Physique des Composants – Conductivité des semi

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Physique des Composants – Conductivité des semi-conducteurs
Conducteurs, semi-conducteurs et isolants
Les semi-conducteurs sont des matériaux dont la
conductivité est intermédiaire entre celle des
conducteurs et celle des isolants.
La conductivité des semi-conducteurs, à la
différence de celle des conducteurs et des isolants,
dépend fortement de leur pureté, de l'orientation et
des irrégularités de leur structure, de la température et d'autres quantités physiques et chimiques.
Cette propriété représente leur avantage principal puisqu'elle permet la construction de la plupart
des composants électroniques ayant des caractéristiques très diversifiées.
On peut classifier les matériaux en conducteurs, semi-conducteurs et isolants par la largeur de leur
zone interdite.
1. Atomes et structures cristallines
1.1. Atomes
Toute matière est constituée d'atomes. Chaque atome comporte un noyau central de charge positive et
un ou plusieurs électrons de chargesgatives. La neutraliélectrique se traduit par l'équation
charge du noyau = Σ
ΣΣ
Σ charges des électrons
Un atome qui perd un électron devient un ion positif.
- La théorie classique dit que les électrons gravitent autour du noyau suivant des orbites stables
(couches). Cette stabilité est assurée par une vitesse de déplacement telle que la force centrifuge
équilibre la force électrostatique (attraction de l'électron par le noyau). Chaque électron possède
ainsi une énergie Et qui est la somme de l'énergie cinétique EC et de l'énergie potentielle EP soit
r8
Ze
EEE
0
2
PCt
πε
=+=
avec Z, nombre d’électrons (noméro atomique)
e, charge de l’électron (-1,6.10
-16
C)
r, rayon de l’orbite
Plus une couche est éloignée du noyau, plus l'énergie des électrons de
Matériaux Conductivité (S/cm)
Conducteurs 10
2
– 10
6
Semi-conducteurs
10
-6
– 10
2
Isolants 10
-16
– 10
-8
2
cette couche est élevée.
-
La torie quantique
affirme que seules certaines orbites sont permises, et la valeur de leur
rayon r
i
dépend directement de nombres appelés nombres quantiques. Rayons des orbites et
énergies, liés par la relation vue précédemment, permettent de finir les niveaux d'énergie. La
figure représente (dans un plan) l'atome de silicium ainsi que le diagramme d'énergie associé.
La première couche (complète) possède deux électrons d'énergie E
l
.
La deuxme couche (complète) possède 8 électrons d'énergie E
2
.
La troisième et dernre couche, appelée aussi couche de valence, possède 4 électrons d'énergie
E
3
. Elle est incompte, car son maximum théorique est 2 n
2
= 2. 3
2
= 18. Toutefois, il existe une
tendance à compter partiellement à 8 le nombre d'électrons. Il reste alors, pour le silicium, 4
états d'énergie suppmentaires disponibles.
Un apport d'énergie (température, lumière, chocs par d'autres électrons) peut faire passer un
électron à un niveau d'énergie supérieur. Dans ce cas l'électron est dit excité’. Lorsqu'il revient à
sa position initiale, il fournit son excédent d'énergie sous forme dmission de photons (radiation
lumineuse) tel que
υ
=
=
hEEE
infsup
avec E
sup
, énergie supérieure
E
inf
, énergie inférieure
h, constante de Planck (6,62.10
-34
Js)
ν, fréquence de la radiation
- La théorie ondulatoire
repsente une troisième phase dans l'étude de la physique du solide.
Elle permet de définir une fonction d'onde associée à chaque électron (étude statistique de Fermi-
Dirac) permettant ainsi de savoir si celui-ci est dans un
état lié
ou dans un
état libre
.
3
La loi de partition du nombre de places libres et occues par les électrons est fournie par la
relation de Fermi-Dirac.
+
==
kT
EE
exp1
1
sdisponible places de nombre
occupées places de nombre
)E(f
F
n
avec fn (E), probabili (pour un électron) d'occupation du niveau d'énergie E considérée
(E en eV)
EF, niveau de Fermi en eV. Il pend de la température et de la distribution des niveaux
d'énergie possibles.
k, constante de Boltzmann (8,6.10-5 eV/K= 1,38.10-23 J/K)
T, température absolue en K
Pour E > Ef et T = 0 K, aucune occupation n'est possible.
1.2. Structures cristallines
Les cristaux correspondent à un ensemble d'atomes rangés dans un certain ordre. L'atome n'étant
pas isolé (il fait partie du cristal), ses électrons subissent l'influence des atomes voisins.
Les liaisons atomiques sont de plusieurs types. Citons les deux principales:
- Liaison ionique ou électrovalente.
