ÉPREUVE COMPOSÉE CORRIGÉ – Chapitre 1 : Inégalités et

ÉPREUVE COMPOSÉE CORRIGÉ Chapitre 1 : Inégalités et classes sociales
Première partie : Questions de connaissances (6 points)
1. Comparez la théorie des classes sociales chez Marx et chez Weber.
Marx et Weber sont deux sociologues qui ont étudié la structure des sociétés
capitalistes. Leur approche comporte des différences (mais aussi quelques similitudes).
Quelles sont-elles ?
La conscience de faire partie d'un groupe : L'approche de MARX repose sur des
groupes dont les individus qui en sont membres ont conscience d'en faire partie
(conscience de classe) alors que WEBER a choisi des critères pour regrouper les
individus qui n'impliquent pas nécessairement leur conscience.
Le nombre de critères : Un seul critère pour MARX : La place dans les rapports de
production structure la société. MARX identifie deux principales classes sociales : les
prolétaires et les capitalistes.
Trois pour WEBER : Le niveau de vie (formant des classes sociales) / Le prestige de la
profession (formant des groupes de statut) / Le pouvoir (formant des organisations
politiques comme les partis, les syndicats, les lobbys, etc.).
Le nombre de groupes : Pour MARX, deux principales classes sociales existent : les
prolétaires qui vendent leur force de travail aux capitalistes qui ces derniers sont
propriétaires des moyens de production. De ce rapport de production naît une
exploitation des travailleurs par les capitalistes (plus-value).
Pour WEBER, de nombreux groupes composent alors la société et l'accès à certaines
ressources (économiques, symboliques ou politiques) diffère selon les groupes.
La lutte des classes : L'analyse de MARX insiste sur la lutte (manifeste ou latente)
qui existe entre les classes sociales et anime la société. WEBER reconnaît juste une
répartition inégale des ressources (économiques, symboliques et politiques).
2. Quels sont les principes de construction des Professions et Catégories
Socioprofessionnelles (PCS)? Indiquez aussi sa différence avec la
notion de classe sociale.
Le but est de classer l’ensemble de la population de plus de 15 ans (en âge de travailler)
en un nombre restreint de grandes catégories présentant chacune une certaine
homogénéité sociale (les individus d’une même catégorie partagent des situations
proches (position hiérarchique, conditions de vie et pratiques sociales).
Pour atteindre l’objectif d’homogénéité sociale, il faut classer les individus en fonction
de leur situation professionnelle qui inclut : le statut juridique (indépendant ou salarié),
le secteur d’activité (primaire, secondaire, tertiaire), la qualification du poste (peu
élevée, moyenne, élevée), le type de tâche effectuée (manuelle, non manuelle).
Il y a 8 groupes dont 6 d’actifs : AE, ACCE, CPIS, PI, employés, ouvriers.
La nomenclature permet d’analyser la société française et les différents groupes qui la
composent, elle fait apparaître les transformations économiques et sociales à l’œuvre
dans notre société et permet d’établir une échelle sociale continue car les groupes sont
implicitement hiérarchisés (il existe des inégalités sociales entre les PCS).
Attention : alors que la notion de classe suppose des groupes aux intérêts antagoniques
et qui luttent pour les défendre, le classement PCS n’induit pas une vison conflictuelle
de la société.
Partie 2 : Étude d'un document (4 points)
Question : « Après avoir présenté le document vous caractériserez les
inégalités économiques en France en 2012 ».
Le document de l’INSEE est un graphique représentant une courbe de Lorenz des
revenus (flux de richesses) et des patrimoines (stock de richesses) en France en 2002.
En abscisse, on a reporté la part cumulée des ménages en % et en ordonnée celles de
la richesse en % (avec la part du revenu national obtenue autrement dit des richesses
produites au cours de l'année et avec la part du patrimoine détenue). Cette courbe
permet de mesurer le degré d’inégalités dans la répartition d'une richesse : plus les
courbes s’éloignent de la droite d’équirépartition plus les inégalités sont grandes.
1) On constate qu’en France il existe des inégalités de revenus...
Ainsi, en 2012, en France, les 10% les plus modestes de la population se partagent 3%
du revenu national en 2012 alors que les 10 % les plus riches de la population se
partagent 20 % des richesses produites soit une différence de 17 points de % (ou trois
fois plus).
2) … on constate aussi qu'il existe des inégalités de patrimoine
En 2012, en France, les 10 % les plus pauvres de la population ne possèdent quasiment
pas de patrimoine alors que les 10 % les plus riches de la population possèdent 48 %
de la valeur du patrimoine total !
3) On constate ainsi que les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus
fortes que les inégalités de revenu.
En effet, les 50% les plus modestes se partagent 32% des revenus et à peine 8% du
patrimoine. Ainsi, les 50 % les plus riches de la population se partagent le reste soit
68 % des richesses produites au cours de l'année et 92 % du patrimoine !
Partie 3 : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire (10 points)
« Vous montrerez que les inégalités économiques et les inégalités
sociales peuvent être cumulatives. »
INTRODUCTION
Accroche : Le rapport PISA sur le niveau d’éducation des élèves des pays de l’OCDE
montre un recul significatif de la France. L’INSEE publie quant à lui une note qui
montre que la France est l’un des pays ou l’origine sociale détermine le plus
fortement la réussite scolaire.
