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dominer le tableau clinique et parfois l'inaugurer. Ils émaillent l’évolution de la maladie chez la plupart
des patients, à des degrés divers, dès qu’elle est installée, pour aboutir, dans certains cas, à ceux de la
démence parkinsonienne qui ne seront pas abordés ici. Le diagnostic positif de cette maladie a été
longtemps considéré comme facile, si l’on se réfère aux formes typiques où les signes cardinaux sont
présents, qu’il s’agisse du tremblement de repos, de la bradykinésie, de l’akinésie ou encore de la
rigidité. En pratique, les tableaux atypiques sont bien plus fréquents qu’il n’y paraissait, au point que des
erreurs diagnostiques seraient constatées dans 15 à 20 % des cas, que ce soit par excès ou par défaut.
Les formes débutantes de la MPI sont, à cet égard, les plus trompeuses, au travers des signes non
moteurs, qu’ils soient psychiatriques, neurologiques ou neurovégétatifs. Il faut rappeler que la MPI
frappe environ 150 000 sujets en France et que, chaque année, 8000 nouveaux cas sont diagnostiqués.
Dépression
Dépression et anxiété sont observées dans 30 % à 40 % des cas, volontiers mais inconstamment
associées aux fluctuations de la motricité. Ces deux symptômes peuvent en effet précéder de plusieurs
années l’installation du SP ou de la MPI, au point d’être intégrés dans les troubles dits non moteurs qui
signent l’entrée dans la maladie, à l’instar de l’anosmie, pour ne citer qu’un exemple. Certes, ils peuvent
être liés au retentissement psychologique de la MPI, notamment la dépression, mais leur pathogénie
semble complexe. Tout prête à penser qu’elle impliquerait au moins en partie les voies de la
transmission dopaminergique, sérotoninergique et noradrénergique. C’est ce que suggèrent certaines
études post-mortem en démontrant que le dysfonctionnement dopaminergique trouve des relais dans le
lobe temporal médial et les régions orbitofrontales. Sur le plan clinique, la dépression se caractérise par
des troubles de l’humeur et une anhédonie, une anorexie, des perturbations du sommeil, une baisse de
la libido, un ralentissement psychomoteur, des plaintes mnésiques et une chute du tonus, autant de
symptômes non spécifiques qui peuvent interférer avec ceux de la maladie elle-même. Des idées
suicidaires, un sentiment de dévalorisation ou de culpabilité seraient moins fréquents.
Anxiété
Au cours de la MPI, l’anxiété se manifeste le plus souvent par des attaques paniques, un syndrome
d’anxiété généralisée, voire des phobies simples ou complexes. Il est évident que le diagnostic de
phobie sociale ne s’applique pas aux formes sévères de la MPI qui sont la cause de tels
comportements. L’apathie et la fatigue sont considérées comme deux symptômes non moteurs de la
maladie qui trouveraient leur origine dans le dysfonctionnement dopaminergique et les perturbations de
certaines connexions sous-corticales frontales. Là encore, leur manque de spécificité doit être souligné.
La prévalence de l’apathie dépend des troubles associés, qu’il s’agisse d’un déficit cognitif ou encore de
la dépression. En l’absence de ces derniers, la prévalence de l’apathie serait comprise entre 4 % et 30
%. Elle se caractérise par une baisse de l’intérêt et de la motivation dans les comportements orientés,
une indifférence, une moindre persévérance et un émoussement des affects. La sévérité des troubles
moteurs, le handicap physique, la dose de L-dopa, et l’ancienneté de la MPI ne sont que très
partiellement corrélés à l’apathie.
Fatigue et apathie
La fatigue qui est l’un des symptômes les plus impliqués dans le handicap concerne plus d’un
parkinsonien sur trois, sa prévalence variant cependant entre 32 % et 58%, selon les sources. Elle est
épisodique ou chronique, mais précoce, au point de précéder, dans certains cas, l’apparition des signes
moteurs, mais elle ne fait que s’accentuer au fil de l’évolution en s’associant à la dépression, aux
troubles cognitifs ou encore à la somnolence. Ce symptôme peut être au premier plan et s’avérer
indépendant des troubles moteurs. La fatigue mentale est plus tributaire de l’intensité ou de la
multiplication des tâches qui exigent une attention soutenue que des fonctions supérieures en elles-
mêmes
L’apathie, d’installation plus tardive semble plus dépendre de l’altération des fonctions d’exécution. Elle
concerne à la fois le comportement, la cognition et l’état émotionnel, au point d’être l’une des principales
manifestations comportementales de la MPI installée. Elle peut certes résulter d’un état dépressif, mais
elle constitue souvent un syndrome isolé plus corrélé à la sévérité des troubles cognitifs qu’à la gravité
de l’atteinte motrice, au point d’être considérée comme un facteur prédisposant à la démence.