Le chlorure de sodium en est un exemple. Le chlore possède 7 électrons périphériques alors que le
sodium n'en possède qu'un seul. Le motif du cristal obtenu est un cube dont les sommets sont :
* Na+, ion positif, le sodium a perdu un électron périphérique,
* Cl-, ion négatif, le chlore a récupéré l'électron du sodium.
Chacun de ces atomes se retrouve avec une couche périphérique complète. Ce sont les forces
électrostatiques qui assurent la cohésion de l'ensemble.
- Liaison covalente.
C'est le cas des semi-conducteurs et des isolants.
Pour le silicium, chaque atome est au centre d'un tétraèdre dont les
quatre sommets sont quatre autres atomes identiques.
Les couches permises se transforment en bandes ou en zones
composées de plusieurs couches distinctes mais très proches l'une à
l'autre.
Le déplacement d'un électron d'une couche à une autre vers l'extérieur s'effectue d'une façon
discrète (par sauts) si on lui communique une énergie supplémentaire (par échauffement par
exemple). Le retour est aussi possible et il est accompagné d'une délivrance d'énergie.
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La conductivité des matériaux est déterminée par les électrons des deux zones extérieures
appelées bande de valence et bande de conduction.
Les électrons qui se trouvent dans la zone de valence n'ont pas assez d'énergie pour se détacher du
noyau, mais peuvent commencer à circuler autour de deux noyaux rapprochés, créant ainsi une
liaison covalente. Dans le réseau cristallin on peut voir les quatre liaisons covalentes d'un atome de
silicium. Ce sont ces liaisons qui maintiennent l'unité du cristal de ce semi-conducteur.
Les électrons qui se trouvent dans la zone de conduction possèdent une assez grande énergie, ce qui
leur permet de se détacher de leurs noyaux. Ils circulent d'une façon chaotique parmi tous les
noyaux d'atomes du matériau. On les appelle les électrons libres. Ils se déplacent facilement dans
un champ électrique en constituant un courant dont la valeur dépend de leur quantité.
La figure suivante
représente le modèle
suivant un plan.
Seuls les électrons
de valence (couche
périphérique) sont
représentés. Avec
les électrons mis en
commun, chaque
atome voit sa couche périphérique complète
(8 électrons).Le silicium pur est apparenté à un isolant (sa conductibilité est nulle à 0 K soit une
résistivité infinie). Lorsque la température augmente, quelques électrons se déplacent créant des
trous rapidement comblés.
La représentation énergétique
se fait de manière similaire à
celle de l'atome. Mais comme
aucun électron ne peut posséder
une énergie identique à celle
d'un autre électron, ce ne sont
plus des niveaux d'énergie que
l'on rencontre mais des
bandes d'énergie.
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- Isolant. La couche périphérique de chaque atome est
complète. La bande de conduction est vide à 0 K et que le
gap (bande interdite) nécessaire aux électrons pour passer
de la bande de valence à la bande de conduction est
important, E de l'ordre de 3 à 15 eV. (l eV = 1,6.10-19 J).
Dans des conditions normales, très rares sont les électrons
de valence qui reçoivent assez d'énergie pour sauter la zone
interdite. Par conséquent, la conductivité des isolants est
très petite.
- Conducteur. Dans un métal, il existe entre 1022 et 1023
électrons libres par centimètre cube quelle que soit la
température. Ainsi un bloc métallique est constitué d'ions
positifs fixes et d'un nuage d'électrons libres. Ceux-ci sont
situés dans la partie inférieure de la bande de conduction
incomplète. Un champ électrique, aussi faible soit-il,
permet le déplacement de ces électrons, donc l'existence
d'un courant électrique. A température ambiante, la bande
de conduction présente une partie commune avec la bande
de valence. Autrement dit, les électrons de valence des
conducteurs sont libres et la largeur W de leur zone
interdite égale zéro. Par conséquent, la conductivité des
conducteurs est très grande.
(N'oublions pas que ces bandes traduisent des états d'énergie.)
- Semi-conducteur pur ou intrinsèque. Avec ses huit électrons périphériques obtenus par liaison
covalente, le semi-conducteur pur est isolant à 0 K car la loi de probabili
+
=
kT
E
exp1
1
)E(f
n
donne zéro.
Lorsque la température augmente, le nombre d'électrons libres augmente aussi. Ainsi on a 3 électrons
libres pour 1012 atomes de silicium à 27°C, ce qui ne nous éloigne pas des caractéristiques des
isolants. La différence entre le matériau semi-conducteur et les isolants classiques est sa plus faible
largeur de gap E. Comme cette largeur est associée à une énergie, elle est différente d'un matériau à
un autre. Nous donnons quelques valeurs de E pour des semi-conducteurs à 300 K (27°C).
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