PLAN DE COURS MASTER HISTOIRE USAGES DU DOCUMENT VISUEL Professeur : Cécile Bargues Année universitaire 2016/2017 Type d'enseignement : Atelier Semestre : Automne 2016-2017 Nombre d'heures : 12 Langue d'enseignement : français DESCRIPTIF DU COURS Les documents visuels prennent une valeur d’usage différente en fonction de leur mode d’exploitation : la source du chercheur change de statut en devenant image d’une exposition. Qu’il s’agisse de peintures, de sculptures, de dessins, de photographies, d’affiches, de films, de revues, d’archives, etc., l’exposition, en tant que telle, détermine un sens de lecture. L’accrochage influe sur notre perception d’oeuvres non plus considérées individuellement mais en un certain ordre assemblées. L’exposition est un récit visuel, une forme d’écriture plastique dont cet atelier cherchera à voir, à partir de cas pratiques, comment il se construit. Dans le cadre d’une grande exposition, qui nécessite aujourd’hui plusieurs années de préparation pour une durée de vie de quelques mois, un ensemble de professions interviennent sans que ce travail collectif soit toujours connu du public. Sont mobilisés des historiens de l’art, des conservateurs et directeurs de musées, des scénographes, des régisseurs d’oeuvres, des attachés de presse, des personnes associées aux services des publics et à la médiation, des éditeurs pour le catalogue ; mais aussi, indirectement, des mécènes, des élus, le ministère de la culture, différentes autorités de tutelle dont l’emprise est plus ou moins forte sur la vie des établissements culturels. Nous rencontrerons certains de ces acteurs pour appréhender cette économie et cette politique de l’exposition, notamment à partir de l’exemple de « Hans Richter. La Traversée du siècle » au Centre PompidouMetz (2013). « Hans Richter » nous sera particulièrement utile pour étudier les modes d’exposition de deux domaines spécifiques, le film et l’écrit, dans une approche interdisciplinaire. 1 PLAN DE COURS Aujourd’hui évènement culturel à la fréquentation parfois inouïe (ou espérée telle), dont on fait la publicité, et au budget toujours plus exponentiel, l’exposition est une négociation entre des objectifs scientifiques et des impératifs économiques. Où conduit cette situation? Que signifie la « démocratisation » culturelle? Comment réussir à transmettre un savoir, les résultats d’une recherche, à un public « non spécialiste »? Nous essaierons de répondre à ces questions dans une perspective historique, pour mieux comprendre cette mutation récente de ce phénomène culturel nommé une exposition. Les étudiants seront amenés à réaliser des fiches de lecture pour appréhender ces enjeux. La participation orale à l’atelier sera valorisée. Les étudiants produiront enfin une petite étude pour voir si leur sujet de recherche pourrait donner lieu à une exposition, et si ce projet serait concrètement réalisable. Mode de validation Les étudiants seront amenés à réaliser des fiches de lecture. La participation orale à l’atelier sera valorisée. Les étudiants produiront enfin une petite étude pour voir si leur sujet de recherche pourrait donner lieu à une exposition, et si ce projet serait concrètement réalisable. Lectures principales demandées Francis Haskell, Le Musée éphémère. Les maîtres anciens et l’essor des expositions, trad. Pierre Emmanuel Dauzat, Paris, Gallimard, 2002 2000. Bernd Klüser et Katharina Hegewisch, L’Art de l’exposition. Une documentation sur trente expositions e exemplaires du XX siècle, trad. Denis Trierweiler, Paris, Ed. du Regard, 1998. Stephanie Barron (dir.), « Degenerate art ». The Fate of the Avant-Garde in Nazi Germany, cat. exp., Los Angeles, LACMA, New York, Harry N. Abrams, 1991. Georges Salles, Le Regard, Paris, RMN, 1992 [1939] . Bruce Altshuler, Salon to Biennial – Exhibitions that made Art History, vol. I, 1863-1959, New York, Phaidon, 2008. Bruce Altshuler, Biennials and Beyond — Exhibitions that made Art History, vol. II, 1962-2002, New York, Phaidon, 2013. Madeleine Chapsal, entretien avec Tristan Tzara (1963), repris dans Envoyez la petite musique, Paris, Grasset, 1984. Jean Baudrillard, L’Effet Beaubourg. Implosion et dissuasion, Paris, Galilée, 1977. 2