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Inégalités et prospérité, Jean-Michel Cousineau, Association des économistes québécois, mai
2012.
nous retenir pour évaluer les options qui se présentent? Et 5° Comment ces
options se comparent-elles les unes avec autres?
Pourquoi se préoccuper des inégalités de revenus?
La réponse à cette question est bien simple. Il convient de se préoccuper des
inégalités de revenus en combinaison avec la croissance économique parce
qu’autrement, la croissance économique n’a pas de sens. En effet, si la
croissance économique ne bénéficie qu’à un tout petit nombre, elle ne revêt alors
aucun intérêt. Pour avoir de l’intérêt, pour faire du sens, il faut que la croissance
économique appartienne à tous. La croissance économique est un bien public.
Or, ce n’est pas comme cela que les choses se sont passées au cours des 30
dernières années. En effet, comme l’indique le graphique 1, il y eut bel et bien
croissance du PIB par habitant au Québec entre 1976 et 2008 alors que le
revenu médian des familles québécoises n’a pas bougé d’un cran. En fait, en fin
de période (2008) il était inférieur en dollars constants à ce qu’il était en début de
période.
Si nous ajustons ce revenu pour tenir compte de la diminution de la taille
des familles, l’augmentation du revenu réel est de 7,9 % en ne tenant pas
compte des économies d’échelle ou de 18,5 % en en tenant compte2.
Dans tous les cas, l’augmentation de 60 % en 30 ans du PIB par habitant
dépasse largement l’augmentation du revenu médian par famille québécoise,
2 Ne pas tenir compte des économies d’échelle signifie diviser le revenu médian par le nombre de
personnes. En tenir compte signifie le diviser par la racine carrée du nombre moyen de personnes par
famille.