D’où vient ce projet?
Il est le fruit d’une histoire de vie, la mienne, qui est la suivante. À ma naissance, les médecins
ont mis en évidence une grave malformation cardiaque. J’ai dû subir une première intervention
chirurgicale « à cœur ouvert » à l’âge de 3 ans et une deuxième en mars 2003. A cette période,
on m’a également diagnostiqué une spondylarthrite ankylosante (la maladie de Bechterhew), non
sévère à l’époque. Au cours des neuf années qui ont suivi, cette maladie a évolué. Ma fonction
cardiaque étant médiocre pour suivre un traitement agressif, les médecins ont opté pour une
approche analgésique et une rééducation légère. Or, j’ai très vite atteint mes limites par manque
total d’une quelconque condition physique. Les tissus musculaires ont complètement disparu jusqu’à
la décompensation cardiaque. J’ai donc été mise en incapacité de travail il y a neuf ans.
En plus de mes diplômes en communication et en traduction, je suis aussi musicienne. À cette
époque, j’ai été contrainte de mettre fin aux cours de musique et j’ai dû laisser mes instruments
de côté. Après quelques années de rééducation lourde, j’ai repris la percussion bien que j’arrivais
à peine à porter mon instrument. Grâce au professeur de musique, qui m’a appris des techniques
respiratoires et des méthodes pour maîtriser mon énergie, mon instrument m’a aidé à regagner des
forces et à améliorer mon niveau de résistance. En plus, mon sens de la coordination s’est nettement
affiné grâce à la percussion.
En septembre 2011, après quelques années de rééducation, je me suis retrouvée au centre de
rééducation rhumatologique de l’hôpital Onze-Lieve-Vrouwziekenhuis à Alost. J’ai fait des exercices
au simulateur pour me refamiliariser avec les activités de la vie quotidienne (la motricité fine): ‘ouvrir
et fermer des bocaux’, ‘tourner des clés de gauche à droite’… La difficulté majeure, par contre, se
situait au niveau psychologique. “Est-ce vraiment moi, ouvrant et fermant des bocaux?”.
Ce même mouvement peut s’exercer à l’aide d’instruments de musique, ce qui rend la rééducation
plus agréable et plus facile à accepter au niveau mental.
D’où l’idée d’intégrer la musique dans la rééducation…
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