Actualité des médias n°3 (mars 2017)
réunis à l'appel des syndicats CFDT, CGC, CGT et +Libres. Ils protestent notamment contre la volonté de la direction
de ne pas appliquer un accord d'intéressement sur les bénéfices du groupe qu'elle avait pourtant signé. D'après Les
Inrocks, les salariés toucheront ainsi six fois moins que l'année précédente. Cette mobilisation prend place dans un
contexte tendu pour le groupe Canal+, depuis sa reprise en main autoritaire par Vincent Bolloré, comme on peut le
lire dans L'empire. Comment Vincent Bolloré a mangé Canal+, de R. Garrigos et I. Roberts, dont nous avons rendu
compte ici-même [5]. Devant la mobilisation, Bolloré a finalement préféré décaler ses rendez-vous au siège du
groupe Vivendi à Paris.
Vincent Bolloré bientôt seul maître à bord de Vivendi ? - En mars, le groupe Bolloré a encore accru son
emprise sur la multinationale française Vivendi (propriétaire notamment du groupe Canal+), en voyant ses droits de
vote passer de 20 à 26 %. C'est le résultat de la loi dite « Florange » qui accorde des droits de vote double aux
actionnaires de long terme, ce qui est le cas du groupe Bolloré. Cette part devrait encore augmenter en avril, pour
passer à 29 %. D'après l'Autorité des marchés publics, cette nouvelle configuration permettrait à Bolloré de devenir,
à lui seul, majoritaire en assemblée générale (selon le nombre d'actionnaires présents), et d'être ainsi en capacité de
prendre totalement seul certaines décisions.
Paris Normandie restera aux mains de Xavier Elie - La société normande d'information et de communication,
qui édite notamment le quotidien régional Paris Normandie, était en redressement judiciaire depuis avril 2016.
D'après Normandie-actu.fr, l'entreprise possédée par Xavier Elie « avait fait l'objet de trois offres de reprise dont celle
de l'actuel propriétaire (qui prévoyait d'injecter 750 000 euros dans l'entreprise et prévoyait de supprimer 33 postes
techniques) et celle du groupe de presse Rossel, qui détient notamment La Voix du Nord et qui proposait un
investissement de 3 millions d'euros et 41 suppressions de postes ». Malgré la grève des journalistes de Paris
Normandie le vendredi 10 mars en faveur de l'offre du Groupe Rossel, c'est celle de Xavier Elie qui a été retenue par
le tribunal de commerce de Rouen.
Patrick Drahi veut vendre plus de publicité avec les données des abonnés « SFR presse » - Les lecteurs
des titres possédés par Patrick Drahi (L'Express, Libération, BFM-TV...), seront plus que jamais de la chair à
publicité. D'après Les Échos, « le groupe de Patrick Drahi et Teads, une pépite française des technologies
complexes qui sont derrière la publicité numérique, n'envisage en effet rien moins que de créer ensemble une
alternative à Facebook et Google concernant leurs offres publicitaires. » On rappellera en effet que Facebook et
Google monopolisent la publicité en ligne par le biais de leurs régies publicitaires ultra-dominantes. « L'idée est de
marier l'audience de Teads et les données d'utilisateurs recueillies par Altice par le biais de ses médias (BFM TV,
i24, SFR Sport, ses journaux Libération et l'Express, etc.) et de ses opérateurs télécoms ou de câble pour faire
grossir le nouveau pilier "publicité" du groupe », explique ainsi Les Échos.
Le Point « résiste » à SFR presse - L'hebdomadaire Le Point s'est fendu d'un éditorial, le 23 mars, pour
expliquer pourquoi il n'adhérera pas à SFR presse, le service permettant d'avoir accès gratuitement à certains titres
de presse. L'argument du directeur du Point : « SFR rémunère les journaux au téléchargement, et ce à une fraction -
environ le dixième - de leur prix normal. Une aumône ! Certainement pas assez pour pratiquer un journalisme à la
hauteur de nos ambitions, avec de longues enquêtes, des reportages. » SFR presse a répondu par la voix de
Guillaume Dubois, son directeur, dans l'émission « L'instant M » sur France Inter, en affirmant que « dans le kiosque,
les trois-quarts vont à la distribution, à la production. Ils ne vont pas non plus aux journalistes et au reportage.
L'enjeu principal [de SFR Presse] est de reconquérir des lecteurs, et reconquérir au-delà de ceux qu'on a perdus en
papier » [6]. Un argument qui ne risque pas de convaincre le directeur du Point, qui affirme dans son éditorial que
l'hebdomadaire « gardera donc son indépendance. Notre bien le plus précieux. » Une indépendance, rappelons-le,
protégée par François Pinault, financier et propriétaire du Point. De notre côté, nous avions relevé en janvier dernier
ce qu'il en était des belles promesses de SFR presse.
Le groupe Le Figaro condamné pour travail dissimulé - Evene, une filiale du groupe Le Figaro, a été
condamnée à une amende de 25 000 euros et à dédommager à hauteur de 4 000 euros chacune des parties civiles
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