Le Châtiment Suprême: Positions Éthiques et Philosophiques sur la

Le Châtiment Suprême:
Positions Éthiques et Philosophiques sur la Peine de Mort.
Par
Zayid Al-Baghdadi
DRC 4549 Philosophie du Droit
Professeur : Denis Vincelette
Université d'Ottawa
# Étudiant: 2262875
13 Novembre, 2002
Le Châtiment Suprême:
Positions Éthiques et Philosophiques sur la Peine de Mort.
Table des Matières
I. Introduction 3
II. Deux Traditions Philosophiques
A. La Théorie Utilitariste 6
B. La Théorie de Rétribution 11
III. Le Mouvement Abolition niste.
A . L a P h i l o s o p h i e H u m a n i t a i r e d e s L u m i è r e s 1 6
B. Albert Camus et la Défense Sociale Moderne 20
IV. Conclusion 24
Bibliographie 26
Le Châtiment Supme : Positions Éthiques et Philosophiques sur la Peine de Mort.
I. Introduction
"Oeil pour œil et le monde finira aveugle."
-Mahatma Gandhi
Dans tous les pays du monde et depuis des millénaires, la peine de mort a constitué le
châtiment suprême. À l'origine, la vengeance privée «vendetta » est non seulement un droit,
mais surtout un devoir pour la famille. Lorsqu'un crime se commettait a l'intérieure d'une
cellule sociale, le chef de se groupe pouvait décider de la vie du coupable. Par contre, si le
criminel appartenait à une autre famille ou clan, la sanction s'infligeait de façon collective, un
groupe contre l'autre1. À mesure que l'autorité d'un pouvoir central s'affirme, l'exercice de la
répression changera de caractère, s'éloignant du réflexe de vengeance vers une approche
organisée et quasi scientifique de la peine capitale. Le Code de Hammourabi est un des
premiers exemples de réglementation étatique en matière de peine. Les cas ou la peine capitale
est infligée sont fort nombreux, sanctionnant non seulement les crimes contres les personnes
J.IMBER-, T.;i Peine de Mort. Presse Universitaire de France, 1972
4
mais aussi les infractions contre les biens". Cependant, les lois de Hammourabi démontrent un
progrès considérable, tenant compte de l'absence d'intention délictueuse dans certains cas. Le
responsable d'homicide comme exemple, est exonéré de la peine de mort, et trouvée à payer
une amande. « Si a cause des coups la victime meurt, et si le coupable jure : Je ne l'ai pas
frappé sciemment, il paiera 30 sicles d'argent s'il s'agit du fils d'un citoyen, 20 sicles du fils
d'un mesquin ».3
En Extrême-Orient, Confucius nous indique que l'éducation est le meilleur moyen de
gouverner les hommes et de les empêcher de commettre des crimes : « Qu 'avez vous besoin
d'employer les supplices? Aimez la vertu et le peuple sera vertueux » .la peine de mort est
donc un moyen exceptionnel de maintenir l'ordre est devrait être inflige au coupable que
lorsqu'il y a grande certitude qu'il le mérite. Si tout ceux qui vous entourent disent « Un tel
doit être mis a mort », ne les écoutez pas. « Si tous les grands disent « Un tel doit être mis a
mort » ne les écoutez pas. Si tous les hommes du royaume disent « un tel doit être mis a mort »
et qu 'après avoir pris vos informations, vous l'ayez trouvé digne de mort, vous devez alors le
faire mourir. »5
2 Les Lois de Hammourabi imposaient la peine de mort pour plusieurs categories d'infractions,
allant jusqu'à sanctionner de cette peine le refus de porter les armes ou la simple fraude d'un
commerçant.
3 le Code de Hammourabi. articles 207 et 208.
4 Confucius et Menicius : les Quatre Livres de Philosophie et Politiotie de la Chine, 3 ieme
livre,!, XII, 19
5 (Ibid. IV livre, I, II, 7.)
Une pensée similaire se reflète chez les philosophes grecs. Selon Aristote, le châtiment
est nécessaire pour corriger et guider le comportement des individus. Si ces derniers,
s'avèrent incorrigible, il est alors permis de les éliminer par le bannissement ou la mortf\ Dans
son Ethique à Nicomaque, il constate que « la foule obéit plus à la nécessité qu 'a la raison »
et le criminel dont la société ne peut plus soutenir ne peut être traite que comme « une bette
de somme. »7 Platon a traité le problème plus profondément. Dans le Gorgias le Protagora et
les Lois, Il a élaboré et mis a point sa doctrine. Punir par vengeance, dit il est absurde, car on
ne peut revenir sur le passé. La peine est mal en soi, qui ne se justifie que s'il procure un bien
et ce bien, c'est l'avenir qui doit l'apporter. « Personne en punissant n 'a en vue de prendre
pour mobile le fait même de la faute commise... Celui qui a souci de punir intelligemment ne
frappe pas à cause du Passé.. Mais en prévision de l'avenir. »
En constatant l'abus des châtiments corporels, les philosophes de l'antiquité ont
propose des solutions plus rationnelles et humaines, ce qui constitu déjà un progrès
considérable. Les théories ultérieures apportées ont pu s'inspirer de cette pensée et avancer
l'argumentaire, mais il est important de constater qu'il non pas tous suivi la même voie.
Aujourd'hui, Le débat sur la moralité de la peine de mort se concentre majoritairement sur son
imposition pour le crime de meurtre. Vu la gravité de ce crime, l'individu est incliné à prendre
une position plus émotive sur le mérite de cette peine. Pour évader l'aveuglement qui résulte
6 ARISTOTLE Éthique a Nicomaque. livre X, chapitre 9
7 Ibid.
8 PLATON: Protagoras, art.324
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