Symbolisme bouddhiste et symbolisme maçonnique
Par Jean-François Gantois
Ce texte est la reproduction d’un article du site Buddhaline : http://www.buddhaline.net
P l a n
Texte de la conférence............................................................ 1
Questions-réponses ................................................................ 9
Petit lexique des mots utilisés ............................................... 16
Chakras :............................................................................... 16
Mandala : .............................................................................. 16
Thankas : .............................................................................. 16
Sakyamouni .......................................................................... 16
Tchenrézi : ............................................................................ 16
Dorjé ..................................................................................... 17
Les six paramitas (les six perfections) .................................. 17
Kayas : .................................................................................. 17
Un moyen habile : ................................................................. 17
Texte de la conférence
Je vais tenter, après mes illustres prédécesseurs, de vous parler des convergences et des
différences entre ces deux traditions spirituelles et initiatiques que sont le bouddhisme et la
franc-maçonnerie avec le risque de redire moins bien ce qui a été dit précédemment.
La franc-maçonnerie et le bouddhisme sont des traditions spirituelles initiatiques.
Dans l’une comme dans l’autre, l’initiation et le symbolisme jouent des rôles importants
quoique différents. Nous allons tenter de relever les convergences et les divergences sur ces
deux aspects étroitement liés que sont l’initiation et le symbolisme.
Dans le bouddhisme tantrique, l’initiation (ouang) signifie transmission de pouvoir au sein
d’une lignée ininterrompue depuis le Bouddha Sakyamouni. Cette initiation consiste en une
cérémonie au cours de laquelle le disciple reçoit personnellement l’influence spirituelle du
Maître mais à condition qu’il s’y prépare intérieurement pour entrer dans le mandala (un
symbole sur lequel nous reviendrons), c’est-à-dire l’univers ou l’environnement d’un yidam.
Un yidam est la représentation d’une qualité particulière de la nature de Bouddha. Mais il
n’est pas une simple figure symbolique dans la mesure où, d’un être ayant parfait ce yidam,
on dit qu’il en devient indifférencié, ce qui ne signifie pas évidemment qu’il a quatre, six ou
mille bras ! Un yidam est au-delà de la notion de l’être ou du non-être.
Le disciple doit aussi suivre la visualisation décrite par le maître initiant, lequel touchera des
points particuliers de son corps, chakras ou mains en général, avec des objets symboliques,
attributs du yidam, eux-mêmes chargés de bénédictions.
La transmission est comme une graine placée dans l’esprit du disciple. A lui de préparer le
terrain en éliminant les mauvaises herbes ou émotions conflictuelles. Quelques précisions
sont ici nécessaires. Dans le bouddhisme, deux types de méthodes sont utilisés. Celles qui
s’attaquent aux conséquences de l’ignorance, les émotions conflictuelles et les voiles de
l’esprit, et celles qui s’attaquent aux causes mêmes de l’ignorance en s’appuyant sur la
nature de Bouddha que possède potentiellement tout être.
Les pratiques méditatives tantriques sur les yidams relèvent du second type en faisant appel
à la clarté-luminosité (sambhogakaya) dans la phase de création du yidam et de son
mandala et à la vacuité (dhannakaya) dans la phase de dissolution. Le monde lui-même,
ainsi que le méditant, est finalement une simple projection de l’esprit, ordinairement impure
car fondée sur l’ego avec tout son cortège de désir/attachement, haine/aversion et stupidité.
La méditation substitue à ces projections égotiques une création pure, émanation de notre
nature potentielle de Bouddha, transmise sous cette forme par le Bouddha Sakyamouni ou
des maîtres éveillés. Toutefois, la graine étant semée dans un terrain favorable, il faudra
encore l’entourer de soins, l’arroser, la protéger dans sa croissance jusqu’à ce qu’elle soit un
arbre si solide qu’aucune tempête ne la puisse plus déraciner. Une pratique complète doit
être accomplie 111.111 fois pour offrir une certaine garantie d’efficacité. Encore, faut-il
ajouter que, si chacune de ces pratiques peut mener à l’éveil, à elle seule, et en une seule
vie, ce n’est que sous la condition qu’elle ait été accomplie parfaitement depuis sa
préparation jusqu’à son achèvement. C’est pourquoi, il est recommandé de refaire ces
pratiques complètes encore et encore. Il faut enfin signaler que la pratique formelle d’un
yidam doit s’accompagner d’une attitude conforme dans sa vie quotidienne, sans relâche.
