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POUR CONNAÎTRE LA PENSÉE PHILOSOPHIQUE
DE SAINT THOMAS D'AQUIN
Par Louis JUGNET
Editions Bordas, 1948
Edition numérique http://docteurangelique.free.fr 2004
Les œuvres complètes de saint Thomas d'Aquin
AVERTISSEMENT POUR LA DEUXIÈME ÉDITION_ 2
PRÉFACE de Louis JUGNET_ 3
PRÉAMBULE HISTORIQUE: LA SCOLASTIQUE ET SAINT THOMAS_ 7
CHAPITRE I: FOI ET RAISON_ 14
Les positions possibles concernant raison et révélation_ 14
Foi et révélation_ 15
Rôle de la raison en fait de religion_ 17
Thomisme et philosophie chrétienne 20
La double fin de l’homme 22
Chasse et prise... 22
CHAPITRE II: VALEUR ET NATURE DE LA CONNAISSANCE_ 23
Scepticisme, relativisme, Idéalisme 24
Realisme et intentionnalité 32
La connaissance intellectuelle 36
CHAPITRE III: PHILOSOPHIE DE LA NATURE, LA MATIÈRE, LA VIE, L’ESPRIT_ 45
2
Science et philosophie 45
La constitution ultime de la matière 48
Le monde vivant 55
L'homme: âme et corps 57
CHAPITRE IV: L’ÊTRE (MÉTAPHYSIQUE) 61
La certitude en métaphysique 61
Être, analogie et transcendentaux 64
Acte et puissance 68
Essence et existence 73
LES NOTIONS FONDAMENTALES LEURS RAPPORTS_ 75
Le problème de la substance: substance et accidents 80
Individuation de la substance 87
Le problème de la subsistance 89
Les anges 90
Le problème de Dieu_ 93
Les preuves thomistes 94
Nature de Dieu_ 100
Le problème de la création_ 105
CHAPITRE V: LA CONDUITE HUMAINE (MORALE) 111
La position du problème 111
La liberté 116
Le problème de la fin ultime: bonheur, plaisir, obligation_ 117
Reprise sur l'hédonisme 121
Moralité et conscience (conscience, responsabilité et imputabilité) 123
3
La qualification morale de nos actes 124
La vertu et les vertus 126
Morale et société 128
Individu et société 130
Le régime politique 131
CONCLUSION_ 132
APPENDICE I: LA LOGIQUE SCOLASTIQUE - NOTE SUR LA LOGIQUE DE SAINT THOMAS_ 138
L'induction_ 138
Le syllogisme 139
La méthode scolastique de discussion_ 141
APPENDICE II: L’ÉCOLE THOMISTE A TRAVERS LES AGES_ 142
APPENDICE III: L’ÉGLISE ET LE THOMISME_ 146
BIBLIOGRAPHIE_ 150
1. LES OEUVRES DE SAINT THOMAS D’AQUIN. 150
II. BIBLIOGRAPHIE PROPREMENT DITE. 152
OUVRAGES SUR LE THOMISME_ 152
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AVERTISSEMENT POUR LA DEUXIÈME ÉDITION
Ne pouvant reprendre en détail le texte de la première édition, nous avons préféré le laisser
entièrement inchangé. Non pas que nous l’estimions parfait et irréprochable quant à la forme !
Il est, nous le savons, "écrit en style parlé". Oserons-nous rappeler que certains préfèrent encore
cette présentation vivante, avec toutes ses imperfections, à un académisme austère? Et que des
maîtres de la littérature, de Montaigne à Léon Daudet, ont allègrement pris la défense de cette
spontanéité, eût-elle quelque négligence matérielle comme contre partie?...
Surtout, sur le plan des idées, nous déclarons n’avoir stricte ment rien à renier de ce que nous
avons écrit en 1948. Quinze ans après, nous redirions les mêmes choses. Beaucoup, alors, nous
ont compris, et ont tenu à nous le dire, depuis le regretté Pape Pie XII, en une chaleureuse et
longue lettre de félicitations, jusqu’à une foule d’étudiants, en passant par de nombreuses
personnalités religieuses, universitaires et autres, dont les encouragements et les approbations
nous consolent aisément de certains mauvais vouloirs, du reste faciles à comprendre.
