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chercheurs.Maisvoyonsd’abordlestroiscontextes
d’informationdanslesquelsseprésenteleproblèmedu
calculdepuissanceetdeladéterminationdelataille
échantillonnale.
Contextesetenjeuxducalculdepuissance
C’estàjustetitrequelesorganismespublicsouprivés
quifinancentlarecherchesesoucientdesaproductivitéet
deseschancesdesuccès:pourquoi,eneffet,accorderun
importantsubsidepouruneentreprisedontlaprobabilitéde
conclure,c’est‐à‐direlapuissance,esttropfaible?C’estla
raisonpourlaquelleplusieursorganismessubventionnaires
exigentd’entréedejeu,danslademandedesubvention,un
calculdepuissanceetunejustificationdu,lataille
d’échantillonproposée.C’estpourquoiaussicertains
auteursontdéveloppéuneméthodologiedétailléepour
aiderleschercheursàmeneràbiencecalcul:Cohen,avec
sonouvrage«Statisticalpoweranalysisforthebehavioral
sciences»(1988),estsansdouteleplusconnu.D’autres
auteurssesontcantonnésdansl’autrevoletdececalcul,soit
ladéterminationdunombredesujetspouratteindreune
puissancedonnée:voirparexempleDesuetRaghavaro
(1990)etKraemeretThiemann(1987).Laméthodologie
applicablesupposequel’onconnaisselesvaleursréellesdes
facteursθ,σ,etαmentionnés,notammentl’effetθet
l’indicedevariabilitéσ,telsqu’ilsserapportentàla
rechercheenvisagée.Queprévoitdonccette«méthodologie
»pourlechercheur?DesuetRaghavarao(1990),àl’instar
desauteursclassiquesenstatistique(p.ex.Guenther,1965;
HoggetCraig,1978;KendalletStuart,1979),posentcomme
connuslesfacteursθetσ(avecα)et,àpartirdelà,ils
procèdentàladéterminationdelataillenécessairepour
atteindreunepuissancedonnée.Toutsepassecommesiles
auteursvoulaientfaireunedémonstrationducalculde
puissanceetdesonutilitédansuncontexteidéal,enfaisant
abstractionducontextedanslequellechercheursetrouve
réellement.Oùdonclechercheurtrouvera‐t‐illesvaleurs
d’effet(θ)etdevariabilité(σ)dontilabesoin?
Danslaplupartdescas,notammentenrecherche
expérimentale,c’estpourlapremièrefoisquelechercheur
abordeuneproblématiqueparticulière,ouqu’ill’abordede
cettefaçonparticulière,avecsonhypothèseetsontypede
mesure:rienn’existeàl’horizonquipuissel’informersurθ
ouσ.Dansd’autrescas,cependant,lechercheurreprend
uneproblématiquedéjàexplorée,planifieunenouvelle
étudesurlamêmequestion,etilpeutdisposeralorsd’une
informationsérieusesurlesparamètresmentionnés.Par
exemple,ilapuréaliserunepremièrefoisl’expérimentation
suggéréeplushautsurl’effetd’unsupplémentvitaminique,
etobtenir,disons,untestt=1,200,nonsignificatif(parce
qu’inférieurà1,734),àpartirdedeuxgroupesde=10
souris.Mêmes’ilestnonsignificatif,cerésultatl’informe
néanmoinssurl’effetθ,parladifférenceempiriqueET
X‐X
observéeaunumérateurdutestt,etaussisurlavariabilité
σ,parunepartiedesondénominateur,22
ET
(s s )/2+.Enfin,
ilexisteaussiunedernièrecatégoriedecas,ceuxdesessais
cliniques(EAEMP,1998)etdesapplicationsindustrielles,
pourlesquelslavaleurdel’effetθestobtenuepar
prescription:cettevaleur,notéeθ
,estlavaleurminimale
exigible,endeçàdelaquellel’impactdel’effetθdansle
monderéel(biologique,physique,industriel)n’existepas,et
c’estcettevaleurquivaservirpourcalculerlapuissanceou,
équivalemment,latailleéchantillonnalerequise.
L’utilisationd’unevaleurd’effetprescrite
Lenth(2001;voiraussiEAEMP,1998)revoitendétailla
procédureparlaquelleunevaleurdeθpeutêtreprescrite
(= θ
),enconsidérantd’unepartlesenjeuxpratiquesen
causedanslephénomèneétudiéetd’autrepartlesbesoins
del’évaluationstatistiquedepuissance.Dansuncontexte
biochimique,parexemple,ilsepeutqu’uneaugmentation
d’unmédiateurendocriniendel’ordredeθ<2mmolsoit
insuffisantepourdéclencherlaréactionmétaboliquevisée,
alorsqu’uneffetplusgrand,soitθ≥2mmol,yparviendrait.
Lecalculdepuissancepeutalorstablersurlaquantitéseuil
θ
=2mmol;pourunepuissanceprédéterminée,le
chercheurpourrafixerlatailleminimale( )exigiblequilui
correspond.
n
~
Notonsbienquelavaleurprescrite θ
nepermetpas
d’établirlapuissanceréelledel’expérienceàfaire:ellefait
voirlapuissanceminimalequecetteexpérienceauraitsi
l’effetréelθrejoignaitouexcédaitlavaleurprescrite.
Supposonsmaintenantquel’effetréelexistemaisqu’ilest
moinsgrandquel’effetminimalsuffisant,soit0<θ<.
L’estimationdelatailleéchantillonnale,calculée
d’après
θ
θ
pourunepuissancedonnée,vafournirunevaleur
detaillen
moindrequecellequ’onauraitdûprendrepour
faireapparaîtrel’effetréelθ;lapuissanceeffective(sousla
vraievaleurθ)seramoindrequecelleanticipéeet
l’expérienceréaliséerisqued’êtredécevante,non
concluante.
L’utilisationd’unevaleurd’effetprescrite(θ)créedonc
unparadoxe.D’unepart,lesauteurscitésplaidentenfaveur
d’untelprocédésurlabased’unargumentréaliste(«Ilest
futiled’obtenirunrésultatstatistiquementsignificatifqui
n’apasd’impactréel,enpratique»)etd’unargument
déontologique(«Ilestinconvenantd’employerdessujets
humainsouanimauxdansunerecherchequin’apas
d’impactréel»)alorsque,d’autrepart,lerecoursàune
puissancesurestimée(sil’effetréelθestmoindrequel’effet
prescrit)rendtoutel’expérimentationinfructueuse.D’un
autrecôté,sil’effetréel(θ)serévélaitêtresupérieuràla
valeurminimalestipulée(θ),latailleéchantillonnale
appliquée(n)seraitexcessive(avecunepuissanceplus
θ