Il est toutefois admis qu’un disciple puisse recevoir une initiation d’un grand maître sans
s’engager à en faire la pratique complète, comme une sorte de bénédiction, une influence
spirituelle positive, ou simplement une bonne connexion qui pourra s’épanouir
ultérieurement, en cette existence ou en une suivante.
La symbolique du yidam a été transmise par les tantras. Emanant du Bouddha Sakyamouni,
elle part d’une lettre tibétaine (ou sanscrite à l’origine) jusqu’au développement de tout un
univers. Chaque couleur, attitude, rayonnement, objet a une signification précise. Ces
visualisations, parfois complexes, font intervenir plusieurs yidams, eux-mêmes tenant de
nombreux objets symboliques. Le méditant se visualise comme étant lui-même le yidam, -
parfois double, en yab youm, ou union sexuelle, ce qui heurte notre habitude prise depuis
des temps sans commencement de nous identifier à notre corps unique. Le mandala
représente tout l’univers indissociable de lui-même, ou lui-même étant au-delà des limites
que lui imposent son identification égotique. Il y a donc implicitement une notion de
macrocosme-microcosme. Quant aux éléments symboliques : couleurs, rayonnements,
objets, etc., leur sens précis n’est souvent qu’évoqué lors de l’indispensable instruction
précédant la pratique. Leur sens est enrichi par leurs associations ( dorjé + cloche = union
de la méthode ou moyens habiles et de la sagesse ; aux 5 chakras et aux 5 sagesses
correspondent 5 couleurs ; etc. ) et ils obéissent à des canons bien définis que l’on peut voir
dans les thankas, supports et aide-mémoire de la méditation.
Les symboles ne sont pas l’objet de spéculations intellectuelles, l’important étant de les
mettre en oeuvre en soi-même pour amener la transformation interne souhaitée.
Les textes disent et redisent : l’étude, la réflexion et la méditation. L’étude du Dharma est
supposée commencée pour être admis à recevoir une initiation. Un enseignement est
toutefois requis avant n’importe quelle initiation, évoquant à la fois son origine, sa
transmission, les succès qu’elle a permis et ses détails techniques indispensables. Suit
nécessairement une certaine réflexion qui se poursuivra tout au long de la pratique
complète. Mais la méditation est, de loin, la phase la plus importante, même si les deux
précédentes sont indispensables. Il s’agit aussi d’une sorte de transmutation alchimique,
c’est-à-dire spirituelle, de l’énergie engagée dans une émotion perturbatrice en une énergie
de sagesse.
Une initiation tantrique ne peut avoir d’efficacité que si l’initiant l’a pleinement réalisée, car on
ne peut transmettre que ce que l’on a. On peut observer d’ailleurs que n’importe quel lama
n’est pas habilité à transmettre n’importe quelle initiation. Remarquons enfin que l’initiation
tantrique n’est pas une cérémonie magique transformant le récipiendaire par sa seule vertu
mais que l’effort personnel est indispensable. Le pouvoir transmis n’est que celui de
pratiquer le yidam.
L’initiation maçonnique présente des similitudes et des différences importantes. D’abord les
similitudes.
Il s’agit aussi d’un point de départ (initium signifie, en latin, commencement) et non une
opération magique mais d’une sorte d’introduction dans le monde symbolique et spirituel
révélé graduellement au fil des années et des cérémonies à ceux qui ont prouvé par leur
travaux et leur comportement qu’ils avaient assimilé les connaissances requises et étaient
donc aptes à recevoir de nouveaux enseignements symboliques. « Science sans conscience
n’est que ruine de l’âme », a énoncé
notre ancêtre Rabelais.
