J.P. Rozet 2007
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La plaque est maintenant portée à un potentiel
positif Vp>0 afin de recueillir les électrons, et maintenue à
un potentiel très légèrement inférieur à celui de la grille
Vp=Vg-ε. On observe donc sur la plaque un courant de
sens opposé à celui de l'expérience précédente. On fait
alors varier Vg en maintenant ε fixe, et on mesure Ip .
Les électrons qui ne subissent que des collisions élastiques
atteignent sans problème la plaque. Par contre, ceux qui
cèdent l'intégralité de leur énergie cinétique (à eε près) à
un atome entre grille et plaque ne peuvent atteindre la
plaque.
Les figures ci-contre reproduisent des résultats
expérimentaux typiques : on observe des oscillations très
nettes et régulièrement espacées du courant plaque. Si on
mesure en même temps l'émission de lumière par le tube,
on constate une brusque augmentation de celle-ci à chaque
fois que Ip repasse par un maximum.
Vg > 0 Vp > 0
Ip
X
-e.V
Energie
potentielle
des électrons
-e.Vg ε = cste.
Courant
plaque
I p
4.9 9.8 14.7 19.6Vg
Vg
Intensité
lumineuse
Cette expérience fut réalisée avec une vapeur de mercure. La position de chaque maximum correspond à une
valeur de Vg qui est un multiple entier de 4,9 V, tandis qu'on constate l'émission d'une lumière monochromatique à λ =
2537 Å (ultraviolet).
On interprète ces courbes de la façon suivante :
- tant que Vg ≤ 4,9 V, le courant plaque augmente régulièrement, parce que l'on améliore la collection des
charges (électrons) sur la plaque.
- lorsque Vg dépasse un certain seuil correspondant ici à Vr = 4,9 Volts, on constate une diminution brutale du
courant, qu'on explique par l'apparition de collisions inélastiques au cours desquelles l'électron peut céder la totalité de
son énergie cinétique à un atome de mercure. Ces électrons ne peuvent alors plus atteindre la plaque, à cause du
potentiel antagoniste ε.
- au delà, le courant recommence à croître : ceci s'explique bien si on suppose que les électrons continuent à
céder la même énergie Wr = eVr aux atomes : pour Vg ≥ Vr + ε, ils gardent après une collision inélastique une énergie
suffisante pour atteindre la plaque. Lorsque Vg continue à croître, la collection des charges s'améliore à nouveau et le
courant augmente de nouveau.
- pour Vg ≥ 2 Vr, les électrons deviennent capables de subir deux collisions inélastiques successives sur deux
atomes différents, en perdant à chaque fois Wr = e Vr : ils peuvent de nouveau perdre toute leur énergie cinétique et le
courant diminue à nouveau brutalement. Le phénomène se répète pour 3Vr, 4Vr, etc...
On est donc conduit à conclure que les atomes de la vapeur ne peuvent prendre aux électrons qu'une quantité
d'énergie parfaitement déterminée :
Wr = e Vr