LE TRANSISTOR BIPOLAIRE
I. Utilité des transistors
Inventé dans les années 50, le transistor est un composant à semi-conducteur qui remplit deux
fonctions vitales en électronique: celles d'amplificateur (c'est un générateur de fort courant en
sortie commandé par un faible courant en entrée) et de commutateur (à la manière d'un
interrupteur marche/arrêt).
Certains transistors sont spécialisés dans l'une ou l'autre de ces fonctions, d'autres sont aptes à les
remplir toutes deux (désignés "general purpose" en anglais).
Il existe en outre plusieurs familles technologiques de transistors; nous en reparlerons plus loin.
Précision importante: en dépit de son apparente "simplicité", le transistor demeure un composant
assez complexe, aussi bien sur le plan théorique que pour sa mise en oeuvre. Nous nous
bornerons ici à décrire son fonctionnement et ses principaux paramètres de manière très succinte.
II. Constitution et principe de fonctionnement d'un transistor à jonction
Un transistor à jonction bipolaire est un composant à semi-conducteur constitué de 2 jonctions
P-N, très proches l'une de l'autre. Une diode ordinaire étant elle-même constituée d'une unique
jonction P-N, on pourrait dire qu'un transistor contient 2 diodes.
Un transistor est formé de 3 zones (N-P-N ou P-N-P selon son type), tel qu'illustré sur le dessin
ci-dessous. Chaque "zone" est reliée à une électrode: base (B), émetteur (E), collecteur (C). La
base, on le constate, est très mince: son épaisseur est de l'ordre de quelques microns seulement
.
D'une manière très schématique, on pourrait dire qu'une jonction P-N fonctionne comme suit: si
elle n'est soumise à aucune tension extérieure, les électrons (charges négatives) sont majoritaires
dans la zone N, les "trous" (charges positives) sont majoritaires dans la zone P et entre les deux,
on trouve une zone "neutre", désertée. Appliquons maintenant une tension inverse à cette
jonction: on augmente le champ électrique de la zone centrale, ce qui a pour effet de repousser
encore plus loin les électrons de la zone N et les "trous" de la zone P. Conséquence: la zone
"neutre" s'élargit, la diode est bloquée, ou non passante.
Si maintenant on inverse la polarité de la tension aux bornes de la jonction, c'est-à-dire si on lui
applique une tension directe, supérieure à 0,7 V environ, on annule le champ électrique de la zone
centrale ("neutre"), ce qui provoque le déplacement des charges négatives de la zone N vers les
"trous" de
la zone P: il y a donc circulation d'un courant électrique, la diode devient passante.