.
Commémorations
Deux semaines après la signature effective du traité de Versailles, le défilé du 14 juillet 1919 est l’occasion de rendre
hommage à l’ensemble des troupes françaises et alliées qui ont combattu ensemble pendant le conflit. Institué en
1880, le traditionnel défilé militaire républicain a d’abord lieu à Longchamp, puis sur le Champ-de-Mars devant
l’École militaire. À partir de 1915, il se déroule sur les Champs-Élysées.
Le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts est initialement chargé de l’organisation des fêtes de la
Victoire et a prévu un cadre décoratif imposant. Un grand cénotaphe de bois, de toile et de stuc, flanqué de
faisceaux de lances disposés dans les angles et de Victoires aux ailes repliées, a été édifié sous l’Arc de Triomphe,
portant l’inscription « Aux morts pour la patrie ». De part et d’autre de l’avenue, des mâts jumelés de couleur
blanche réunis par des draperies tricolores portent des écussons où figurent les noms des grandes batailles. Des
tribunes ont été installées du haut en bas de l’avenue mais elle seront supprimées au dernier moment et remplacées
par de simples barrières. Place de la Concorde, les colonnes rostrales sont parées de verdure et les réverbères de
rubans. Au sommet du pyramidion de l’Obélisque, des guirlandes électriques et du feuillage doré ont été hissés.
Sur le rond-point des Champs-Élysées, deux amoncellements de canons pris à l’ennemi et surmontés de coqs
forment de grands trophées ; quatre autels dédiés aux cités martyres de Verdun, Reims, Soissons et Arras ont été
édifiés. La façade de l’Hôtel de Ville est couverte de drapeaux et d’oriflammes ; une estrade de velours vieil or
rehaussée de franges est érigée devant l’entrée. Mais à quinze jours de la date, les préparatifs ne sont pas
suffisamment avancés et l’armée reprend en main les opérations.
La première manifestation officielle se déroule le dimanche 13 juillet après-midi, à l’Hôtel de Ville : c’est la remise
aux trois maréchaux de France, Pétain, Joffre et Foch, des épées commandées pour eux par les édiles parisiens, ainsi
que la distribution de fourragères de soie écarlate aux vingt-deux régiments qui ont conquis la fourragère rouge, en
présence des chœurs de l’Opéra, groupés sur le terre-plein central de la place. Les vingt-deux drapeaux, ceux de la
Légion étrangère, du régiment colonial du Maroc, des fusiliers-marins et bien d’autres sont là, portés par les colonels
de chaque régiment ; l’étendard du 2e régiment de marche de tirailleurs est « si glorieusement usé » qu’il a fallu
l’envelopper dans un filet. Le maréchal Pétain circule dans les rangs, s’entretenant avec les porte-drapeaux et les
soldats. Après la remise des épées, un lunch et un concert ont lieu dans la salle des fêtes du bâtiment et dans la cour
d’honneur.
Le 13 juillet au soir a lieu une veillée en souvenir des morts, au pied du cénotaphe, près duquel des cuirassiers et des
représentants de diverses unités montent la garde. À 22 heures, Georges Clemenceau, président du Conseil, vient se
recueillir. Après lui se succèdent plusieurs délégations : conseil municipal, Ligue des mutilés, Ligue des patriotes…
Des veuves, des enfants et des blessés sont présents. En pleine nuit, on déplace ensuite avec difficulté l’édifice vers
un côté de l’avenue des Champs-Élysées, afin de permettre le passage des troupes sous l’Arc de Triomphe.
Le lendemain, les officiels arrivent dès 8 heures à la tribune présidentielle, installée en face du cénotaphe, de l’autre
côté de l’avenue. À sa base, un groupe d’Alsaciennes et de Lorraines en costume traditionnel saluent les arrivants.
Les unités s’apprêtant à défiler sont rassemblées à la Porte Maillot. Le maréchal Pétain se rend au point de
concentration des troupes françaises, dans le bois de Boulogne. Les maréchaux Joffre et Foch écoutent un discours
du maire, M. Evain, se terminant par ces mots « Messieurs les maréchaux, les portes de Paris vous sont ouvertes ».
Tous deux remontent alors l’avenue de la Grande Armée jusqu’au cénotaphe pour un dépôt de gerbe puis
redescendent vers la Porte Maillot avec leurs chefs d’état-major. Le défilé peut alors commencer, pour un parcours
d’environ sept kilomètres, depuis Neuilly jusqu’à la place de la République, en présence de centaines de milliers de
personnes massées sur les trottoirs, certaines depuis la veille au soir.