L’effort personnel est aussi exigé. Il passe par l’étude des symboles, principes et maximes
de chaque grade et leur intégration spirituelle, autant qu’il puisse en être jugé dans la
mesure ils s’apprécient à la fois dans l’évolution du comportement et dans la capacité de
chacun à l’exprimer non comme une simple retransmission d’un savoir objectif, extérieur à
soi-même, mais comme intégré dans sa vie. Toutefois, ce degré d’exigence est évidemment
proportionnel à la qualité des membres de la loge.
Avant chaque cérémonie initiatique, le récipiendaire est invité à se recueillir –aussi, dans la
franc-maçonnerie traditionnelle, avant d’entrer en loge- à faire retour sur lui-même et donc à
préparer le terrain avant de recevoir la graine, pour poursuivre la métaphore végétale.
Dans les deux cas, bouddhisme et franc-maçonnerie, la méthode est très importante. Il n’y a
pas de dogme mais une quête vers la réalisation des qualités potentielles de l’esprit.
Il n’est pas requis de croyance particulière mais plutôt une foi fondée sur la confiance en la
validité de la méthode et confirmée par l’expérience, ainsi qu’une foi profonde, dans la
maçonnerie traditionnelle, en la transcendance. (Les Constitutions d’Anderson, texte
historique de base de la franc-maçonnerie spéculative de 1723, stipule que « le franc-
maçon, de par sa tenure et s’il connaît bien l’art, ne sera jamais un athée stupide ni un
libertin irréligieux »).
Dans les deux cas, le symbolisme est très important en tant que véhicule d’une voie
progressive intérieure, c’est-à-dire initiatique. Mais là s’arrêtent sans doute les convergences
car l’usage même du symbolisme dans nos deux traditions est différent.
Voyons donc les différences.
La transmission tantrique est effectuée par un maître, éventuellement assisté par d’autres
maîtres qu’il a lui-même formés et éventuellement, mais éventuellement seulement, même si
c’est pratiquement toujours le cas en Occident, au cours d’une cérémonie dans un temple.
Mais l’histoire rapporte des transmissions directes, dans la nature, d’un maître à un disciple,
surtout pour les plus grands : de Marpa à Milarepa, de Milarepa à Gampopa, de Tilopa à
Naropa, etc. Ce qui est impensable en franc-maçonnerie qui exige un cadre rituel, même si
celui-ci peut être mobile et provisoire. Cela souligne l’importance et la qualité du Maître.
Un maître tantrique est un être réalisé dont la sagesse lui évitera toute erreur quant à
l’opportunité de la transmission à tel ou tel disciple.
Le Vénérable Maître, comme tous ses frères (et/ou soeurs dans les loges mixtes ou
féminines) sauf exception que mon absence de sagesse ne me permettrait même pas de
discerner, n’est qu’un initié virtuel, élu généralement pour trois ans à une charge que la
plupart seront amenés à exercer au cours de leur vie maçonnique. D’ailleurs, pour lui
ramener les pieds sur terre, c’est-à-dire dans sa condition impermanente et interdépendante,
dans la plupart des rites et plus particulièrement dans le rite le plus répandu (le REAA), le
Vénérable Maître descendant de charge est amené à occuper l’office le plus humble : celui
de couvreur.
C’est pour cette raison que l’absence vraisemblable de réalisation spirituelle du maître de
loge exige de multiples précautions : cadre rituel précis, élection par ses frères et
engagement de respecter les lois maçonniques, contre-pouvoir d’un officier appelé orateur
en cas de transgression, formalités pour l’examen du candidat, le tout étant plus ou moins
collectif.
