BRUXELLES
de l’éco ment à la ville durable
© Bernard Deprez
Depuis plusieurs années, Bruxelles s’est engagée
dans un grand nombre dacons visant à relever
les dés environnementaux spéciques à une ville-
région moderne. Lobjecf : que Bruxelles devienne,
dans les prochaines années,
un modèle en maère
de développement durable
. En souscrivant au
Pacte des Maires, Bruxelles sest engagée, avec
1.600 autres villes signataires, à réduire de 30% ses
émissions de gaz à eet de serre d’ici 2025,
dépassant ainsi lobjecf européen dune réducon
de 20% en 2020. La Région de Bruxelles-Capitale
souhaite faire pare du peloton de tête des
métropoles européennes et mondiales en maère
de geson urbaine soutenable.
Construire l’avenir durable des villes est un dé. Pour
y faire face, la Région de Bruxelles-Capitale a choisi
de développer plusieurs lignes d’acon, dans tous les
domaines de la vie en société. A commencer par les
choix opérés pour améliorer fortement lecaci
énergéque des bâments grâce à la promoon à
large échelle des techniques de rénovaon et de
construcon durables. A cet égard, de nombreuses
mesures permeent déjà daeindre un très haut
niveau de performance énergéque et écologique.
A terme, la généralisaon des standards “très basse
énergieet passifssont des objecfs clairs de la
polique développée.
Mais la ville durable se construit aussi via des
poliques transversales au niveau des quarers :
au-delà des rénovaons du bâ, le développement
des contrats de quarers durables vise à créer
une nouvelle dynamique locale en maère de
logement, d’espaces publics et d’équipements
collecfs. Dans cee dynamique, les aspects
environnementaux sont aujourd’hui largement pris
en compte.
Quant aux espaces verts et à la biodiversité, ils sont
une richesse essenelle pour assurer la qualité de
vie au sein du ssu urbain. Leur geson environne-
mentale, les aménagements de plaines de jeux, le
tracé de la Promenade verte qui permet de faire le
tour de la Région par ses espaces verts sont autant
de réalisaons concrètes.
Enn, d’importants moyens sont mis en œuvre pour
luer contre les nuisances environnementales :
épuraon des eaux, normes plus contraignantes
pour les ondes des antennes émerices des réseaux
GSM, lue contre les pics de polluon, réducon
des déchets, etc.
Lacon vers une ville durable, cest aussi le souen
à des centaines d’iniaves locales de citoyens qui
agissent au quodien : quarers durables, groupes
dachats solidaires en faveur de circuits courts dans
lalimentaon, créaon de potagers et de composts
de quarers, etc.
Mais la transion écologique ne se fera pas sans
un véritable projet social. Ce dernier doit veiller
à une réparon équitable de ces changements
et protéger les habitants les plus précarisés. Cest
pourquoi, à l’instar du système du prêt vert social,
des mesures spéciques visent cee frange de la
populaon et font pare intégrante des poliques
menées. De même, une aenon parculière est
portée à la créaon de nouvelles lières demploi en
lien avec les nouveaux méers de lenvironnement.
Notre ambion : une culture globale de la ville
durable, pour que le respect de l’environnement
contribue au développement humain et social de
Bruxelles et à la joie de vivre de ses habitants.
Chaque geste compte quand on est plus d’un
million de Bruxellois.
Evelyne Huytebroeck,
Ministre de l’Environnement, de l’Énergie
et de la Rénovaon Urbaine de la Région
de Bruxelles-Capitale
Une ville durable
pour tous les Bruxellois
Editorial
1
La mulplicaon des bons exemples et leur eet “boule de neige” métamorphosent
Bruxelles, de manière de plus de plus visible
Est-ce parce quelle est aussi capitale de ladmi-
nistraon européenne souvent qualiée de
centraliste et technocraque que Bruxelles a misé
sur dautres méthodes pour nir, en 2004, une
nouvelle polique de lénergie et lenvironnement ?
Face aux gigantesques dés imposés par le
dérèglement climaque (plus rapide encore que
prévu) et l’entrée à marche forcée de l’humanité
dans l’ère de l’après-pétrole, la queson était
simple : en partant de rien, comment opérer les
mutaons indispensables pour faire face à ces dés,
avec une Belgique lanterne rouge européenne
en maère de ducon de la consommaon
dénergie ?
Lalternave se présentait grosso modo ainsi : soit
lancer de grands projets-pilotes que les pouvoirs
publics risquaient davoir à porter à bout de bras
et à payer au prix fort ; soit encourager des projets
remontant du terrain et portés par des concepteurs
et des maîtres douvrage engagés en maère d’éco-
construcon.
Bruxelles a choisi la méthode parcipave : elle
consiste à smuler la demande et à accompagner
des projets pilotes et innovants pour leur permere
daller le plus loin possible. Il s’agissait de capter les
iniaves enthousiastes dentreprises, de par-
culiers et de pouvoirs publics. De faire conance
aux gens en partant de leurs besoins concrets, de
miser sur leurs compétences.
