John Stuart Mill: L’utilitarisme Chapitre 1: Considérations générales §1: Le progrès insuffisant dans la philosophie morale Le question centrale de la philosophie morale n’a pas de réponse univoque : Comment arriver à la connaissance du « fondement de la morale »? = connaissance du critérium du bien et du mal = connaissance du summum bonum = connaissance des premiers principes de la morale Le désaccord persistant depuis Socrate et Protagoras Utilitarisme vs relativisme et scepticisme §2: Fondements Sciences vs arts pratiques Conséquences de l’ignorance des fondements Sciences empiriques: Affirmations factuelles singulières ⇒ lois générales Exemple: bout de bois flottant Métaphore: Lois générales = racines Arts pratiques (droit, rationalité, moralité, etc.): Principes généraux ⇒ affirmations évaluatives singulières Exemple: bout de bois trouvé & propriété Métaphore: Principes généraux = fondements §3 Critique de l’intuitionnisme (1) Comment connaître le premiers principes de la morale? (1) Par un sens ou instinct moral (intuitionnisme) (2) Par l’induction (empirisme) Problèmes de la théorie intuitionniste: (1) Y a-t-il un sens moral? (2) Comment un sens moral fonctionnerait-il? La perception sensorielle nous fournit des vérités singulières Le sens moral devrait nous fournir des vérités générales (3) Pouvons-nous connaître des vérités morales a priori? L’accès par l’analyse du langage « Une boule est ronde » ≈ « Il ne faut pas mentir » Le problème de la consistance logique: « Il ne faut pas mentir » vs « Il ne faut pas nuire intentionnellement aux intérêts d’autrui » §3 Critique de l’intuitionnisme (2) Critères pour une théorie acceptable d’épistémologie morale: (1) (a) Démontrer qu’il n’y a qu’un seul principe fondamentale de la morale - ou, (b) s’il y en a plusieurs, démontrer quelle est l’ordre hiérarchique entre ses principes. (2) (a) Démontrer que le seul principe fondamentale de la morale est évident par lui-même - ou, (b) s’il y en a plusieurs, démontrer que l’ordre hiérarchique entre ses principes est évident par luimême. Thèse de Mill: La théorie inductive - et ainsi l’utilitarisme - peut satisfaire ces critères §4: L’influence caché de l’utilitarisme sur la formation des doctrines morales Pourquoi l’ignorance des fondements de la moralité n’a-t-elle pas conduit à une pluralité de doctrines morales qui se contredisent systématiquement? Impossibilité d’ignorer l’importance du bonheur Les diverses doctrines morales reconnaissent tacitement et partiellement la valeur centrale de l’utilitarisme: le bonheur Impossibilité de renoncer aux arguments téléologiques (ou conséquentialistes) L’exemple de la doctrine morale de Kant §5: Preuves - directes vs indirectes Le premier principe utilitariste: « les actions sont bonnes ou mauvaises dans la mesure où elles tendent à accroître le bonheur, ou à produire le contraire du bonheur » (p.49) Comment prouver que ce principe soit vrai? Preuve directe: exclue Une preuve directe est instrumentale: elle établit une relation de moyen à fin Ici, il s’agit de prouver la fin - ce type de preuve est donc exclu Preuve indirecte: faisable Une preuve indirecte procède par « inférence à la meilleure explication » Le premier principe utilitariste explique mieux notre sensibilité morale que les principes alternatives (p.ex. celui de Kant) §6: Le programme Avant de fournir cette preuve indirecte du principe de l’utilité: Élucider le sens de la doctrine utilitariste Répondre aux objections fréquentes, mais fausses Mill opte pour une démarche apologétique