Conception d`une source basses fréquences de référence pour la

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Conception d'une source basses fréquences de
référence pour la caractérisation de chambres
acoustiques de mesures.
Kevin Alain Brunet
Avril à Octobre 2016
1
Contents
1 Contexte
1.1
Introduction
1.2
Description du sujet
1.2.1
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3
3
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4
Cahier des charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
5
2 De la théorie à la simulation
5
2.1
La source idéale: le monopole . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
2.2
Choix d'un type d'architecture de source . . . . . . . . . . . . . .
6
2.2.1
Utilisation en chambre semi-anéchoïque
2.2.2
Utilisation en chambre anéchoïque
2.3
Les outils de simulation de la source
. . . . . . . . . .
6
. . . . . . . . . . . . .
6
. . . . . . . . . . . . . . . .
6
2.3.1
L'électro-acoustique: prédire la réponse en fréquence tout
2.3.2
Les méthodes de simulation de la directivité de la source:
en restant dans les limites de fonctionnement
3 Les perspectives de mesure de la source
2
5
. . . . . . .
8
12
12
1
Contexte
1.1
Introduction
Le LMA est une Unité Propre de Recherche du CNRS (UPR 7051) rattachée à
l'Institut des Sciences de l'Ingénierie et des Systèmes (INSIS) et liée par convention dans le cadre du contrat quinquennal 2012-2016 à Aix-Marseille Université (AMU) et à Centrale Marseille (ECM)[1]. Il a pour objectif d'assurer
le continuum Recherche fondamentale-Ingénierie-Technologie dans ses domaines
d'expertise : l'Acoustique et la Mécanique des Solides. Trois grands champs de
l'acoustique y sont couverts: les sons & les vibrations, les ondes, les matériaux &
structures. Anciennement sur le site du CNRS de Joseph-Aiguier, à Marseille, le
LMA-CNRS dispose d'un nouveau site sur la technopôle de Château-Gombert,
dans le 13ème arrondissement de Marseille.
Dans ces nouveaux locaux, trois
chambres avec des propriétés d'anéchoïcité ont été construites: 2 chambres anéchoïques mitoyennes reliées par une baie (de surfaces respectives 370 m3 et
455 m3), ainsi qu'une grande chambre semi-anéchoïque pouvant accueillir des
véhicules à moteur.
Une chambre anéchoïque, est une salle d'expérimentation dont les parois absorbent les ondes sonores ou électromagnétiques, en reproduisant des conditions
de champ libre pour une certaine bande de fréquence[2].
On utilise de telles
chambres pour mesurer les propriétés acoustiques d'un système dans des conditions de champ libre, c'est-à-dire en l'absence de composantes ayant subi une
réexion sur un quelconque obstacle. Une chambre anéchoïque acoustique est
une chambre recouverte de dièdres (parfois de polyèdres) constitués généralement d'un matériau poreux (mousse polymère, bres de verre. . . ) absorbant les
ondes sonores. La qualité et l'étendue fréquentielle de l'absorption est fonction
de la taille de ces dièdres et des propriétés du matériau utilisé.
Ce type de
chambre permet par exemple les mesures de directivité ou de sensibilité d'un
microphone, comme à la mesure de la bande passante d'un haut-parleur ou
d'une enceinte acoustique.
Elles servent également à localiser les sources de
bruits les plus importantes d'une machine, ou à la mesure de puissance acoustique en s'aranchissant du bruit extérieur, lorsque ces chambres sont aussi
dites sourdes. Les chambres semi-anéchoïques ont la particularité est d'avoir un
sol rééchissant, recréant donc, dans leur plage de fréquence d'utilisation, des
conditions de semi champ-libre (ou demi-espace). Ce dernier type est courant
dans certains domaines, en particulier dans l'automobile, car il permet les essais sur du matériel lourd (moteur, véhicule complet), ainsi que l'intégration
dans le sol de bancs de rouleau. De manière générale, la construction d'un sol
en dur est plus facile que la construction d'un sol anéchoïque sur lequel il est
quand même possible de se déplacer (au LMA, deux options ont été choisies
pour réaliser cette fonctionnalité dans les chambres anéchoïques :
un sol de
câbles tressés, apparaissant acoustiquement transparent, et un sol de caillebottis amovibles sur piliers).
