LABORATOIRES DE TRAITEMENT DU SIGNAL 3
harmonique. La composante de bruit devrait théoriquement être estimée
par mesure de la densité spectrale de puissance de ce qu’il reste du signal
après soustraction de ses harmoniques. En pratique, on peut parfois
estimer que la composante bruitée a une densité spectrale de même allure
que celle du signal complet (harmoniques+bruit). On applique alors un
périodogramme (ou toute autre méthode de modélisation spectrale) au
signal complet, et on suppose que le bruit compte pour une fraction de ce
spectre (à déterminer à l’écoute).
• Enfin, si le signal n’est pas bien stationnaire, il convient de répéter la
modélisation à intervalles réguliers. Un peut par exemple établir un
modèle harmonique pour l’attaque, un pour le maintien, et un pour le
relâchement du son.
Synthèse
La complexité de la synthèse d’un signal harmonique (éventuellement hybride
harmonique/stochastique) dépend elle aussi du signal à produire :
• Pour un signal bien périodique, il suffira de produire une période du signal
(à l’aide de la formule (1)), et de répéter cette période, en lui affectant
éventuellement une enveloppe de type ADSR dont les coefficients seront
adaptés au signal.
• Pour un signal possédant une composante bruitée, on créera un signal
harmonique comme dans le point ci-dessus, et on lui superposera une
composante bruitée (comme dans la formule (2)). Cette composante sera
obtenue par filtrage d’une bruit blanc avec le filtre ad-hoc.
• Pour un signal dont le spectre évolue au cours du temps, il faudra
procéder à une interpolation temporelle des amplitudes des harmoniques.
(Au pire, il faudra également appliquer à la composante bruitée un filtrage
dynamique.)
Il est à noter que, dans ce dernier cas, l’utilisation de la formule (1) peut
conduire à un temps de calcul prohibitif, en raison du nombre
d’estimations de fonctions trigonométriques (cos). On peut éviter ce
problème en réalisant la synthèse par un procédé dit d’ addition-
recouvrement de signaux à court-terme (voir figure ci-dessous) : on
commence par produire des signaux parfaitement harmoniques par IFFT.
Ces signaux sont ensuite pondérés par une fenêtre de Hanning (qui part
de 0, passe par 1 en son centre, et revient vers 0), et additionnés les uns
aux autres. L’évolution continue du spectre du signal ainsi obtenu provient
du fait que, même si chaque signal de base est parfaitement harmonique,
les amplitudes des harmoniques changent d’un signal au suivant. Il est
clair que, pour que ce type de synthèse fonctionne correctement, il est
important que les signaux additionnés soient en phase (c.-à-d. que les
parties qui se recouvrent se correspondent).