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Par Charles Delhez sj
Aumônier de l’Université de Namur
La Compagnie de Jésus
L’Ordre des jésuites
La Compagnie de Jésus
L’Ordre des jésuites
Par Charles Delhez sj
Aumônier de l’Université de Namur
A l’occasion du renouvellement
de l’engagement réciproque entre
l’UNamur et la Compagnie,
signé le 7 février 2014,
en présence de l’Assemblée générale.
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Couverture : Saint Ignace de Loyola (1491-1556),
Fondateur de la Compagnie de Jésus (1540).
Peinture sur cuivre ( 9,3 x 7,2 cm). Dans le bureau du Provincial
de Belgique méridionale et Luxembourg, à Bruxelles.
L’Ordre des jésuites
Tout a commencé à l’université de Paris. Ils
étaient sept étudiants de nationalités diérentes,
le noyau initial étant Ignace de Loyola, Pierre
Favre et François Xavier1. Voilà déjà quelques an-
nées qu’ils s’étaient rencontrés et vivaient une
amitié spirituelle. Le 15 août 1534, sur la butte
de Montmartre, ils font vœu d’aller à Jérusalem
et, si le projet échoue, de se mettre à la disposi-
tion du Pape pour annoncer l’Évangile n’importe
où dans le monde.
1 Tous les trois “saints”, Pierre Favre
ayant été proclamé tel par le Pape François
le 17 décembre 2013.
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De Paris à Rome
Ce sont les premiers jésuites. Ils ne partiront
jamais à Jérusalem : la guerre avec les Turcs
rendait toute traversée impossible. En 1538, ils
s’orent donc au Pape qui très tôt les envoie en
mission un peu partout. Le roi de Portugal en
demande pour les Indes, et celui d’Espagne pour
l’Amérique.
Le groupe allait donc éclater. Ne fallait-il pas
garder des liens entre eux, fonder une nouvelle
famille religieuse ? Ils hésitent. Ils mènent une
réexion de plusieurs mois, priant ensemble,
échangeant. Le 15 avril 1539, ils arrivent à une
décision : pour rester unis dans la mission, ils
feront vœu d’obéissance à l’un d’eux. Un nouvel
Ordre religieux était né.
Encore fallait-il qu’il soit approuvé par le Pape.
Ignace de Loyola, le rassembleur du groupe, fut
chargé d’écrire la «formule» de cette «petite
Compagnie de Jésus» et de la présenter au «Pon-
tife romain». Il s’agissait de rédiger l’équivalent de
la Règle des anciens Ordres religieux, de former
un «corpspourl’esprit», de souder l’union en vue
d’un meilleur service.
L’approbation ne vint pas sans peine. Il y avait
trop de nouveautés dans cette règle et déjà tant
d’Ordres religieux. Le 27 septembre 1540, ce-
pendant, le pape Paul III signait la Bulle Regimini
militantis Ecclesiæ fondant ociellement la Com-
pagnie de Jésus. Ce jour-là, à Rome, il n’y avait
déjà plus que trois jésuites. L’idéal qui les avait
rassemblés les avait aussitôt dispersés, mais en
les gardant profondément unis.
Mano de San Ignacio de un cuadro de 1609
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Le fondateur
Tout a donc commenà Paris. Mais d’où vient
ce petit bonhomme claudiquant qui a réussi à
susciter une telle épopée ? Inigo Lopez est
en 1491 à Loyola, en un temps une nouvelle
culture se cherchait. Il mena une vie de gentil-
homme de cour, rêvant de côtoyer les grands de
ce monde. En 1521, tandis qu’il commandait la
citadelle de Pampelune assiégée par une armée
française, il fut grièvement blessé aux jambes
par un boulet de canon. Les Français le rame-
nèrent au château de Loyola où il vécut une
expérience intérieure de conversion radicale à
l’Évangile de Jésus Christ. Sa quête spirituelle le
conduira à Manrèse, non loin de Montserrat, où
il mènera une vie intense de prière. Passant par
Barcelone, Rome, Venise, il ira jusqu’à Jérusalem
il ne pourra rester. De retour au pays, il se
décidera à étudier dans les universités. Il voulait
en eet se former à la culture du temps pour
mieux «aider les âmes».
Après Alcala et Sala-
manque, il eut des
ennuis avec l’Inquisition,
il partit pour l’université
de Paris, «chaudron de
la Renaissance» (Lacou-
ture). Le 2 février 1528,
il franchissait les hautes
murailles de la ville par
la porte Saint-Jacques.
C’est dans cette ville qu’il rencontrera Pierre,
François et les quatre autres avec lesquels, le 15
août 1534, il gravissait la butte de Montmartre
avec quelques compagnons pour y sceller leur
engagement. Ayant obtenu le diplôme de Maître
à la Faculté des Arts, Ignace retournera quelques
mois au pays avant de rejoindre ses compa-
gnons, plus nombreux déjà, en Italie.
Une histoire contrastée
Quand, en 1556, le 31 juillet, Ignace, devenu le
premier «
Préposé général
» s’éteint dans sa pe-
tite chambre de Rome où, depuis 1541, il dirige la
«
Compagnie de Jésus
», les jésuites sont déjà au
nombre de mille, dispersés aux quatre coins de
la planète. François Xavier, compagnon de la pre-
mière heure, avait déjà parcouru l’Inde et le Japon
à pied, mourant en 1552, aux portes de la Chine. 
La porte Saint-Jacques
Les Jésuites ou
la gloire de Dieu
Ed. Stock, 1990
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