Contrairement à ce qui serait souhaitable, les
chambres anéchoiques et semi-anéchoïques ne le sont pas sur toute l'étendue du
spectre sonore : elles présentent une fréquence de coupure basse, liée à leurs
3
dimensions et aux longueurs d'ondes mises en cause. En eet, en dessous d'une
certaine fréquence, les parois présentent un coecient de réexion non nul: la
fréquence de coupure des chambres du LMA est annoncée à
70Hz .
Ainsi, en
basses fréquences, les chambres anéchoïques et semi-anéchoiques ne permettent
plus de créer des conditions de champ libre.
De plus, les chambres du LMA
n'étant pas des chambres sourdes parfaites, il existe aussi un bruit de fond dont
l'amplitude augmente en basses fréquences car les murs sont de moins en moins
imperméables au bruit extérieur.
1.2
Description du sujet
Dans le cadre de la réception des 3 nouvelles chambres anéchoïques au LMACNRS de Château-Gombert et an de quantier leur caractère anéchoïque, il
est nécessaire de caractériser leur réponse en basses fréquences, c'est à dire en
dessous de leur fréquence de coupure.
Pour cela, nous devons disposer d'une
source acoustique de directivité connue, capable de générer un niveau susant
dans la plage de fréquences pour lesquelles ont veut caractériser l'anéchoïcité
de la chambre. Ce niveau susant dépend du niveau de bruit basse fréquence
qui règne au sein de la chambre. Cependant, pour connaître la directivité d'une
source, il faut mesurer sa réponse dans une chambre anéchoïque ! On voit bien
que dans le cas de la conception d'une source acoustique basses fréquences, pour
lesquelles il n'existe pas de chambre capable de réaliser des conditions de champ
libre, cette méthode n'est plus valable: dans notre cas, c'est la source qui doit
être la référence an de pouvoir caractériser la chambre et non l'inverse. Nous
devons donc trouver un autre moyen pour contrôler la directivité de notre source
de référence que la mesure en chambre anéchoïque. Le sujet du stage est donc le
suivant: conception d'une source acoustique de référence, basses fréquences, de
directivité connue pour la caractérisation de chambres anéchoïques de mesures.
Une telle source servirait non seulement à caractériser des chambres anéchoïques
ou autres salles de mesures, mais pourrait également permettre à long terme
de comparer les propriétés de plusieurs salles, an d'accorder les résultats de
mesures de mêmes phénomènes entre laboratoires. Mais l'intérêt principal de
cette source réside dans sa future utilisation pour le développement d'une solution de chambre anéchoïque active[3, 4]. En eet, P.herzog et al développent
une solution de contrôle actif du champ sonore réverbéré par une source basses
fréquence dans une salle, an de l'installer dans la grande chambre anéchoïque
du LMA. Le comportement connu de cette source sera utile non seulement à la
calibration du système, mais aussi à l'évaluation de sa performance.
Le choix de la conception d'une source omnidirectionnelle
L'une des
solutions simpliant la problématique expliquée ci-dessus est la conception d'une
source omnidirectionnelle à comportement monopolaire. Si par conception notre
source de référence est omnidirectionnelle, il n'y a plus à se soucier de sa position
angulaire dans la chambre: tout écart de pression acoustique par rapport à la
pression rayonnée théoriquement par un monopole de débit équivalent sera dû
à la réponse de la salle, et non à la source en elle-même.
4
C'est donc vers
la conception d'une source omnidirectionnelle que je me dirige pour ce stage.
L'aspect omnidirectionnel de la source est cependant dicile à atteindre sur
toute la bande de fréquences: la source en elle même va se comporter comme
un objet diractant pour les ondes sonores qu'elle produit, et ce de plus en plus
avec l'augmentation des fréquences restituées. De plus, la nécessité de reproduire
des basses fréquences à un niveau important impose de disposer d'une source
acoustique assez grande: on voit donc qu'il va falloir trouver un compromis entre
niveau restitué aux fréquences les plus basses et omnidirectionnalité de la source
aux fréquences les plus hautes, là où la taille de la source va se comporter comme
un objet diractant pour celles-ci. Il faudra, en même temps, faire attention à
ce que la source soit réalisable en pratique, c'est à dire à l'aide d'un haut-parleur
disponible sur le marché.
