Communiqué
Pour diffusion immédiate
Soutien possible du Fonds vert pour la cimenterie de Port-Daniel
Le gaz naturel n’a aucune place dans le Fonds vert ni dans la politique
énergétique 2016-2025 du Québec
Montréal, le 25 février 2016 – C’est avec consternation que le Regroupement vigilance
hydrocarbures Québec (RVHQ), Tache d’huile, la Fondation Rivières, Eau Secours!, le
Regroupement citoyen contre les bitumineux et pour le développement durable et
plusieurs autres groupes citoyens ou écologistes ont pris connaissance des propos
récents du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, monsieur Pierre Arcand,
laissant entendre que le Fonds vert pourrait soutenir financièrement la cimenterie de
Port-Daniel, sous prétexte de diminuer son empreinte carbone en utilisant le gaz
naturel comme combustible. En fondant ses calculs uniquement sur les tonnes de
GES émises lors de la combustion sans tenir compte des fuites de méthane qui se
produisent pendant les forages, lors du transport et après l’abandon des puits, le
Québec fait complètement fausse route, selon ces groupes.
Le gaz naturel est composé à 95 % de méthane, dont le gouvernement du Canada
reconnait qu’il contribue 25 fois plus au réchauffement climatique que le CO2 sur 100
ans, conformément aux chiffres de 2007 du GIEC[1]. De fait, la période de 100 ans est
utilisée car elle correspond à la norme internationale pour tous les types de
combustibles, mais le GIEC a établi que l’effet du méthane est beaucoup plus rapide et
que ce gaz contribue 72 fois plus que le CO2 au réchauffement climatique sur 20
ans, selon les chiffres de 2007[2]. Les chiffres plus récents indiquent que le
multiplicateur est en réalité encore plus élevé.
Bleu n’est pas vert
« Bleu n’est pas vert. Le gaz naturel ne peut d’aucune manière être considéré comme
une source d’énergie de transition. Il n’a aucune place dans le Fonds vert ni dans la
politique énergétique 2016-2025 du Québec », soutient Carole Dupuis, coordonnatrice
générale et porte-parole du RVHQ.
« L’engouement du gouvernement pour l’exploitation du gaz naturel et pour sa
transformation en gaz naturel liquéfié nous fait craindre que la filière gazière fossile soit
au cœur de la politique énergétique du Québec, ce qui serait une aberration après les
engagements pris à Paris devant le monde entier », ajoute Maude Prud'homme, porte-
parole de Tache d'huile, en Gaspésie.
Selon le RVHQ, le ministre Arcand s’enferme dans une stratégie industrielle digne d’un
autre siècle en soutenant l’extraction d’hydrocarbures en Gaspésie et la construction
d’usines de liquéfaction de gaz naturel destiné en majeure partie à l’exportation. « On
se demande même s’il ne cédera pas aux pressions de l’industrie pour lancer des
projets pilotes d’extraction de gaz de schiste à grande échelle dans Bécancour et
Lotbinière, ce qui serait une porte ouverte pour ce type d’exploitation dans la vallée du