
- 128 -
r
Cette structure syntaxique est limitée à l'emploi d'eidenai comme verbe
introducteur,ce
qui invite à rechercher sa raison d'être dans la valeur
de ce verbe plutôt que dans le système syntaxique du grec ancien.
Dans les systèmes hypothétiques, on trouve fréquemment
ofd'/
t
otsth'hoti,
"je / tu sais que" préposé à l'apodose, alors que le rapport
n'est pas établi entre la protase et l'expression du savoir, ni même
marqué grammaticalement :
Platon République V 471 d : ei de kai
ta
thelu.
austvateuoibo,
(...)
t
f
_
f
_ r r
oîd'hoti tautéi pantei amakhoi
an eîen.
"Si même les femmes combattent avec eux
(...),
je sais qu'alors ils
seront absolument
invincibLes".
Enfin on note des emplois en incise du verbe, généralement
déterminé par un adverbe; il semble dès lors plus proche d'un adverbe
d'énonciation
que d'un prédicat susceptible d'ouvrir un développement
discursif.
'
r
J.
' —
* '
i
'
_
id*
Apologie 37b : anti toutou de
helormi
hon
eu.
oîda ti kakon onton
t
«,
t
toutou
timesamenos;
"Dois-je
à la place choisir quelque chose dont je sais bien (que
c'est)
mauvais pour m'y condamner ?".
i
L'ensemble
de ces emplois tend donc plutôt
à
faire d'eidenai
(5)
un modal marginal commentant
1'énonciation,
limité
à
un rôle d'incise " ,
Toutefois,
il paraît plus avantageux de considérer ces usages
comme dérivés par rapport à une valeur centrale, pleine,
d'eidenai»
de manière à éviter de créer une classe syntaxique particulière pour
rendre compte de la "transparence" logique des énoncés du savoir.
Cette analyse peut s'appuyer sur le fait que, construit avec
i
hoti
dans une interrogative,
otstria
fait d'ordinaire véritablement
l'objet
de l'interrogation : en témoigne l'exemple tiré
d'Ion
535d cité
plus haut, où seul le savoir de l'allocutaire est en cause.
D'autre part, dans les enchaînements où le contenu de la
subordonnée est en question, c'est-à-dire lorsque celle-ci est en
ques-
tion dans le développement discursif, ou est une interrogation indirecte,