1.2.1 Cahier des charges
Le cahier des charges concernant cette source est le suivant:
1. Bande de fréquences reproductibles :
2. Niveau mini:
94dBSP L @1m
20Hz − 200Hz
(en fonction du SNR de
20dB
et des mesures
de bruit de fond)
3. Omnidirectionelle
Après discussion avec m. pachebat, il sera possible faire des concessions sur
l'écart à l'omnidirectionnalité si la directivité de la source a été bien contrôlée,
c'est à dire si elle a été prévue avec abilité à l'aide d'outils de simulation bien
utilisés.
De même, le niveau minimum souhaité sur la bande de fréquences
20Hz − 200Hz ,
annoncé à
94dBSP L @1m
pourra être diminué si les hauts-
parleurs du marché ne permettent pas de trouver un compromis acceptable entre
omnidirectionnalité et niveau de pression sonore. Ce critère de niveau s'avère
20Hz . On verra que l'on pourra, par
94dBSP L @20Hz@1m pour qu'il soit vérié
êre déterminant à la fréquence minimale,
la suite, ne considérer que le critère
pour toutes les autres fréquences. Ce cahier des charges est de manière générale
assez souple et idéal: il appelle à être modié en cours de route en fonction des
avancées et des mesures de bruit de fond réalisées dans les chambres anéchoïques
du LMA-CNRS.
2
De la théorie à la simulation
Nous avons vu que la source de référence idéale serait un monopole de débit
connu: ce comportement idéal est impossible à réaliser en pratique, cependant
il est possible de l'approcher dans une certaine mesure.
2.1
La source idéale: le monopole
Le monopole est un outil théorique qui se réduit à une source ponctuelle idéale[5],
dont le rayonnement est omnidirectionnel.
5
Cette source n'existe pas dans la
nature, mais son comporement découle d'un modèle élémentaire très utile pour
approcher notre problème, puisque c'est précisément ce comportement que l'on
veut approcher avec notre source[6].
s'écrit (en choisissant la convention
Le champ rayonné par une telle source
e+jωt pour décrire la dépendance temporelle)
pm = jρ0 c0
où
Q0 est
le débit, et
k=
Q0 e−jkr
4π r
ω
c0 est le nombre d'onde, avec
ω
la pulsation et
c0
la célérité du son dans l'air.
Le comportement du monopole est parfaitement connu, il suit une loi de
décroissance spatiale pour la pression en
2.2
1/r.
Choix d'un type d'architecture de source
Cette architecture de source est susceptible d'être changée au cours du stage, elle
a été sélectionnée pour sa simplicité et son axi-symétrie. Fixer cette architecture
permet de commencer à faire des simulations grâce aux diérentes méthodes
exposées ci-après.
2.2.1 Utilisation en chambre semi-anéchoïque
La source est une enceinte, équipée d'un haut-parleur chargé par un volume clos.
Ce volume, de forme idéale sphérique sera sans doute amené à être cylindrique
pour faciliter sa fabrication. La face avant du haut-parleur rayonne vers le sol
par un interstice créé par l'espace entre la source et le sol, comme montré en
Fig.1 .
Par une conception précise de la source amenant à une axisymétrie
la plus parfaite possible, ce type de source rayonne théoriquement de manière
omnidirectionnelle dans tous les plans ayant pour normale l'axe de la source.
La simulation de la source permettra d'ajuster les volumes de charge ainsi que
la forme de ceux-ci pour prévoir et optimiser la directivité de la source dans les
autres plans de l'espace.
2.2.2 Utilisation en chambre anéchoïque
Même source que pour la chambre semi-anéchoïque mais doublée:
les deux
sources identiques rayonnent l'une contre l'autre, pour créer les mêmes conditions de rayonnement que dans la chambre semi anéchoïque (remplacement de
la source image par une source réelle). Voir Fig.2.
2.3
Les outils de simulation de la source
An de pouvoir prédire le comportement de la source que nous allons réaliser,
il est nécessaire de procéder à des simulations précises de son fonctionnement.