En outre, si les deux traditions spirituelles ont en commun de n’être pas dogmatiques mais
de comporter une méthode progressive dans le but de développer le progrès intérieur, la
franc-maçonnerie ne s’appuie que sur quelques principes alors que le bouddhisme se fonde
sur une doctrine très structurée et élaborée, même s’il importe de ne pas y adhérer sans
expérience intime, sur la seule autorité de maîtres. La franc-maçonnerie dit, de son côté, par
Oswald Wirth : « En initiation, rien ne compte hors ce qui s’accomplit intérieurement. » Mais
elle n’a que des principes. Tels que l’homme est perfectible : sans cela, comment espérer
progresser ? Ou la vertu. Et, du moins dans la franc-maçonnerie traditionnelle : la foi en la
transcendance. En raison de ses origines judéo-chrétiennes, la franc-rnaçonnerie exigeait la
croyance en un Dieu créateur et en l’immortali de l’âme. Mais la franc-maçonnerie
traditionnelle, sous ses différentes formes obédentielles, accepte en son sein des
bouddhistes, comme vous pouvez le constater, et même au R.E.R. qui est un rite
spécifiquement chrétien. Il faut d’ailleurs considérer que la franc-maçonnerie, d’origine plus
ancienne que le christianisme, puisqu’elle remonte aux collèges de constructeurs romains,
comme l’a démontré Paul Naudon, historien de la franc-maçonnerie, a été christianisée. Il
est conforme à sa vocation qu’elle s’ouvre aux grandes spiritualités de son temps et de sa
géographie qui est aujourd’hui pratiquement mondiale.
Enfin, parmi les grands principes maçonniques : la bienfaisance, parfois malheureusement
abaissée en solidarité, qui implique réciprocité, alors que la bienfaisance, comme le don
bouddhiste (la première pararnita), est gratuite, sans attente de retour. Notre frère Henri
Dunant, par application de ce principe et par compassion envers les blessés des champs de
bataille, fonda la Croix Rouge. Bienfaisance, comme don, est un premier pas vers la
sagesse.
La méthode maçonnique est, certes, une méthode de progrès spirituel, mais elle ne finit
pas le but. Elle fait appel à l’étude et à la réflexion ainsi qu’à la pratique de la vertu, bien que,
sur ce point, elle n’ait pas de remède particulier pour combattre chaque vice, comme le
bouddhisme pour les émotions conflictuelles. Disons qu’elle s’en remet à la pratique
religieuse (ou philosophique) de ses membres. Elle n’a pas non plus de méditation, au sens
oriental du tenne. Tout juste peut-on évoquer que le récipiendaire est invité à penser à la
mort et à l’impermanence et à faire un retour sur lui-même dans le cabinet de réflexion (ou
chambre de préparation, au RER, où l’on retourne à chaque augmentation de salaire).
Ou encore que la très grande discipline de la loge exige l’immobilité de celui qui à été
autorisé à parler, les signes d’ordre évoquant les lieux de certains chakras ou même les
gestes que l’on retrouve dans la représentation de certains yidams. Ou enfin, le silence de
l’apprenti pour lui apprendre à faire taire son petit moi jacasseur et à s’ouvrir à la
transmission initiatique.
Il y a en, franc-maçonnerie, quelques éléments de la méditation, mais rien de comparable ni
à chiné, ni à chiné-lhaktong, ni aux méditations sur les yidams. Il n’existe aucune
visualisation en franc-rnaçonnerie. Mais la mise en scène des réceptions, ouvertures et
fermetures des travaux, peut s’apparenter -d’assez loin parce qu’elle n’est pas intériorisée- à
une certaine forme de visualisation avec ténèbres, lumière plus ou moins dense, batteries,
invocations et prières, dans des temples qui évoquent le macrocosme avec leur voûte ou
dais étoilé et, dans certains rites, la représentation du Soleil et de la Lune.
On peut donc dire que la franc-rnaçonnerie prépare ou incite à l’éveil (ou au salut) mais n’est
pas suffisante pour y mener et ne le prétend d’ailleurs pas. Elle se situe plutôt en
complément d’une voie spirituelle, lui apportant éventuellement, comme cela fut si souvent
nécessaire dans notre dans notre Occident ou Proche-Orient monothéiste, la tolérance, la
liberté dans la recherche de la vérité, la relativi des croyances et des rites par rapport à
l’ultime, le respect des diverses formes spirituelles et religieuses.
Je voudrais relever un point commun dans les débuts du bouddhisme et de la franc-
maçonnerie : le Bouddha Sakyamuni a admis dans la sangha des disciples de toutes castes
et des hors-castes. De même, la franc-maçonnerie d’Ancien Régime a admis en son sein et,
sur un pied d’égalité, des sujets des trois Ordres : noblesse, clergé et tiers-état. Ce qui
implique leur universalité et leur bienveillance profonde envers tous les humains.
