
Conclusion : Il est peu surprenant d’observer que la température maximale de chauffe d’un e-liquide
dépende de sa composition chimique. S’affranchissant de nicotine et de solutions aromatiques, nous
avons pu montrer que plus la proportion de VG dans la composition de l’e-liquide était grande, plus
ce dernier avait une température de chauffe maximale élevée. De plus il apparait que T MAX mesurée
sur les e-liquides 100% PG (160-180°C) et 100% VG (290-300°C) se rapprochent de la température
d’ébullition de ces mêmes composés, respectivement 188°C et 290°C. Les températures d’ébullition
constituent une barrière physique qui ne peut pas être franchie en phase liquide. Lorsqu’un composé
atteint sa température d’ébullition et que nous continuons à lui fournir de l’énergie, celle-ci est
entièrement consommée par le changement d’état du composé (liquide -> gazeux) et la température
reste stable aux alentours de la température d’ébullition.
L’utilisation ou non d’un flux d’air lors de l’acquisition de T MAX montre que ce phénomène produit
pendant l’utilisation d’une cigarette électronique par un vapoteur, influence directement les valeurs
mesurées. En effet on peut penser que la génération d’un flux d’air produit localement un effet de
refroidissement du liquide lors de sa vaporisation ce qui a pour conséquence de diminuer les
températures maximales de chauffe mesurées en sa présence. Peu de temps après sa vaporisation,
l’e-liquide est entièrement sous forme gazeuse. Le refroidissement dû au flux d’air pourrait favoriser
la condensation de l’e-liquide gazeux en microgouttelettes, rendant l’aérosol généré visible à l’œil
nu. De plus, nous avons tenté de mettre en évidence les variabilités qui existent entre la manière de
vaper de deux personnes distinctes. On peut penser qu’en fonction de la façon de vaper des gens, le
plateau de température défini comme la température de chauffe maximale sera atteint plus vite ou
ne sera tout simplement pas atteint. Il apparait alors nécessaire d’avoir un instrument qui permette
de recréer les différents profils de vapotage afin d’identifier puis d’informer sur les comportements
qui augmenteraient les risques liés à l’utilisation de la cigarette électronique.
Enfin, nous avons pu observer qu’une fois la température maximale de chauffe atteinte, l’utilisation
d’une batterie délivrant des tensions plus élevées n’augmentait pas TMAX pour une même résistance
(1.5 ohm), ceci en raison de la température d’ébullition des e-liquides testés. Néanmoins nous avons
vu que la cinétique de chauffe du e-liquide était accélérée. Ceci devrait se traduire par un volume de
vapeur généré plus important puisque le liquide, dans ces conditions, est maintenu plus longtemps à
TMAX (proche de sa température d’ébullition), température à laquelle la vaporisation est grandement
favorisée.
Perspectives : Dans le but de confirmer et de compléter les résultats obtenus durant ces expériences
il nous semblerait intéressant de réaliser quelques manipulations complémentaires. Elles pourront
notamment étudier l’influence de la variation du type de résistance (simple ou double coil) et de sa
valeur sur TMAX et les cinétiques de chauffe observées. La mesure du profil de chauffe sur des
modèles entièrement reconstructibles (puissance délivrée par la batterie plus élevées, résistances
sub-ohmiques…) serait aussi d’intérêt, notamment dans la compréhension des processus physiques
inhérents à la cigarette électronique qui lui permettent d’être un dispositif d’administration de la
nicotine efficace.
Les travaux qui visent à étudier les cinétiques de chauffe et les TMAX d’e-liquides au cœur de la
résistance dans des conditions définies pourraient également présenter un intérêt concernant la
caractérisation de l’efficacité d’un dispositif de vaporisation. En effet, il serait utile d’établir des
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