Le problème est double: il faut pouvoir prédire le niveau sonore généré par la
source sans dépasser les limites de fonctionnement du haut-parleur utilisé, et
il faut pouvoir prédire la directivité de la source en fonction de sa géométrie
6
Figure 1: Vue en coupe de la source pour chambres semi-anéchoïques
Figure 2: Vue en coupe de la source pour chambres anéchoïques
7
complète. Si cela présente un intérêt majeur certain pour la validation de son
fonctionnement au regard du cahier des charges constitué, une bonne simulation permettra aussi d'optimiser son fonctionnement, et donc de s'approcher de
la conception de la meilleure source de référence possible. Les hauts-parleurs
disponibles sur le marché sont des éléments de caractéristiques physiques diverses (appelés les paramètres Thiele & Small[7]) et il est plus facile d'adapter
une conception d'enceinte à un haut-parleur déjà existant que le contraire. Dans
cette optique, il est possible d'imaginer une procédure d'optimisation itérative
de la conception, par algorithme gourmand, en se xant des paramètres critiques
de niveau minimum et d'écart à l'omnidirectionnalité. Ces paramètres seront
utilisés et adaptés grâce aux diérentes simulation itératives, an de trouver la
solution optimale (omnidirectionnalité, niveau) en fonction des hauts-parleurs
disponibles sur le marché.
2.3.1 L'électro-acoustique: prédire la réponse en fréquence tout en
restant dans les limites de fonctionnement
Le haut parleur et ses paramètres T&S
La modélisation électro-acoustique
Le haut parleur est le transduteur
le plus simple et le plus utilisé de nos jours. Il est constitué d'un équipage mobile
guidé dans un saladier solide. On y trouve les éléments suivants[5]:
1. Une membrane (diaphragm), souvent conique de symétrie circulaire, attachée sur son diamètre extérieur au châssis (f rame ou
basket)
du haut-
parleur par la suspension (surround) et en son centre (près de l'apex du
cône) par le
spider.
Cette membrane est fermée au niveau de l'apex par
le dôme (ou cache poussière,
dust − cap).
2. Une bobine mobile (voice−coil), attachée à l'apex du cône de la membrane
3. Le circuit magnétique du moteur électro-dynamique (magnet).
La membrane, en fonctionnement normal, est considérée comme complètement
rigide. Cette hypothèse permet la modélisation électro-mécano-acoustique. Les
points de sa surface ont donc la même vitesse
Vd :
la surface équivalente de
celle-ci est donc son projeté sur la base du cône, la surface
Sd .
On peut donc
estimer, sous ces conditions, le débit volumique de la membrane par l'expression
suivante:
Qd = Sd ∗ Vd
Le haut-parleur comprend une partie électrique, représentée par les facteurs
suivants :
1.
Re,
la résistance équivalente due aux pertes dans le circuit électrique
(pertes par eet Joule dans la bobine, courants de Foucault et hystérésis dans le circuit magnétique)
8
2.
Le,
l'inductance de la bobine
Ces éléments sont en série. Dans tous les cas, il faut savoir que
Re
et
Le
sont
dépendants de la fréquence d'utilisation du HP. Le haut-parleur comprend aussi
une partie mécanique, qui est décrite par les facteurs suivants :
1. La masse
Ms
de l'équipage mobile (membrane, bobine, support, masses
équivalentes de la suspension, etc. . . )
2. La compliance mécanique
Cms
correspondant à la souplesse du spider et
de la suspension
3. La perte mécanique (résistance mécanique)
Rms
due principalement aux
pertes par friction dans les suspensions.
L'étude du haut-parleur dans son mode de fonctionnement normal (fonctionnement en mode piston) dans une conguration n'autorisant pas le court-circuit
acoustique entre la face avant et la face arrière du HP (HP baé ou en chargeclose) permet de faire des analogies formelles électrique, mécanique et acoustique, qui permettent la dénition et l'emploi des notions d'impédances correspondantes[8].