Après ces aperçus sur l’initiation tantrique et maçonnique (mais rassurez-vous, je ne me
prends pas pour René Guénon), je voudrais évoquer l’usage si fondamental, mais différent
du symbolisme dans les deux traditions.
Le symbole le plus emblématique de la franc-maçonnerie est la construction du temple, soit
de Salomon, soit de l’humanité, selon les rites. Dans cette construction, le franc-maçon est,
à la fois, la pierre d’abord brute et inutilisable en l’état qu’il doit tailler grâce aux outils qui lui
ont été confiés, et le temple lui-même. Il s’agit de s’améliorer soi-même pour améliorer
ensuite la société. La franc-maçonnerie est donc un chantier aux dimensions infinies et de
caractère spirituel et social, à la fois microcosme et macrocosme. Le compagnon opératif est
d’ailleurs appelé à exécuter son chef d’oeuvre en soumettant sa volonté égotique à celle du
Créateur, atteignant ainsi l’harmonie parfaite, à l’image de la création divine.
N’est-il pas lui-même créature et créateur ?
Le but général de la franc-maçonnerie, évoqué par ce symbole central, suscite un
rapprochement fondamental avec le bouddhisme : la construction d’un mandala. Le mandala
ou cercle représente un univers pur selon la vision de l’éveil. Créer un mandala, c’est se
mettre en harmonie avec l’univers, dépasser la saisie dualiste. Etre introduit dans le mandala
d’un yidam, lors d’une initiation tantrique, c’est substituer sa propre saisie d’un moi illusoire à
l’environnement harmonieux et pur du yidam afin d’en acquérir les qualités. En effet, il existe
trois aspects dans l’élaboration d’un mandala : le mandala extérieur, le mandala intérieur et
le mandala secret. Ces trois mandalas font référence à la vision du monde, du corps et de
l’esprit du constructeur. Ils sont fondés sur les cinq éléments : terre, air, eau, feu et espace
qui composent à la fois le monde, le corps et l’esprit. La notion de centre est fondamentale
dans les deux traditions. En maçonnerie, il est dit qu’il faut rassembler ce qui est épars, ce
qui s’entend. à la fois sur le plan social, sur celui de la maçonnerie où doivent être réunis les
hommes de haute valeur morale qui, sans elle, s’ignoreraient, et enfin sur le plan intérieur,
trouver son propre centre qui est sa nature ultime, son essence, sa potentielle bouddhéité.
Les enseignements comparent d’ailleurs souvent cette nature potentielle à l’huile qui est
présente dans la graine mais qui n’apparaît pas tant que celle-ci n’a pas été pressée. En
maçonnerie, on évoque parfois Dieu comme étant un cercle dont le centre est partout et la
circonférence nulle part. Ce qui souligne à quel point le rapprochement est riche avec le
mandala ou cercle avec une importante notion de centre qui est aussi le centre du méditant.
Enfin, dans les initiations maçonniques, la purification par les quatre éléments est
omniprésente. Le cinquième élément, jamais nommé mais suggéré, n’est-il pas ce centre,
Dieu en nous, dont le centre est partout et la circonférence nulle part ?
Dans les deux cas, il s’agit bien d’un chantier, avec son caractère impermanent et
interdépendant, car les corps de métiers sont solidaires de l’oeuvre. Il est dit aussi que ce
temple n’est jamais achevé. Il est en perpétuel devenir jusqu’à l’avènement de la Jérusalem
céleste, tout comme le méditant tantrique se met à l’oeuvre pour vider le samsara. Hiram et
Tchenrézi, même combat ! Au sujet de ce symbolisme de la pierre et du temple, on peut dire
aussi que, comme lorsque l’état de
Bouddha est atteint, le un et le multiple sont transcendés.
De nombreux éléments appelleraient une analyse comparative :
le cube, symbolisant la matière ou le monde, notamment dans le tableau du premier degré
du rite Emulation, et la forme cubique de l’étage inférieur des stoupas évoquant le corps
d’émanation des Bouddhas ;
l’équerre et le compas avec la cloche et le dorjé ;
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