Œcuménisme, no 179-180, Automne/Hiver 2010 Page 5
Conseil canadien des Églises
Introduction aux documents de travail sur la doctrine
Au printemps 2007, la Commission Foi et
Témoignage du Conseil canadien des Églises
a entrepris un dialogue de trois ans sur la
nature et le rôle de la doctrine dans la vie des
Églises membres. Au cours de ces trois
années, des représentants des Églises
membres ont présenté des documents de
travail sur la nature et le rôle de la doctrine ou
du dogme dans leurs Églises respectives. Ils
ont été initialement guidés par quatre grandes
questions :
1. Qu’est-ce que le dogme ou la doctrine
dans votre tradition ?
2. Que considère-t-on comme des
déclarations doctrinales ?
3. Qui est autorisé à faire des déclarations
doctrinales ?
4. Quelle est la relation entre la doctrine et
la révélation ?
À mesure que s’approfondissait l’expérience
du dialogue, trois nouvelles questions
commencèrent à prendre forme :
5. Quel est le point de vue de votre
tradition sur les sept premiers conciles
œcuméniques ?
6. Comment votre tradition comprend-elle
la crédibilité de l’Écriture ?
7. Quelles sont les convictions communes
sans lesquelles la mission de l’Église
serait sérieusement compromise ou même
rendue impossible ?
Les documents réunis dans ce volume sont
des présentations personnelles par des
membres de la Commission, qui ont servi de
base aux très riches discussions au cours de la
période d’étude. Le style et la méthode de
chaque auteur reflète la nature de sa tradition,
le point où en était rendue la discussion et la
manière dont le dialogue lui-même tend à
enrichir l’autocompréhension des
participants. Certains documents ne traitent
que des questions originales, alors que
d’autres, soumis plus tardivement, traitent
aussi de quelques-unes ou de toutes les trois
nouvelles questions. Certains auteurs, venant
de traditions qui se considèrent « sans
credo », ont été étonnés de découvrir qu’ils
avaient tout de même une importante
contribution à apporter à partir des
« doctrines » implicites de leurs propres
communautés. Des membres de traditions
fortement liées à des déclarations doctrinales
ont appris que nombre de communautés
chrétiennes engagées fonctionnent sans credo
officiel.
Pour une certaine approche au dialogue, le
fait que tous n’ont pas répondu aux mêmes
questions pourrait représenter une limite,
mais, loin d’être une limite, cette variété de
styles, de contenu et de méthodes nous a
donné une nouvelle compréhension de la
riche « écologie » des Églises chrétiennes au
Canada.
Nous devons reconnaître que, sur la base de
ce dialogue, la Commission n’est pas
parvenue à des positions communes sur la
doctrine. Néanmoins, certaines convergences
intéressantes et fructueuses ont émergé qui
méritent d’être étudiées davantage. Si nous
définissons la doctrine de manière large et
efficace comme « ce qu’une Église doit
enseigner aujourd’hui pour être
authentique », alors tous les auteurs
s’entendent pour dire que les « doctrines »
sont le fruit de notre tentative de traduire en
mots humains l’expérience de la volonté et de
la sagesse divines. La doctrine est, dans ce
sens, une réponse à Dieu qui rejoint
l’humanité à travers Jésus Christ. Bien qu’il y
ait peu de choses explicitement communes
dans les contenus doctrinaux spécifiques des
Églises membres, ou sur le rapport de la
doctrine à l’Écriture, à l’autorité et à
l’expérience chrétienne au cours des siècles,
les articles saisissent un certain nombre de
similitudes remarquables dans le processus et
les efforts pour formuler la doctrine.