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4.4. Conseils pour l’opérateur
Comme pour le patient, il y a égal-
ement pour l’opérateur des mesures
à prendre, qui permettent d’éviter
aisément les incidents :
•contrôler l’appareil avant sa mise
en service, éviter les boucles de
câble, vérifier le bon raccordement
des électrodes et des commuta-
teurs, etc.
•utiliser par principe des acces-
soires correspondant à l’appareil
•utiliser des pincettes isolées
•toujours commencer par appliquer l’électrode (ou la
pincette dans le cas de la coagulation) sur le tissu
avant de l’activer
•changer régulièrement de gants pendant l’opération :
les graisses cutanées et le contact avec des liquides
font peu à peu gonfler le film de latex, ce qui finit par
réduire la résistance du gant
5. Un gant chirurgical assure-t-il une protection effi-
cace en chirurgie HF ?
On attend d’un gant chirurgical qu’il protège entre autres
contre les blessures par courant HF.
Fondamentalement, le caoutchouc est un isolant. L’effet
isolant dépend de la composition physique du film de
caoutchouc ainsi que de son épaisseur. Plus le film est
épais, plus l’effet est élevé.
La chirurgie HF utilise des tensions moyennes de
1200 V avec des pointes jusqu’à 4000 V. Selon la norme
EN 60903, la protection contre des tensions aussi élevées
exige des gants de protection pour électriciens de la
classe de protection II, d’une épaisseur de paroi de 2,3
mm (fig. 8). Or, pour assurer un maximum de sensibilité
au toucher et un port aussi agréable
que possible, l’épaisseur de paroi des
gants chirurgicaux n’est que de 0,2
mm environ (soit 1/10 de l’épaisseur
d’un gant d’électricien).
Ces gants protègent donc quelque
peu, mais certainement pas à 100 %
contre le claquage. Rappelons toute-
fois que dans le cas d’une application
correcte de la chirurgie HF, le port
de gants à titre de protection n’est
pas nécessaire.
L’effet isolant du caoutchouc dépend non seulement de
son épaisseur, mais aussi de ses propriétés physiques.
Dans le cas d’interventions prolongées, le matériau des
gants a tendance à gonfler, c’est-à-dire à absorber de
plus en plus la sueur et les liquides s’écoulant de la
plaie opératoire, ce qui réduit encore l’effet isolant du
caoutchouc.
Des gants chirurgicaux frais et secs permettent de réduire
la probabilité d’un claquage. Dans son propre intérêt, le
chirurgien devrait donc changer de gants à intervalles
réguliers pendant des opérations de longue durée.
Pour encore plus de sécurité, il est recommandé de
porter deux paires de gants. On a ainsi une double
couche de caoutchouc, et la couche d’air entre les sur-
faces de caoutchouc a un effet isolant supplémentaire.
Fig. 8 :
Gant d’électricien, gant chirurgical
Tableau : Résistivité de divers matériaux en [Ω.cm]
pour courants alternatifs de 0,3 à 1 mégahertz (MHz)
Tissus biologiques Métaux
Sang 0,16.103Argent 0,16.10-5
Muscles, reins 0,2.103Cuivre 0,17.10-5
Foie, rate 0,3.103Or 0,22.10-5
Cerveau 0,7.103
Poumons 1,0.103
Tissus gras 3,3.103
Gant chirurgical en latex naturel : 1010 – 1013 Ω.cm
Impressum
Édition et fabrication : Semperit Technische Produkte Ges.m.b.H. & Co KG, Editeur : Sempermed, Modecenterstrasse 22, A-1031 Vienne, Tel. +43-1-79 777-621,
Fax: +43-1-79 777-630, E-Mail:
[email protected], Rédaction : Martina Büchele, Texte : Dr. Michael Höchtl, Peter Pöcksteiner.
08/2004 DM1500853
6. Conclusion
Fondamentalement, on peut affirmer que l’application
de la chirurgie HF n’exige pas le port de gants, et que
ces derniers ne peuvent pas être considérés comme
des gants de protection dans ce contexte. Si la
méthode est correctement appliquée et que le
générateur HF ne présente pas de défaillance, une
décharge du courant électrique au travers du chirurgien
est peu probable.
Pour le cas où il y aurait malgré tout des courants
« déviés » pendant le travail et donc un risque de cla-
quage, des mesures de sécurité et d’isolation supplé-
mentaires, telles que l’utilisation de pincettes spéciales
ou le port de deux paires de gants superposées,
permettent de réduire au minimum la probabilité d’un
tel claquage.