État des recherches sur les perceptions et les connaissances des

Cahier 10
État des recherches sur les perceptions et les
connaissances des infirmières en regard de
la gestion de la douleur chronique
Victorine Sikati-Foko, B.Sc.
Étudiante à la maîtrise en sciences infirmières, UQO
Francine Major, M. Sc., Ph. D. (c)
Professeure du département des sciences infirmières, UQO
Monique Labrecque, Ph.D.
Professeure honoraire du département des sciences infirmières, UQO
Francine de Montigny, Ph.D.
Professeure du département des sciences infirmières, UQO
Mai 2007
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Table des matières
Introduction 1
1.1 Les perceptions de la douleur par les infirmières 3
1.2 Les connaissances des infirmières au sujet de la douleur 10
1.3 L’amélioration des connaissances et des attitudes des infirmières 14
Conclusion 19
Références 20
1
Introduction
D’après l’« International Association for the Study of Pain », la douleur est une
expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à une lésion tissulaire réelle ou
potentielle, ou décrite en des termes évoquant une telle lésion. ». La personne a une
sensation extrêmement désagréable, voire insupportable, qui peut provoquer un mouvement
réflexe de retrait (au niveau des membres et des extrémités) ou un changement de position
du corps. La douleur aiguë est considérée comme un signal d’alarme qui nous permet de
savoir qu’il y a une menace à notre intégrité physique. D’installation récente, c’est à dire
évoluant depuis moins de trois mois, la douleur aiguë a des manifestations cliniques plus
marquées (Jeffrey, 2006). La douleur chronique quant à elle peut survenir soudainement ou
progressivement, sans cause identifiable, dans toute partie du corps humain. Elle est
persistante plus de trois à six mois ou au-delà du temps de guérison prévu. Elle est associée
à un désordre chronique ou à une maladie évolutive ou dégénérative (Jeffrey).
La douleur chronique est probablement l’un des problèmes que les infirmières
rencontrent le plus au cours de leurs fonctions (Ferrell, McGuire, & Donovan, 1993). En
effet, l'infirmière est la professionnelle de la santé qui passe le plus de temps auprès des
patients souffrant de douleur (McCaffrey & Ferrell, 1997). Dans ses fonctions, l’infirmière
doit planifier de nombreuses interventions pour le soulagement de la douleur; de plus, elle
doit évaluer l’efficacité de ses interventions et initier les changements si nécessaires.
D’ailleurs, puisque l’infirmière est plus souvent en contact avec la clientèle que les autres
professionnels de la santé, c’est à travers elle que les personnes ont l’opportunité de
bénéficier de l’approche interdisciplinaire (McCaffrey & Ferrell). Malgré la prolifération
2
des recherches sur la gestion de la douleur, les patients continuent de souffrir inutilement
(Yates & al, 1998 dans Twycross, 2002). Nous allons dans un premier temps explorer les
écrits sur les attitudes des infirmières en regard de la gestion de la douleur chronique, y
compris les perceptions et les croyances qui les forment de même que certains
comportements qui en découlent. Dans un deuxième temps, nous poursuivons en examinant
les connaissances que les infirmières ont sur le sujet de la douleur, particulièrement la
douleur chronique, tel que rapporté dans les recherches.
3
1.1. Les perceptions de la douleur par les infirmières
Les perceptions de la douleur par les infirmières sont empreintes des croyances
partagées tant par les professionnels de la santé que par les usagers des soins et des services
de santé. Les études sont centrées surtout sur les personnes âgées qui vivent avec la
douleur, le plus souvent chronique, mais nos premières observations tendent à affirmer que
ces croyances sont partagées à tout âge. Dans cette première section, ces croyances seront
décrites, de même que les attitudes envers la douleur et l’administration de la médication,
les perceptions des causes de la douleur et l’évaluation de la douleur.
Dans le domaine des soins aux personnes âgées, de nombreux facteurs contribuent à
la prévalence élevée de la douleur chez celles-ci. Il s’agit entre autres, des attitudes et des
croyances des professionnels de la santé et des personnes âgées elles-mêmes (Higgins,
Madjar, & Walton, 2004). En effet, ces dernières, tout comme les professionnels de la
santé, croient que la douleur est un processus normal du vieillissement. Le tiers des
infirmières qui ont répondu à l’enquête de Closs (1996) considèrent la douleur comme un
signe inévitable du vieillissement, les poussant ainsi à négliger et à ne pas soulager la
douleur. D’ailleurs, d’autres auteurs tels que Ferrel &t al. (1993) indiquent que dans le
domaine de la gériatrie, peu d’attention a été accordée à la douleur. De son côté, Calderone
(1990, dans Mrozek & Werner, 2001) souligne que les infirmières auraient des attitudes
négatives envers les aînés et s’occuperaient mieux de la gestion de la douleur chez les
jeunes adultes plutôt que chez les aînés. Par ailleurs, les infirmières oeuvrant dans les
départements de chirurgie ont plus de connaissances dans la gestion de la douleur aiguë
chez les personnes âgées que celles travaillant en gériatrie (Closs, 1996). Martin, Williams,
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