Nous souhaitons de tout coeur que la réédition de ce texte apporte au lecteur loyal, d’où qu’il
vienne, une réponse aux problèmes essentiels qu’il se pose.
PRÉFACE de Louis JUGNET
Si l’on voulait caractériser l’orientation actuelle de la philosophie, on devrait commencer par
signaler son opposition au positivisme et au scientisme qui enchantèrent le XIX° siècle, et que
quelques attardés, incapables d’ailleurs de s’entendre entre eux, essaient encore de nous
présenter comme le remède souverain à la crise du monde moderne 1.
1. Cf., au sujet du Congrès international de philosophie de 1937: Si l’on cherchait, en tenant
compte à la fois des communications qui étaient faites pendant les séances et de l’atmosphère
pins subtile qui les entourait, à évoquer les tendances qui dominent la pensée philosophique de
la première moitié du XX° siècle, on observerait sans doute un recul de ce positivisme et même
de ce relativisme, qui, sous des formes différentes, étaient devenus, à la fin du siècle dernier,
une sorte de philosophie commune et produisaient dans la plupart des esprits une unanimité
indifférente. Mais le succès de ces doctrines était lié en réalité à une abdication de la réflexion
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philosophique, qui se subordonnait à la connaissance scientifique, et qui, par une sorte
d’ascétisme, se réduisait volontairement à la ditation de ses méthodes et de ses résultats. Il
n’en est plus ainsi aujourd’hui.... Il ne sert à rien de dire que nous ne connaissons rien de plus
que le relatif, si le sort de notre être propre se joue dans l’absolu.... Le vocabulaire des
philosophes d’aujourd’hui suffit à nous instruire sur le retour de toutes les pensées vers ces
problèmes non pas seulement traditionnels, mais éternels que les merveilleux progrès réalisés
dans la connaissance des phénomènes nous avaient momentanément dissimulés: à travers
cette connaissance ils renaissent dans une lumière nouvelle. On ne craint plus aujourd’hui de
prononcer ce mot d’absolu, que le relativisme avait cru exorciser autrefois (Louis LAVILLE, La
Philosophie française entre les deux guerres, Aubier, pp. 242-243).
Il est en effet absurde de vouloir déconsidérer a priori la recherche métaphysique ou
théologique en vertu d’une soi-disant loi de succession des "âges" mentaux, qui est en
contradiction avec les plus intéressants des travaux ethnographiques contemporains 1, il est
paradoxal de prétendre arracher ou nier le penchant explicatif et systématique qui est la vie
même de l’intelligence aunéfice d’un réseau d’équations tendu sur le monde sensible, et qui
n’en épuise, ni à vrai dire n’en atteint même la richesse foncière 2. La stérilité de ces vains
efforts se manifeste par le comportement de ceux-là même qui en furent les soutiens et les
propagateurs un Auguste Comte finit par la Religion de l’Humanité, avec le Grand Être, le Grand
Fétiche, et le Grand Milieu, sans parler du fameux calendrier. Un Littré, au terme de sa vie,
revient au Catholicisme. Un Claude Bernard amende jusqu’à l’abandonner, en des écrits
maintenant connus, le positivisme de l’Introduction à la Médecine expérimentale. Et que dire
des foules modernes...? Privées d’une droite formation philosophique, frustrées d’un exercice
loyal et avoué de la fonction religieuse essentielle à l’homme, elles vont et viennent comme des
aveugles dans la nuit, dés spiritisme à Ici théosophie, du fakir Birman à Nostradamus, du culte
de la Race à celui du Tracteur. Il faut tirer les conclusions qui s’imposent. Une saine et robuste
philosophie nous est indispensable.
1. Que l’on songe par exemple aux magnifiques recherches (magnifiques par l’ampleur des
moyens matériels mis en oeuvre comme par la persévérance de ceux qui les ont entreprises et
menées à bien) de l’École de W. SCRMIDT, SCHEBESTA etc. avec la revue Anthropos, et qu’un
enseignement universitaire routinier et enlisé dans une documentation fixée ne varietur ignore
et laisse ignorer si magnifiquement aux étudiants. De ces travaux, comme d’ailleurs d’études
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