Un risque clé pour les portefeuilles positionnés pour tirer prot de ce nouveau thème est que les sous-jacents fondamentaux qui justient
le pari sur la réation ne se concrétisent pas en n de compte. Ainsi, pour gérer ce risque, il faut faire preuve de prudence lors de la
construction de la composante cyclique du portefeuille d’actions.
Un autre risque pour le marché des actions en 2017 est que la force du dollar américain étoue la croissance des prots des grandes
entreprises américaines, éliminant un support important à la progression du marché des actions.
En général, quel sera l’impact de l’élection de Trump sur l’économie canadienne et
comment positionnerez-vous votre portefeuille?
L’élection de Donald Trump à titre de président des États-Unis d’Amérique s’avère positive pour le Canada puisque la plupart de ses
politiques favorisent la croissance. Nous ne sommes pas très inquiétés par sa rhétorique anti-libre échange. Cela nous apparait être
avant tout un discours populiste destiné à sa base électorale et qui vise certains pays émergents, comme le Mexique et la Chine, lesquels
achent un surplus commercial avec les États-Unis et détiennent un avantage concurrentiel à l’égard du coût de la main-d’œuvre. Plusieurs
États américains ont d’importants échanges commerciaux avec le Canada et s’appauvriraient si des tarifs douaniers étaient imposés ou
si des politiques anti-libre échange étaient implantées. Les accords commerciaux entre pays ne sont pas des documents que l’on peut
simplement renier sans conséquence.
Nous prévoyons donc des rendements attrayants pour les actions en 2017 et favorisons une surpondération d’entreprises cycliques de qualité.
Quelles sont vos attentes d’inflation au Canada?
Le cycle économique en cours, qui a débuté lors du deuxième trimestre de 2009, a déjà une longue durée. Typiquement, tard dans le
cycle, les pressions inationnistes augmentent suite à la politique monétaire expansionniste qui a été instaurée préalablement et à laquelle
nissent par s’ajouter des augmentations de coûts d’intrants économiques, tels la main-d’œuvre et les matières premières. Nous nous
attendons à ce que l’ination augmente doucement en 2017, comparativement à 2016. Elle augmentera plus rapidement aux États-Unis,
mais il y aura certes un eet de contagion au Canada.
Croyez-vous qu’une réduction de taux d’intérêt par la Banque du Canada soit possible
en 2017? Pourquoi?
Nous ne croyons pas qu’une réduction de taux surviendra en 2017. Le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a maintenu
les taux inchangés et a adopté une approche attentiste suite à la dernière rencontre de la Banque du Canada. Celle-ci devrait nir par
reconnaître que la croissance économique, l’ination, les taux d’intérêt et le taux de change du dollar canadien versus le dollar américain
sont soit faibles ou à des creux cycliques et qu’ils devraient s’améliorer en 2017.
Considérant votre perspective sur la croissance du PIB réel, quelles-sont vos opinions
sur le S&P/TSX et les évaluations globales?
Relativement aux normes historiques, la valorisation des marchés boursiers est élevée en ce moment au Canada, aux États-Unis et à
l’étranger. Ceci peut toutefois être justié par deux mesures. D’abord, les taux d’actualisation utilisés pour évaluer les ux monétaires futurs,
qui découlent des faibles taux d’intérêt en vigueur, sont à des niveaux historiquement bas. Ceci mène logiquement à des valorisations
actualisées élevées pour les actions. En deuxième lieu, les révisions des prévisions de prot des analystes nanciers sont en hausse
actuellement, ce qui est déjà rare, et cela au rythme le plus élevé des six dernières années. Ce phénomène indique que la situation
fondamentale sous-jacente des entreprises s’améliore et est en voie de justier les valorisations du moment.
Nous ne sommes pas alarmés par des hausses éventuelles de taux d’intérêt en 2017 qui pourraient mener à des taux d’actualisation plus
élevés des ux monétaires futurs et à des valorisations boursières plus basses. Au contraire, à ce stade du cycle économique, des taux
d’intérêt à la hausse sont un signe de vitalité économique qui augmente les attentes de bénéces des entreprises.
Quels secteurs favorisez-vous en 2017 pour les actions canadiennes?
Étant donné les bonnes perspectives de croissance et de rentabilité, et le pari sur la réation
qui se poursuit, nous surpondérerions les entreprises œuvrant dans les industries des
matières premières ainsi que celles qui sont de nature cyclique ou reliées aux secteurs
industriels. Ceci inclut les banques, que nous considérons comme étant de nature cyclique
légère, mais exclut les producteurs d’or et de métaux précieux, dont l’évaluation est très
inuencée par la tendance et le niveau des taux d’intérêt.
À l’inverse, nous sous-pondérerions les secteurs dont les valorisations sont inversement
corrélées avec les taux d’intérêt, tels que l’immobilier, les télécommunications et les
services publics, ainsi que les titres à caractère stable et défensif tels que ceux du secteur
de la consommation de base.