effets de
la
politique agricole sur le budget des administrations publiques puissent
avoir une certaine portée économique, la présente étude est axée sur la question plus
importante de leur coût économique global. Pour faire abstraction des effets des
modifications de
la
politique agricole sur la situation budgétaire du gouvernement, on
supposera que des modifications compensatoires sont apportées aux impôts sur la
dépense et que celles-ci n'ont que des conséquences minimes pour l'affectation des
ressources.
Deuxièmement, la politique agricole a presque inévitablement un caractère
redistributif
:
dans l'exemple cité, les pertes sont concentrées sur les consomma
-
teurs du produit
X,
tandis que les contribuables et les producteurs enregistrent un
gain. Ces effets de redistribution sont examinés dans le chapitre
111
;
les chapitres
I
et
II
sont essentiellement consacrés
à
l'analyse des coûts et avantages économiques
globaux pour
la
collectivité, dans l'hypothèse implicite
où
les pouvoirs publics sont
en mesure de réaliser l'objectif de redistribution par d'autres moyens.
Troisièmement, la perte sèche augmente en proportion du carré du taux du
droit de douane
:
un droit de
20
pour cent est quatre fois plus coûteux qu'un de
1
O
pour cent. Quatrièmement,
la
perte sèche est proportionnelle
à
l'élasticité de
la
demande d'importations, qui est elle
-
même fonction des élasticités respectives de
l'offre et
de
la
demande. Ainsi, les coûts de
la
taxation sont plus limités pour
les
biens
à
faible élasticité que pour les biens
a
forte élasticité, car les distorsions
-
les
variations
en
volumes
-
sont moins marquées
2
. Cinquièmement, des analyses
similaires peuvent être appliquées
à
d'autres mesures agricoles, comme les
subventions
à
l'exportation, les versements compensatoires et le contingentement
de
la
production. Toutes ces interventions apparaissent coûteuses d'un point de vue
économique par comparaison
5
la situation optimale de libre-échange.
Dans
la
suite de ce chapitre, on étudiera les hypothèses requises pour justifier
les estimations qui viennent d'être faites et on examinera dans quelle mesure leur
assouplissement influe
à
la fois sur les résultats et sur les méthodes d'évaluation des
coûts
de
la
protection agricole.
B.
Concurrence
parfaite
L'analyse fondée sur un modèle d'équilibre partiel présume que tous les
marchés intérieurs sont parfaitement concurrentiels sur le plan de
la
production, de
la
consommation et des échanges, et que
la
seule distorsion présente est
le
droit de
douane examiné. Dans ces conditions, le prix est égal
a
la
fois au coût marginal
et
à
l'utilité marginale de la consommation de
X,
exprimés en termes monétaires, et les
droits et les quotas sont équivalents,
en
ce sens qu'un quota se traduisant par un
droit implicite ta les mêmeseffets qu'un droit explicite
t.
Dans la plupart des pays de
11