ELE6306 – Tests de systèmes électroniques, Automne 2007
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circuit dans un mode de test et le second, le comparateur
TDM, sert à analyser les sorties produites par celui-ci. Ces
modifications serviront à la production des circuits.
Puisqu’elles doivent être intégrées au système, des étapes
doivent être effectuées lors de la conception du design. Tout
d’abord, on doit prendre un modèle sans faute et effectuer la
suite de test désirée. Selon cette suite de tests, le TDM
générera des signatures qui doivent être introduites dans le
design final. Ces ajouts au circuit de base serviront à la
validation de chacun des circuits produits.
Le reste de cette section décrit d’une façon théorique les
modules à ajouter à un CUT pour ce type de test : l’OBIST et
le comparateur TDM.
A. OBIST
L’idée de base derrière le test intégré par oscillation est très
simple. Comme son nom l’indique, le but est de modifier le
circuit analogique afin d’en faire un oscillateur en mode test.
Ainsi, il est possible vérifier l’intégrité de la majorité des
composantes du circuit. Ceci permet d’offrir une bonne
couverture sur l’ensemble des fautes du CUT sans vecteur de
test ni générateur.
Dans un circuit analogique, on peut retrouver différents
types de fautes. Comme décrit dans [2] et [4], on peut les
classer en deux catégories. La première consiste des fautes
dites catastrophiques. Ces fautes catastrophiques affectent le
circuit d’une façon extraordinaire et empêchent complètement
le bon fonctionnement de celui-ci. Elles sont modélisées par
des court-circuits et des circuits ouverts, respectivement
représentés par une résistance faible, (1 Ω) en parallèle et une
résistance importante (100 MΩ) en série avec un composant
donné. En général, comme il est démontré dans la littérature, le
taux de couverture pour de telles fautes est généralement très
élevé. Le second ensemble de fautes est composé des fautes
appelées paramétriques. Celles-ci sont définies comme des
déviations de la valeur attendue des composants du CUT. Elles
sont habituellement plus complexes à détecter puisqu’elles
n’affectent pas le circuit d’une façon aussi évidente que la
catégorie précédente. En effet, elles peuvent n’avoir que des
effets minimes sur les oscillations, mais peuvent être, tout de
même, problématiques lors du fonctionnement normal du
circuit.
Afin de détecter ces deux types de fautes, le CUT doit être
modifié pour le placer en oscillation. Souvent, le circuit sous
test doit être divisé en blocs, comme des amplificateurs
opérationnels, des PLLs, des filtres, ou d’une combinaison des
ces blocs, ce qui simplifie la conception de la circuiterie
additionnelle. Cependant, la réalisation d’un oscillateur de ce
type est différente de la conception d’un oscillateur standard,
car toutes les fautes à détecter doivent idéalement avoir des
répercussions sur les oscillations de sortie. Aucun circuit de
stabilisation ne doit donc être utilisé. Pour mettre le CUT en
oscillation, on déplace les pôles de sa fonction de transfert sur
l’axe imaginaire. Ceci est habituellement réalisé à l’aide d’une
boucle de rétroaction et d’un déphasage adéquat.
B. Analyse de signature
La première étape pour concevoir ce bloc est de déterminer
quelles caractéristiques des sorties doivent être analysées.
Ainsi, en observant différents paramètres de l’oscillation, le
taux de couverture des différentes fautes peut augmenter.
Effectivement, plusieurs articles dans la littérature proposent
seulement la fréquence comme paramètre d’analyse puisque
celui-ci couvre une bonne partie des fautes. Néanmoins,
analyser d’autres paramètres peut améliorer de façon
significative le taux de couverture. De même, comme décrit
brièvement plus tôt, les fautes paramétriques sont plus
difficiles à détecter. C’est pourquoi d’autres caractéristiques
du signal de sortie sont proposées pour augmenter le taux de
couverture de ce type de faute. Dans [4], il est démontré que
l’amplitude peut s’avérer efficace pour les fautes
paramétriques.
De plus, comme dans le domaine numérique, un problème
d’observabilité peut être présent pour les circuits analogiques.
En effet, certaines fautes n’ont pas d’impact direct sur
l’oscillation de sortie. La solution pour mettre en évidence de
telles fautes est très semblable à celle utilisée en numérique,
c’est-à-dire, présenter des nœuds internes comme sorties du
système sous test.
La Fig. 1 présente les modules du bloc d’analyse de
signature [4]. On peut voir que cette architecture comporte
deux parties. Tout d’abord, un comparateur TDM est connecté
à la sortie du CUT. Sa fonction est d’échantillonner la sortie
du circuit sous test et de la comparer avec des tensions de
référence. Ces valeurs sont multiplexées temporellement selon
les phases d’horloge du système (
φ
1,
φ
2a ou
φ
2b). Selon les
résultats de comparaison, lorsque la valeur de l’oscillation est
supérieure à la tension de référence, un 1 est produit à la
sortie, sinon un 0 est produit.
Le second module est composé de compteurs qui sont
chacun synchronisé sur une des horloges des références. À tour
de rôle, les compteurs font le décompte des instants où la
tension de sortie de l’OBIST est supérieure à leur référence
respective. Ceci a pour effet de produire une signature
caractéristique pour une durée de test donnée. Par la suite,
celle-ci est comparée avec la signature déterminée pour le
circuit sans faute. Une décision est alors prise pour juger le
Fig. 1. Diagramme bloc
de l’architecture globale du test intégré par
oscillation avec analyse de signature par comparateur TDM. Tirée de [4].