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Conjoncture A qui profite la baisse du dinar ?
Le dinar tunisien ne ent plus le coup devant les principales devises de nos échanges : le dollar
et l’euro. Après avoir franchi de nouveaux records, aux alentours du taux symbolique de 2,5
face à la monnaie européenne, des experts affirment que cee chute va connuer au-delà,
jusqu’à un rapport de 1 à 3…
Certes, le taux de change est directement lié à la santé économique d’un pays, actuellement
dans le gouffre, dans notre cas, mais le fait de dévaluer ou d’élever la valeur de la monnaie est
une mesure qui peut relever d’une décision polique dont le but est de rééquilibrer la balance
du commerce extérieur, elle aussi, fortement affectée pour la Tunisie. Et les causes sont con-
nues : recul des exportaons des biens et services, paiement des crédits extérieurs, morosité
de la saison tourisque et invesssement presque à l’arrêt.
Et les réacons ne se sont pas fait aendre pour rer la sonnee de détresse pour une écono-
mie qui n’arrive plus à se redresser face à un climat social peu clément. Au fait, les effets de
cee dévaluaon ne sont pas les mêmes pour chacun des agents économiques. Pour
l’entreprise, pour l’Etat ou pour les ménages, l’impact est très variable, car chacun est diffé-
remment lié au système de change, bien qu’il s’agisse de la même monnaie et du même pays.
Pour certains ménages, dont la vie dépend exclusivement des produits de base, pain, pâtes,
lait, sucre, etc. que la valeur du dinar baisse ou augmente, cela n’a pas de significaon. La con-
sommaon et la vie de ces gens sont protégées par le système de compensaon, donc, aucun
effet sur leur vécu quodien. Ce sont plutôt les salariés de la classe moyenne qui seront affec-
tés le plus. Car la dévaluaon du dinar va se traduire par l’augmentaon à la vente des produits
libéralisés et surtout importés. Sans le moindre doute, cee catégorie aura moins d’accès à
des produits plus ou moins complémentaires. Cee catégorie va épargner de moins en moins
et recourir davantage à l’endeement pour pouvoir maintenir le même niveau de vie. Par rico-
chet, l’importaon de certains produits peu ou non essenels va diminuer, compte tenu de
l’importance de cee classe moyenne. C’est peut-être là l’objecf le plus recherché par la déci-
sion de baisser la valeur du dinar…
Mais ce n’est pas l’Etat qui va en profiter le plus. Ce sont essenellement les entreprises expor-
tatrices ou off-shore qui vont connuer à payer la main-d’œuvre et autres facteurs de produc-
on au dinar, mais qui vont en profiter au niveau de la vente sur le marché internaonal. Pour
ces entreprises, un employé smigar ne coûterait plus que 150 euros par mois, voire même
moins, soit à peu près 1/10 du smig dans certains pays européens. Et bien évidemment, ces
entreprises ne vont pas injecter la plus-value générée par la baisse du dinar dans l’économie
tunisienne tant que le climat sociopolique ne s’est pas encore stabilisé. Et il se trouve, par
ailleurs, que cee composante économique bénéficie également de moult exonéraons : tari-
faire, fiscale et sociale.
Pis encore, le fait d’annoncer que la valeur du dinar va connuer à baisser est un facteur
encourageant à la spéculaon sur les devises et les produits importés. Certains pourraient