Notion de Groupe : caractéristiques et formation des

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Notion de Groupe : caractéristiques et formation des groupes restreints
Soumis par Stephane Desbrosses
Un groupe est constitué d'un certain nombre d'individus poursuivant un objectif commun. Il s'appuie sur une
organisation permettant la distribution des rôles et des statuts, la création des valeurs et des normes du groupe ainsi que
des modalités de communication et de commandement.
Il se distingue d'un groupement par le nombre restreint de ses membres, limité à une vingtaine, mais qui en comporte
habituellement une douzaine, ce qui facilite, entre eux, des relations interpersonnelles, intimes et régulières.1. Formation
des groupesPlusieurs hypothèses ont été formulées afin d'expliquer ce qui pousse les gens à former ou à s'intégrer dans
un groupe.
Le modèle utilitaire repose sur une logique de l'action, au sens où l'entendait le philosophe français Sartre (1960). Selon
cette conception, l'individu prend conscience que les contradictions de l'environnement ne peuvent être surmontées
que par une lutte collective, ce qui le conduit à établir des rapports d'interdépendance avec ceux partageant des
intérêts communs.
Schachter (1959) a montré, quant à lui, que l'affiliation à un groupe repose sur des besoins de sécurité et d'affiliation,
principalement dans les situations génératrices d'anxiété.
Le modèle de la cohésion sociale met l'accent sur la dimension affective constituée par l'attirance, fondée sur les
particularités personnelles, qu'exercent les individus, les uns sur les autres. Ce modèle affirme que plus l'attirance est
forte, plus la cohésion dans le groupe est importante. Si une telle cohésion renforce la participation aux tâches
communes, elle peut également entraîner un changement dans les attitudes au profit de ce qui est valorisé dans ce
groupe, ce qui a pour conséquence d'accentuer la conformité de chacun aux normes du groupe.
Le modèle de l'identification sociale considère que c'est l'attirance sociale, plutôt que l'attirance interpersonnelle, qui
amène l'individu à se rapprocher d'autant plus des autres qu'ils présentent des attributs appartenant au prototype des
catégories auxquelles lui-même s'identifie. Selon un tel modèle, le meneur d'un groupe est particulièrement idéalisé,
par le fait qu'il est le plus représentatif des valeurs et des normes du groupe, surtout s'il est vu comme celui qui est
chargé de mener un projet à bon port, pour le bien de tous.
L’influence déterminante est ici celle de K. Lewin et de son école. Lewin eut le grand mérite d’appliquer
des méthodes rigoureuses, dérivées des techniques de la psychologie expérimentale, à l’analyse des liaisons
entre comportement individuel et situation de groupe. Il dirigea en particulier, avec ses élèves, de nombreux travaux
pour déterminer les effets que pouvaient avoir divers modèles de commandement sur les relations à l’intérieur de
groupes expérimentalement constitués. L’expérience la plus connue est celle de R. Lippitt et R. White relative
aux répercussions des types de commandement autoritaire, démocratique et «laissez-faire» sur la structure interne des
groupes d’enfants. Des différentes conclusions tirées par les auteurs, la principale est que seul le climat
démocratique permet aux enfants de se constituer en véritable groupe, c’est-à-dire en unité d’interaction
orientée vers des fins, indépendamment du leader adulte, et de se donner d’authentiques normes. Ainsi,
d’artifice expérimental le groupe tendait à devenir une réalité sociale: on saisissait sur le vif certaines conditions
de formation d’un groupe primaire.2. Communication dans le groupeA. Bavelas et H. J. Leavitt ont étudié un
problème voisin dans leurs analyses des effets de l’organisation du groupe (modèles de la chaîne, du cercle, de la
roue) sur les réseaux de communication; mais, cette fois, les conclusions ne valent qu’au niveau du petit groupe
et ne sauraient être généralisées aux groupes primaires, dans leur situation naturelle. Il semble que les mêmes
réserves sont à faire pour les travaux de R. Bales: leurs résultats ne sauraient être appliqués, sans vérification
approfondie, à des groupes réels; ces études, pourtant, ont le mérite d’apporter à l’analyse du groupe
primaire des instruments d’observation souvent raffinés et tout un indispensable appareil conceptuel.3. TrainingGroupLe T-group (abréviation de basic skills training group ; en français: groupe de diagnostic ou groupe de base) a été
mis au point au cours d’un séminaire tenu à Bethel (Maine, États-Unis) pendant l’été 1947. Lewin
l’avait organisé avec ses premiers disciples juste avant sa mort, qui l’empêcha d’y participer. Le Tgroup réunit, en une douzaine de séances étalées sur plusieurs jours, une dizaine de personnes qui, en principe, ne se
connaissent pas à l’avance. Il n’y a ni ordre du jour, ni président de séance, ni organisation des débats.
Les participants parlent entre eux de ce qu’ils veulent. Le moniteur a pour seul rôle d’analyser avec les
participants les processus psychologiques qui surviennent. De tels groupes permettent de sensibiliser les participants à la
psychologie des relations interpersonnelles et des groupes et de provoquer chez eux des changements dans les
attitudes envers les autres et envers les tâches (cf. L. P. Bradford; M. Pagès).4. En conclusion...La dynamique de groupe
se particularise différemment selon les types de groupe: la famille (H. Touzard, Y. Castellan), la classe scolaire (M A.
Bany et L.V. Johnson), la bande de délinquants (A. Aichhorn; F. Redl), les groupes Balint pour la Formation
psychologique des médecins généralistes (A. Missenard), etc. Elle ne se limite pas non plus à la méthode et à la théorie
de Lewin. La sociométrie de J. L. Moreno mesure la distribution des affinités au sein des groupes et leur incidence sur
la cohésion et le moral de ceux-ci. Les douze catégories de R. Bales permettent l’observation qualitative et
quantitative des interactions dans les réunions de discussions. C. Flament a appliqué la théorie mathématique des
graphes à l’étude des réseaux de communications. S. Moscovici a insisté sur le rôle souvent décisif des minorités
actives dans les groupes.
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Si intéressantes soient-elles, ces expériences ne sont pas faciles à interpréter. D’une part parce que certaines
variables essentielles, comme la discussion, la décision, la perception des opinions d’autrui n’ont pas été
isolées expérimentalement et que cette insuffisance du plan de recherche nuit à la profondeur de l’interprétation;
d’autre part parce que Lewin n’explique en rien pourquoi les groupes de discussion accueillirent
favorablement ces tentatives d’influence. Il reste toutefois des réponse à apporter aux deux questions
fondamentales: quels types de changement peuvent être acceptés et par quels types de groupes? Quelle différence y
a-t-il, pour l’exercice de l’influence, entre un groupe éphémère, composé d’individus réunis pour
une session et se séparant ensuite, et un groupe durable, où les relations sont intimes, c’est-à-dire, en fait, entre
un groupe expérimental et un véritable groupe primaire? On est ainsi amené à prendre conscience des limites
inhérentes aux recherches expérimentales sur les petits groupes et à mesurer l’importance des études
consacrées aux groupes primaires dans leur situation naturelle.Source : Cours de Psychologie Sociale - Dijon
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