Précédés de la musique du 28e régiment d’infanterie, les mutilés défilent en premier, conduits par Maginot, député
de la Meuse, amputé d’une jambe : un infirme couché sur une civière roulante, des invalides en fauteuil, des boiteux,
des aveugles et des « gueules cassées ». Viennent ensuite un capitaine et deux fantassins qui symbolisent l’ensemble
des combattants anonymes, puis Joffre et Foch, précédés de gardes républicains. Les nations alliées défilent alors
par ordre alphabétique : les Américains, le général Pershing à leur tête, les Belges avec le général Gillain, les
Britanniques sous les ordres du maréchal Haig, et avec eux tout l’empire – Australiens, Canadiens du général Byng,
Sud-Africains, Sikhs. Les Italiens s’avancent, le fusil à l’horizontale à la main droite, conduits par le général Montuori.
L’armée hellénique est précédée d’evzones au costume typique. Défilent aussi les Polonais en chapska carrée, les
Portugais, les Roumains, les Serbes coiffés de leur shako fendu, les Siamois et les Tchécoslovaques.
Le maréchal Pétain ouvre ensuite la marche des troupes françaises sur son cheval blanc Émir, avec son état-major. Le
général de Castelnau, qui a perdu trois fils morts au combat, le suit, puis le général Berdoulat, gouverneur de Paris,
suivi d’une compagnie d’infanterie territoriale. Tous les officiers généraux passent à cheval : Gouraud, Humbert,
Maistre, Fayolle, Mangin. Seul l’amiral Ronarch défile à pied avec ses fusiliers-marins. Le colonel Rollet est à la tête
de ses légionnaires. Le lieutenant Fonck, porte-drapeau des aviateurs, n’a pas obtenu la permission de survoler les
Champs-Élysées, de peur d’un accident. Une section cynophile prend également part au défilé.
Après les troupes à pied arrive la cavalerie sous les ordres du général Féraud. Neuf chars d’assaut du général
Estienne ferment la marche. L’ensemble des troupes passe par la place de la Concorde, survolée par un ballon
d’observation, les Tuileries, la rue Royale, la Madeleine, l’Opéra, le boulevard Montmartre, le Faubourg-Saint-Denis,
pour arriver place de la République, où a lieu la dispersion des unités. La foule en liesse se répand ensuite dans les
rues et la journée se clôt par un feu d’artifice et des illuminations, notamment celle de la tour Eiffel, rallumée après
cinq années d’extinction.
Correction extraite du dossier « 1919, Les lendemains de la guerre et le défilé de la victoire » rédigé par Véronique Goloubinoff,
Chargée d’études documentaires Fonds Première Guerre Mondiale, ECPAD – juin 2009
Au cours de la Première Guerre mondiale, la France a perdu 1,4 million d'hommes. Pour de nombreuses familles, le
deuil fut rendu d’autant plus difficile que le corps de l’être cher n’a pas pu être retrouvé ou identifié.
C’est pourquoi dès 1916, est émise l'idée de faire entrer au Panthéon le corps d'un "petit soldat glorieux et
anonyme" ; il symboliserait tous ces soldats perdus dans l’anonymat du front. En 1918, cette initiative est reprise et
approuvée mais le lieu d’inhumation fait débat.
C’est seulement le 8 novembre 1920 que les députés finissent par retenir l’Arc de Triomphe. Le ministre des
Pensions, André Maginot, donne alors l'ordre de prélever dans chacun des neuf secteurs de l'ancien front militaire
un corps dont rien ne pourra indiquer l'identité. Finalement, il n'y aura que huit cercueils.
Le 10 novembre 1920, Maginot, accompagné de cinq veuves, cinq mutilés, cinq soldats et cinq vétérans de la guerre
de 1870 se rend à Verdun, où ont été rassemblés les corps de ces soldats inconnus. Une fois choisi, le corps de
l'Inconnu sera transporté à Paris où, au terme d’une cérémonie grandiose passant par le panthéon, il reposera dans
la salle des Palmes de l'Arc de Triomphe de novembre 1920 à janvier 1921. C’est alors qu’il est définitivement
inhumé sous l’arche.
A voir également : les vidéos retraçant le défilé de la Victoire sur le site de l’ECPAD :
http://www.ecpad.fr/les-fetes-de-la-victoire-le-14-juillet-1919-a-paris-13
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