d’évaluation est précisé le cycle devant y correspondre, ce qui n’est pas d’une grande aide puisque tous
s’appliquent aux trois cycles. À la suite des compétences, le programme liste une série de repères
culturels - chacun aussi à envisager aux trois cycles - et de savoirs essentiels, mieux répartis en niveaux.
Les savoirs essentiels sont divisés en connaissances, stratégies et techniques. Dans cette organisation, les
notions grammaticales apparaissent au niveau des Connaissance liées au texte et, à plus forte raison, des
Connaissances liées à la phrase (QC1 : 88-90). À considérer que l’on démarre de ces connaissances -
entrées les plus évidentes pour l’enseignant en préparation de son cours - le cheminement vers la
compétence - objectif final - reste obscur. Quel trajet prendre pour relier la Reconnaissance et utilisation
des fonctions syntaxiques : Groupe du verbe > Attribut à, par exemple, Écrire des textes variés ? En quoi
la connaissance de l’un implique une meilleure maitrise de l’autre ? Il y a, d’une certaine façon, abus de
confiance envers le professeur qui suppose, de droit, l’efficacité de la continuité qu’il enseigne.
La progression est un document de 93 pages qui s’organise autour des quatre compétences du
programme dont seule Ecrire des textes variés est divisée en sections (6 sections : lexique, orthographe
d’usage, conjugaison, accord, syntaxe et ponctuation, organisation et cohérence du texte) (QC2 : 2). Il est
donc implicitement établi – ce qui ne l’est pas dans le programme – que l’analyse syntaxique ne sert que
l’écriture. La progression procède par morcèlement au plus fin des notions envisageables dans un cours
de français. Le caractère presque exhaustif rend d’ailleurs le document peu lisible et difficile d’accès. De
surcroit, les entrées dans l’un et l’autre document ne se font pas écho et, vu que l’un procède en cycle – le
programme – et l’autre en années et avec trois niveaux d’appréciation (apprend à faire, fait, réutilise) – la
progression –, ne sont pas réparties de la même manière en niveaux.
3.4 Suisse
Contrairement aux autres pays, la Suisse réunit en un unique document, soit-il peu lisible, ce que les
autres répartissent en plusieurs.
Le Plan d’études romand (PER) organise l’enseignement des différents cantons francophones. C’est un
projet global de formation de l’élève fondé sur l’intersection de trois entrées : la formation globale (5
composantes) ; les domaines disciplinaires (5 domaines) ; et les capacités transversales (5 capacités)...
dans une parfaite illusion d’équilibre. La progression repose sur une répartition en deux cycles de deux
parties de deux ans (4-8 ans ; 8-12 ans) chacune et un cycle d’une partie de trois ans (12-15 ans). Le
domaine disciplinaire des langues doit répondre à quatre grandes finalités (de 5, 4, 5 et 0 composantes)
et, pour sa composante français (langue de scolarisation), la découpe se fait en huit axes, dont celui
intitulé Fonctionnement de la langue retiendra notre attention, et quatre visées prioritaires, communes à
chaque langue mais différentes des quatres grandes finalités. Cet axe Fonctionnement de la langue,
s’intitule, au cycle I, Observer le fonctionnement de la langue et s'approprier des outils de base pour
comprendre et produire des textes… et, au cycle II, Construire une représentation de la langue pour
comprendre et produire des textes… se répartissant en 6 composantes (grammaire de la phrase,
orthographe lexicale, orthographe grammaticale, vocabulaire, conjugaison, du texte à la phrase et de la
phrase au mot) au cycle I, et 7 composantes au cycle II (grammaire de la phrase, orthographe,
orthographe lexicale, orthographe grammaticale, vocabulaire, conjugaison, de la phrase au texte) en
gardant 6 et 8 intentions différentes en perspective. La progression des notions à enseigner repose sur les
parties de cycles et s’assortit d’attentes fondamentales et d’indications pédagogiques, voire de précisions
cantonales. Au final, des multiples objectifs et visées, il ne reste que des notions grammaticales à
enseigner à un moment précis — dont la logique de découpage et de répartition reste confuse—, sans
garantie de leur utilité, ni de l’articulation entre elles.
SHS Web of Conferences 8 (2014)
DOI 10.1051/shsconf/20140801026
© aux auteurs, publié par EDP Sciences, 2014
Congrès Mondial de Linguistique Française – CMLF 2014
SHS Web of Conferences
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