On peut alors concevoir le transducteur dans son environnement comme un circuit électrique: les résistances représentent les frottements, les rayonnements
acoustiques et les amortissements électriques, les inductances simulent des mases
mécaniques et acoustiques, tandis que les capacités rendent compte des élasticités mécaniques et acoustiques de certains éléments du haut-parleur. La modélisation électro-acoustique, dite de Thiele & Small, du nom des personnes ayant
déni les paramètres électro-acoustiques utiles des hauts-parleurs, repose sur le
principe de la conservation d'énergie et n'est donc valable que dans le cas de la
considération d'un problème d'acoustique non dissipative. Cette condition peut
être considérée comme remplie en basses fréquences, là où les longueurs d'ondes
sont très grandes devant les dimensions géométriques du système: à cet égard,
il est alors possible de réaliser des modèles ables sur les analogies suivantes, en
Table.1:
Electricité
Mécanique
Acoustique
Quantité d'électricité
Déplacement
Variation de volume
Intensité
Vitesse
Débit volumique
Tension (f.é.m)
Force
Pression acoustique
Résistance
Frottement
Frottement de viscosité
Inductance
Masse
Masse
Capacité
Elasticité
Elasticité
Table 1: Similitudes entre grandeurs physiques électriques, acoustiques, mécaniques
Il est intéressant de constater que le mode de fonctionnement normal du
− 200Hz pour une
1
de λ200Hz ): c'est pré3
cisément dans cette gamme de fréquences que nous allons concevoir, simuler et
haut-parleur de notre source est en basses-fréquences (20
dimension caractéristique de la source de maximum
utiliser notre source, la simulation par analogies électro-mécano-acoustique est
donc valable et le modèle en découlant pourra être considéré comme able.
9
La modélisation électro-acoustique de la charge choisie
L'architecture
de source choisie pour l'instant est une enceinte charge-close avec HP rayonnant contre une paroi en champ-proche. Cette architecture de source présente
plusieurs zones[9]:
(1) le volume
Vav
situé entre la source et la paroi, où la
pression peut être considérérée comme uniforme, et (2) l'espace en-dehors de
la source, où la pression diminue avec la distance en suivant une loi de champlointain. Cette distinction peut être la base d'un modèle électro-acoustique de
la charge choisie, où le volume
isobarique
Cav .
Vav
est simplement représenté par sa compliance
La vitesse acoustique générée par le haut-parleur est donc di-
visée entre cette compliance et le rayonnement externe. Le modèle résultant est
le suivant:
Car représente le volume interne Var de la charge close de la source, et
Zap = Rap + jωMap représente l'impédance de rayonnement à la périphérie de
Vav . L'impédance de rayonnement Zap est dicile à estimer précisément, il est
cependant possible de l'estimer par des solutions aux limites basses-fréquences
par:
Zap =
4 ρc
Zr
7 Sp
avec Sp = 2πRe Hav (Hav étant la distance de la source à la paroi) et Zr =
3
2
3/2
[ε2 (n/2π)+
√1 = (1/3πn)[1 + n − 4(n + 1) ], T2 =
√ jε(T1 + T2 + T3 )] avec T
1/[πcosh( n2 + 1)], T3 = n/[πcosh( n2 + 1/n)]. Le facteur 7 a été choisi par P.
Herzog et M. Melon pour faire correspondre au mieux les mesures à la simulation
de cette charge.
Les outils de simulation électro-acoustique
Plusieurs outils logiciels de
simulation électro-acoustique sont à ma disposition: je citerai entre autres le
logiciel en distribution gratuite Akabak, développé par J.W. Panzer, référence
dans la modélisation électro-acoustique en réseau d'éléments, ainsi que le programme interne au LMA, SIMBOX, développé sous Matlab par P. Herzog an
de répondre à une demande de Mosquito Sarl (contrat CNRS 2002 IND 058).
SIMBOX [10]
est un programme de simulation d'enceintes à charge frac-
tionnée, fonctionnant sur le principe de la modélisation électro-acoustique, limité aux basses fréquences.
Les diérents élements des enceintes simulées ap-
paraissent sous formes de paramètres assimilables aux composants d'un ltre
électrique, et non sous leur forme physique ou géométrique.
Les valeurs de
ces paramètres découlent de l'observation de leur comportement simplié. Le
programme SIMBOX donne en dosrtie une fonction de transfert (réponse en
fréquence) ainsi qu'une excursion du haut-parleur.