Et ainsi de permere progressivement à un nombre
croissant dacteurs d’intégrer la dynamique
en faisant la démonstraon de leur sensibilité
écologique. Cee thode a dabord ré sur le l
rouge de l’énergie, le levier le plus smulant pour
les entreprises et les parculiers en raison des
économies réalisées. Progressivement sy sont
noués les ls verts de l’écoconstrucon et les autres
maillons qui ssent la toile dune ville durable.
La méthode
Pour un coming-out
des praques écologiques
A savoir
A Bruxelles, le secteur du
bâment représente 75% des
consommaons d’énergie et 70%
des émissions de CO2.
Consommer moins pour habiter mieux
Dans toute ville, il existe des habitants et des entre-
prises qui désirent vivre et travailler autrement : en
ulisant moins de ressources, d’espace, d’eau ou
dénergie, tout en protant mieux de la ville et de
la vie. Ces créafs ne sont pas dans le registre de
la culpabilisaon stérile, mais dans celui de l’inno-
vaon: cest avec eux qu’il faut redénir les lignes
de vie de la ville durable.
Queson de désir pour larchitecte Inès Camacho
en 2007 : J’aurais bien voulu, avant de concevoir
mon projet, essayer d’habiter dans une maison
passive, mais c’était introuvable… Le plus important,
c’est de permere aux gens dexpérimenter
ce genre despace [1]. Queson de bon sens
pour Éric Gobert, project-manager des bureaux
passifs Aéropolis II : Il s’agit de ne pas construire
aujourd’hui un bâment déjà périmé [2] !”
© Marie-Françoise Plissart - Région de Bruxelles-Capitale
2
Toucher le hardware et le soware
La polique choisie par la Région a été de mobiliser
ces femmes et hommes désireux d’innovaon en
les aidant à agir concrètement : aides nancières,
souen technique pointu, formaons et infor-
maons… Mais aussi producon de référenels,
créaon de réseaux et d’associaons profession-
nelles, etc. Il fallait travailler à la fois sur le hardware
- les bâments, les installaons techniques, les
matériaux, etc. -, et sur le soware : l’informaon,
la formaon des professionnels, le changement des
usages et des modes de consommaon, l’entreen
des lieux et des équipements, etc. Toutes ces
acons sont décrites dans les pages qui suivent.
Dans cee opque de smulaon, l’organisaon
de plusieurs appels à projets a permis l’émergence
d’iniaves exemplaires répares sur tout le
territoire régional, de léchelle du bâment à celle
des quarers.
Cest ainsi que la mulplicaon des bons exemples
et leur eet boule de neige” métamorphosent
Bruxelles, de manière de plus en plus visible.
Cee démarche a montré que les Bruxellois avaient
une grande capacité dadaptaon. Nous avions en
Belgique des architectes et des ingénieurs extrê-
mement bien formés, mais ils ne le savaient pas !
Passer de zéro bâment passif en 2007 à plus de
80.000 en 2009, sans parler des bâments
rénovés (…) rien qu’avec nos savoir-faire existants,
des gens du cru et sans grandes campagnes de
formaon, ça démontre la capacité du marché à
faire des choses extraordinaires [3] !”
Bruxelles est passée de 0 bâments
passifs en 2007 à plus de 80.000 m²
réalisés ou en projet en 2009.
Consolider et généraliser
Les résultats signicafs engrangés ces dernières
années ont permis de créer les bases dune
mutaon majeure : Bruxelles s’est construit une
vision davenir et sest donné les moyens de la
réaliser. Un Bruxelles neuf, made in green, est prêt
à émerger.
Se pose alors la queson de lextension de ces
transformaons : s’il faut connuer à smuler
la demande, il faut également structurer lore
professionnelle.
La Région met aujourd’hui en place les éléments
majeurs de son acon pour les années à venir.
Comment ?
en rendant exemplaire la geson de ses propres
bâments publics ;
en élaborant des réglementaons telles que
le standard passif obligatoire pour toute
construcon neuve dès 2015 ;
en insuant la dynamique des quarers
durables dans tout aménagement urbanisque à
Bruxelles ;
en développant les lières économiques vertes
au travers de lalliance Emploi Environnement qui
dynamisera l’emploi local ;
en planiant une mobilité respectueuse de
lenvironnement, basée sur les modes acfs
(marche, vélo, transport en commun) et qui
limite lusage de la voiture individuelle.
En 2015, le standard passif sera
obligatoire pour toute construcon
neuve.
Demain, il pourra y avoir de meilleurs projets que
dautres, de plus belles architectures que dautres,
des quarers plus durables que dautres, mais
cest ensemble qu’ils donneront à Bruxelles lélan
nécessaire pour sa transion vers la ville durable.
[1] B. Deprez et al, Vert Bruxelles ! Architectures à suivre,
Racine, Bruxelles, 2009, p.110.
[2] Ibidem, p.17.
[3] Extension du domaine du passif, in be.passive n°02, janvier
2010.
© ASBL Bonnevie
© Bernard Deprez
© Bernard Deprez
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