Cadrage : Notre société est structurée par de multiples inégalités. Une inégalité est
une différence d’accès aux ressources socialement prisées qui se traduisent par des
avantages et des désavantages. Si bien que l’on peut dire que les inégalités font
système : Présentes dans de nombreux domaines de la vie d'un individu, elles se
cumulent et se reproduisent de génération en génération.
Plan : I De multiples inégalités … II - … qui se cumulent II - … et se reproduisent
I/ DE MULTIPLES INÉGALITÉS ...
A) Les ressources économiques sont inégalement réparties
Deux ressources économiques : le revenu et le patrimoine.
Différences de salaire entre les actifs (lecture stat. doc 1) et malgré la redistribution,
on observe des différences de niveau de vie entre les individus limitant ou amplifiant
le pouvoir d'achat selon la situation.
La société est aussi traversée par d'importantes inégalités de patrimoine (voir cours).
B) La société est aussi traversée par des inégalités sociales
Les inégalités sociales désignent les différences de ressources non économiques c'est
à dire qui concernent la qualité de vie (l'emploi, la santé, les habitudes, les diplômes,
etc.).
Les individus ne détiennent pas la même quantité de ressources culturelles comme le
révèle le doc 1. Les individus sont différemment diplômés.
II/ … QUI SE CUMULENT
A) La force des inégalités économiques …
Les inégalités économiques s'accumulent. En effet un niveau de vie élevé permet de
constituer un patrimoine, patrimoine qui en retour procurera des revenus améliorant
le niveau de vie de l'individu.
De façon globale, les inégalités économiques avantagent (ou pénalisent) les
conditions d'existence d'un individu en lui offrant la possibilité (ou non) d'accéder à
certains biens comme la technologie ou des services comme les loisirs ou les soins.
B) … renforcée par d'autres inégalités
Les inégalités sociales ont aussi tendance à s'accumuler et s'entretenir. Les inégalités
professionnelles comme les conditions d'emploi (stables ou précaires) ont des effets
sur la régularité et le niveau de revenu.
Les inégalités professionnelles s'expriment aussi à travers les conditions de travail
(les tâches effectuées) qui ont des conséquences sur la qualité de vie d'un individu.
(Lectures statistiques sur le doc 2 concernant l'espérance de vie).
En somme, c'est un cercle vertueux pour certains et vicieux pour d'autres qui
s'enclenche alors… C'est ce que rappelle le doc 3 : « Ainsi, des situations
défavorables [...], se traduisant par des travaux déqualifiés ou des emplois instables,
s'accompagnent presque toujours de faibles rémunérations et d'un faible niveau de
vie, elles valent à ceux qui les exercent une morbidité et une mortalité supérieures à
la moyenne ; ceux-ci n'accèdent de surcroît que difficilement à de bonnes conditions
de logement ; ils n'ont pratiquement aucune chance de bénéficier d'une promotion
par le biais de la formation professionnelle continue ; et leurs loisirs se réduiront de
même à peu de chose. ».
III/ ET SE REPRODUISENT
A) Classe et reproduction sociale
Pour P.Bourdieu, des classes sociales se forment en raison des différences de dotation
en capital économique, culturel (et aussi social) entraînant alors la reproduction et le
maintien des inégalités :
Le capital économique se transmet aisément à travers l'héritage facilitant la
reproduction des inégalités économiques.
Le capital culturel tend également à s’hériter ce qui contribue à la reproduction des
inégalités économique et sociales. En effet, les individus mieux dotés scolairement
accèdent plus facilement aux emplois les plus qualifiés ce qui leur permet d’obtenir
des rémunérations plus élevées.
Doc 1 : Les jeunes les moins bien doté en capital scolaire sont ceux qui subissent le
plus le chômage et la précarité, ceux qui ont les revenus les moins élevés. Et lorsque
la conjoncture se détériore comme entre 2004 et 2010, le phénomène frappe
davantage les moins dotés économiquement et culturellement.
D'ailleurs, les progrès de santé bénéficient en premier lieu aux plus avantagés
comme l'illustre le document sur l'espérance de vie (Doc 2 : les gains d’espérance de
vie bénéficient davantage aux individus qui avaient déjà une meilleure espérance de
vie = les inégalités se reproduisent voire même s'accentuent avec le temps).
B) Le rôle de la socialisation dans le mécanisme de reproduction des
inégalités
La socialisation différentielle de milieu social explique en partie la reproduction des
inégalités. L’influence du capital culturel est déterminante.
Les habitus de classe différenciés produisent des pratiques culturelles différenciées
(lecture, théâtre, concert…) qui expliquent les différences de réussite scolaire et
professionnelle.
La transmission d’un capital culturel, scolaire (et social) important permet d’obtenir
un emploi stable, de qualité, bien rémunéré qui alimente le capital économique.
La socialisation différentielle explique également d’autres type d’inégalités voire de
discrimination, comme celles de genre : la socialisation différentielle de genre conduit
à la division du travail domestique qui enferme les femmes dans des stéréotypes
sociaux, les empêchant d'améliorer leur position sociale, bref de percer le « plafond
de verre ».
CONCLUSION
Résumé : Les inégalités font système : Présentes dans de nombreux domaines
d'existence d'un individu, les inégalités se cumulent et s'entretiennent les unes avec
les autres. D'autre part, cette accumulation se réalise aussi entre les générations de
telle sorte que les inégalités se reproduisent. Le rôle du milieu social et de l’école est
alors important dans ce phénomène.
Ouverture : Quelles politiques publiques, notamment en direction du système
scolaire, mettre en place pour lutter efficacement contre les inégalités ?
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