Il est aussi possible d'en
obtenir la courbe de réponse en phase. Le programme est écrit sous MatLab et
le code est disponible: si l'architecture actuelle du programme ne permet pas de
modéliser une charge à l'avant du haut-parleur (il est limité au cas d'un rayonnement frontal direct, avec des charges fractionnées à l'arrière du haut-parleur)
il sera possible, si nécessaire, de modier le code MatLab an d'implémenter un
module de simulation de charges à l'avant du haut-parleur.
10
AKABAK [11]
est un programme de simulation de réponse de système
acoustique, fonctionnant sur le principe de la modélisation électro-acoustique
par réseau d'éléments. Quelques modules permettent de simuler les pertes par
dissipation ainsi que les eets de la géométrie des éléments.
Le programme
ne dispose pas d'interface graphique de simulation par dessin de la géométrie,
mais dispose d'une interface permettant l'écriture d'un script (langage Akabak
propre) par l'utilisateur, an de dénir la nature des élements acoustiques et
leurs liens (par noeuds).
La grande souplesse d'utilisation d'Akabak permet
de modéliser un très grand nombre de charges, avant et arrière, de tous types.
Cependant, le code interne de ce logiciel n'est pas disponible, et il me faudra
peut-être passer par une vérication expérimentale des résultats de simulation
pour que je puisse valider l'utilisation de ce logiciel pour mon stage.
Le Xmax et le Xdamage, limites de fonctionnement
haut-parleur présente deux limites de fonctionnement[12]: le
, avec
Xmax < Xdamage
Par conception, le
Xmax et le Xdamage
, qui représentent deux amplitudes de déplacement de
la bobine mobile par rapport à sa position d'équilibre.
Xmax représente
le dé-
placement à partir duquel quel la bobine n'a plus un nombre de spires constant
Xmax le HP ne fonctionne plus de manière
Xdamage représente le déplacement maximum
à l'intérieur de l'entrefer. Au delà de
linéaire et génère des distortions.
avant que la bobine mobile ne heurte le fond du circuit magnétique: en d'autres
termes, c'est l'excursion mécanique maximale.
Atteindre le
Xdamage est
syn-
onyme de casse mécanique. Nous souhaitons construire une source capable de
générer un certain niveau à une certaine fréquence, sans dépasser le
Xmax du HP
considéré. La fréquence critique est la fréquence la plus basse du spectre restitué
par le HP considéré: c'est celle qui demandera le plus grand déplacement.
Une sphère pulsante de débit
distance
r
Qd
rayonne une pression acoustique à une
de son centre donnée par
|p(r)| =
ωρQd
4πr
[5]
En approximant un haut-parleur de surface
Sd
monté dans une enceinte
close par une sphère pulsante, il est possible d'obtenir la vitesse requise pour
le diaphragme par
Xmax crête-à-crête
Vmax = 2 F|p(r)|r
min ρSd
pour ensuite en déduire le déplacement
requis:
Xmax =
Vmax
|p(r)|r
=
2 S
2πFmin
πFmin
d
[13]
Les application numériques permettent d'anticiper un fonctionnement possible dans la zone de niveau considéré (aux alentours de
HP du commerce de 12 et d'un
Xmax
de 10mm.
11
94dB
à
20Hz )
avec un
2.3.2 Les méthodes de simulation de la directivité de la source:
La méthode des substitutive sources[14, 15]:
La résolution d'un problème
de type diraction par des méthodes strictement analytiques peut être très
compliquée. Il existe cependant des methodes d'approximation analytique d'un
champ sonore diracté par un volume, comme la méthode des substitutives
sources. Cette méthode repose sur le principe suivant: le volume diractant
est remplacé par un volume virtuel délimité sa surface. Ce volume est ensuite
rempli par un grand nombre de monopoles, dont le nombre et l'emplacement
sont déterminés par une méthode d'optimisation pratique (non mathématique,
du type algorithme génétique ou greedy alogirthm). Ces monopoles produisent
un débit ajustable de telle manière que le rayonnement cumulé de ceux-ci reproduise, le mieux possible, les conditions de vitesse normale voulues sur la surface
virtuelle du volume diractant.
