DÉPARTEMENT DE PHILOSOPHIE ET D’ÉTHIQUE APPLIQUÉE
Faculté Des Lettres Et Sciences Humaines
Université De Sherbrooke
PLATON : THÉÂTRE ET PHILOSOPHIE
Fondements, nature et visée de la méthode dialectique
Maxence GÉVAUDAN
Travail présenté à : Benoît CASTELNÉRAC (directeur de recherche)
Yves BOUCHARD
Mathieu MARION
en vue de l’obtention du grade de
MAÎTRE EN PHILOSOPHIE
SHERBROOKE, QUÉBEC, CANADA MARS 2017
RÉSUMÉ
Afin de comprendre le processus d’acquisition de connaissance chez Platon, nous
proposons une étude de la dialectique selon un spectre large, en se focalisant principalement sur
la nature dramatique des textes du corpus. À partir d’une analyse des fondement éléates de la
méthode antilogique, nous tenterons par le biais de la dialogique (ou sémantique des jeux) de
comprendre le caractère agonistique de la méthode proposée par Platon dans ses dialogues. Nous
tâcherons par la suite de faire le lien entre les conclusions intermédiaires et la structure générale
de la métaphysique platonicienne afin de ne pas perdre la cohérence du système pris dans sa
globalité. Nous évaluerons la qualité de l’outil interprétatif obtenu à travers une lecture du
Gorgias.
Mots-clés : Platon, Parménide, Zénon, éléatisme, antilogique, dialogique, joute, rhétorique
agonistique, sophistique, Gorgias, Banquet, Théétète, Sophiste, Politique.
ABSTRACT
In order to understand Plato’s knowledge acquisition process, we suggest a wide-range study of
the dialectic, mainly focusing on the theatrical nature of his texts. From an analysis of the eleatic
foundations of the antilogical method, we will try to understand the agonistic feature of the
method given by Plato in his dialogs by using the dialogical logic (or game semantic). Then, we
will bind our mid-conclusions and the general structure of Plato’s metaphysic; in order not to
loose the coherence of the whole system. We will evaluate the quality of our interpretative tool
through a reading of the Gorgias.
Key-words: Plato, Parmenides, Zeno, eleatism, antilogic, dialogic, joust, rhetoric, agonistic,
sophistic, Gorgias, Symposium, Theaetetus, Sophist, Statesman
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AVANT-PROPOS
Il serait mensonger de prétendre que la rédaction de ce travail fut aisée : l’obstacle majeur
ayant été en grande partie de définir clairement la problématique. Cela transparaît aujourd’hui
encore dans la version finale, de part l’étendue des thématiques abordées. En effet, le sujet choisi
la dialectique chez Platon est nécessairement vaste, et recoupe tous les aspects de la
philosophie platonicienne : c’est par la dialectique que Platon parle de métaphysique, de
politique, de morale, d’art, du pêcheur à la ligne, de l’âme… Il n’était donc jamais simple de
savoir ce qui constituait pleinement un élément important pour la rédaction du travail. Or, si tout
semble intéressant dans une recherche, plus rien ne l’est véritablement. Il faut nécessairement
mettre en place des critères discriminants clairs, sans quoi rien ne progresse. Ceci prit du temps.
De plus, le projet initial portait davantage sur les Éléates que sur Platon à proprement parler, il y
eut donc un glissement de la lecture, allant de la dialectique comme simple support de l’héritage
éléate, à la dialectique comme cœur même du travail, dont l’héritage éléate ne serait qu’un des
angles étudiés.
Mais il existe un problème plus profond encore. Quelques curieux se demandent ce que
peut être l’activité d’un chercheur en philosophie de l’Antiquité. Et après trois ans de travail,
dont un an consacré en grande partie à cette recherche, il ne m’est toujours pas aisé d’être
pleinement en mesure de répondre. Que cherche-t-on véritablement ? L’objectif est-il de
retrouver la pensée d’un auteur, ou bien plutôt de tenter d’en faire le plus beau système
possible ? Si l’on s’en tient à cette seconde approche celle du littéraire, inscrite dans le
profond sillon de la philosophie continentale alors on voudrait lire Platon comme on lirait
Proust ou Hugo, et l’on ne fait rien d’autre que du commentaire littéraire. On cherche la figure de
style, on essaie de tout embellir, comme pour faire plaisir à l’auteur. On termine par faire de
Platon un mystique et l’on trouve cela très joli d’imaginer que la philosophie se développe
comme un poème. Et ainsi, doucement, est ajoutée une nouvelle pierre à l’édifice du miracle
grec, fier de participer à un si bel ouvrage qui traverse déjà les âges depuis des siècles.
Dans notre cas, il fallut se faire violence et tenter de garder le cap, comme Ulysse pendant
son retour vers Ithaque ; ici, le lit de Calypso est remplacé par les travaux de Luc Brisson, de
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