de l’orient à l’occident : histoire de la route
La dénomination « Route de la Soie » ne désigne pas seulement une route mais un réseau de voies
de communication à la fois terrestres et maritimes, ayant mis en contact dès l’Antiquité les contrées
lointaines de l’Orient et de l’Occident. C’est au géographe allemand Ferdinand von Richthofen que l’on
doit cette appellation qui témoigne de l’intérêt, au XIXe siècle, pour les routes reliant l’Extrême-Orient
à l’Occident. La redécouverte, au XXe siècle, des sites et des temples bouddhiques, l’arrivée dans les
musées occidentaux de documents et vestiges divers vont accroître l’engouement pour ces cultures.
Le réseau de voies qu’on appelle « Route de la Soie » est lié aux routes de l’encens, de l’ivoire et des
épices et traverse de nombreux pays comme la Chine, le Kirghizistan, le Tadjikistan, l’Ouzbékistan, le
Turkménistan, l’Afghanistan, le Pakistan, l’Inde, l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie, avant de traverser
la mer Méditerranée et d’arriver jusqu’à nous. Ces réseaux, mettant en contact des peuples et
des civilisations fort différents, permirent non seulement des échanges commerciaux mais aussi
philosophiques, religieux, scientiques, culturels, esthétiques et techniques.
Les routes de la soie empruntent divers chemins, elles évitent ou contournent les déserts, les hautes
montagnes et les régions plus inhospitalières.
Les routes les plus importantes sont les suivantes :
1. Les routes les plus fréquentées partent de Xi’an en Chine et se dirigent vers l’Ouest en suivant
différents itinéraires à partir de Anxi (Dunhuang). On contourne alors le désert de Taklamakan - un des
plus hostiles de la planète- par le Nord ou le Sud.
La route septentrionale longe le bassin du Tarim et la chaîne montagneuse du Tian Shan et fait escale
à Kucha et Aksu, deux grands centres administratifs. À Kucha, les nomades des steppes du Nord
échangent leurs or, fourrures, peaux et chevaux contre des produits nis. La route méridionale, quant à
elle, contourne par le Nord les monts Kunlun et rejoint Kashgar.
2. À partir de Kashgar, véritable carrefour de l’Asie, divers itinéraires s’offrent à nouveau aux
caravaniers.
La voie septentrionale passe au Nord des monts Pamir pour aboutir à Samarkand ou traverse les monts
Pamir pour aboutir à Bactres (Balkh), en Asie Centrale.
La voie méridionale traverse la chaîne du Karakorum et se dirige ensuite vers le Pakistan et l’Inde.
De là, des routes maritimes partent vers le golfe Persique et rejoignent ensuite la Syrie par voies
terrestres. D’autres routes maritimes partent de l’Inde vers la mer Rouge et rejoignent Alexandrie et la
Méditerranée.
3. Enn, à partir de la Sogdiane (région de Samarkand), en Asie Centrale, deux options sont à nouveau
possibles : l’une traverse l’Ouzbékistan occidental vers le Nord en suivant le cours de l’Amou Daria
(Oxus) vers la mer d’Aral ;l’autre traverse les déserts de Kyzylkoum et Karakoum pour aboutir à la Perse.
Cette dernière voie offre l’avantage de conduire les voyageurs jusqu’à Istanbul, par l’Irak et l’Arménie.
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