Sous réserve que le choix de l'emplacement,
du nombre et du débit des monopoles ait été correctement réalisé (entre autres
à l'aide de points de contrôle judicieusement placés) le calcul du rayonnement
cumulé de cette somme de monopoles en tous points de l'espace - largement réalisable par un ordinateur personnel - amène à une estimation able du champ
sonore diracté par le volume réel initial. Cette méthode, très élégante, est très
intéressante pour le sujet de ce stage. Elle est de plus très adaptée aux sources de
forme cylindriques, car les cylindres présentent moins d'irrégularités de surface
(discontinuité de la direction de la normale à la surface) que les parallélpipèdes.
L'un des travaux de G. Pavic a même pour sujet l'étude de sources de forme
cylindriques à l'aide de cette méthode. Au demeurant, cette méthode a aussi
l'avantage de pouvoir être codée et adaptée complètement: il est donc possible
d'imaginer l'insérer dans une boucle d'optimisation globale, an de déterminer
les volumes idéaux dans le but d'obtenir un niveau sonore voulu et un écart à
l'omnidirectionnalité minimal.
La méthode BEM: Border Elements Method[16, 17]:
La recherche
du champ sonore diracté par un objet peut être réalisée à l'aide de méthodes
numériques pour les ondes. Parmi celles-ci, on trouve les méthodes d'éléments
nis, d'élements de frontière, en direct ou en indirect.
Le LMA dispose d'un
programme interne, appelé Sysnoise, permettant le calcul numérique de champ
sonore diracté par des objets inclus dans des espaces. Le principe repose sur
une discrétisation de l'espace et/ou du temps et d'un calcul de proche en proche.
3
Les perspectives de mesure de la source
La mesure d'une source acoustique en chambre anéchoïque est encadrée par la
norme ISO 3745 - 2012[18], qui permet l'emploi d'une méthode normalisée quant
à la mesure de la puissance acoustique rayonnée.
Les travaux de P. Herzog,
M. Melon, C. Langrenne, D. Rousseau, M. Pachebat, entre autres, montrent
les dicultés encontrées lors de la mesure de sources acoustiques rayonnant à
basses fréquences[19], que ce soit dans des salles normales comme des salles
12
semi ou totalement anéchoïques (problèmes de taille du champ proche, modes
de salle, échos, durée de l'impulse response plus grande que le temps de prémière
réection, impédance vue par la source diérente de celle en champ libre...), alors
que l'intérêt pour l'étude des sources acoustiques basses fréquence augmente.
Diverses méthodes ont été développées pour éviter ces problèmes[20]: on peut
citer la FSM (Fields Separation Method) qui permet de séparer par la mesure
de la pression sonore et de son gradient le long de deux surfaces concentriques
contenant la source, de séparer le champ rééchi du champ direct émis par
la source, ou encore les méthodes de pseudo champ-libre (mesure des sources
loin de toute réection) ou de chambre de référence (mesure de la source dans
une chambre de réponse connue).
L'utilisation d'une source de référence de
comportement connu en basses fréquences pourrait permettre de préciser par la
pratique ces méthodes.
Cependant, l'utilisation la plus intéressante pour cette source de référence est
son utilisation pour le développement d'une solution de chambre anéchoïque active en basses fréquences[4, 3], sujet développé aujourd'hui au LMA. Le principe
repose sur l'utilisation de sources basses fréquences de contrôle encastrées dans
les murs d'une chambre anéchoïque.
Ces sources serviraient à contrôler les
réections des murs an de généner un volume sans écho de la part de ceux-ci.
Les microphones de contrôle seraient répartis sur une surface entre les murs
et la source, an de créer une surface où la pression acoustique résultant de
la diraction par les murs serait nulle.
L'intérêt de disposer d'une source de
référence basses fréquences est énorme pour ce sujet: une telle source permettrait de calibrer le système de contrôle actif car son champ direct est à priori
connu.
13
References
[1] www.lma-cnrs.fr.
[2] Wikipédia:Accueil principal, February 2016. Page Version ID: 123230551.
[3] Philippe Herzog, Emannuel Friot, Dominique Habault, Cédric Pinhède,
Alexandre Gintz, Pierre Leroy, and Marc Pachebat.
Toward an active
anechoïc room, September 2014.
[4] Philippe Herzog and Manuel Melon. An active celle to improve transmission
loss of partition walls at lower frequencies, 2012.
[5] Mario Rossi. Acoustics and electroacoustics. Artech House, Norwood, MA,
1988.
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