Une pensée similaire se reflète chez les philosophes grecs. Selon Aristote, le châtiment
est nécessaire pour corriger et guider le comportement des individus. Si ces derniers,
s'avèrent incorrigible, il est alors permis de les éliminer par le bannissement ou la mortf\ Dans
son Ethique à Nicomaque, il constate que « la foule obéit plus à la nécessité qu 'a la raison »
et le criminel dont la société ne peut plus soutenir ne peut être traite que comme « une bette
de somme. »7 Platon a traité le problème plus profondément. Dans le Gorgias le Protagora et
les Lois, Il a élaboré et mis a point sa doctrine. Punir par vengeance, dit il est absurde, car on
ne peut revenir sur le passé. La peine est mal en soi, qui ne se justifie que s'il procure un bien
et ce bien, c'est l'avenir qui doit l'apporter. « Personne en punissant n 'a en vue de prendre
pour mobile le fait même de la faute commise... Celui qui a souci de punir intelligemment ne
frappe pas à cause du Passé.. Mais en prévision de l'avenir. »
En constatant l'abus des châtiments corporels, les philosophes de l'antiquité ont
propose des solutions plus rationnelles et humaines, ce qui constitu déjà un progrès
considérable. Les théories ultérieures apportées ont pu s'inspirer de cette pensée et avancer
l'argumentaire, mais il est important de constater qu'il non pas tous suivi la même voie.
Aujourd'hui, Le débat sur la moralité de la peine de mort se concentre majoritairement sur son
imposition pour le crime de meurtre. Vu la gravité de ce crime, l'individu est incliné à prendre
une position plus émotive sur le mérite de cette peine. Pour évader l'aveuglement qui résulte
6 ARISTOTLE Éthique a Nicomaque. livre X, chapitre 9
7 Ibid.
8 PLATON: Protagoras, art.324