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l’énergie aura des effets négatifs significatifs sur une large partie de la population et
en particulier les couches de population les plus fragiles.
• Le parc de bâtiments, tant résidentiels que tertiaires, représente la majeure partie
des consommations énergétiques en RBC. Ces consommations d’énergie concernent
aussi certains besoins fondamentaux de la population, comme le chauffage,
l’hygiène, la cuisson,… La Région devra jouer un rôle dans la redéfinition des
relations entre locataires, particulièrement nombreux, et propriétaires, les premiers
n’ayant pas la possibilité d’améliorer les performances énergétiques de leurs
logements, les seconds n’ayant pas assez de stimulants financiers pour le faire.
• La dépendance importante du secteur du transport aux carburants liquides rend le
secteur plus sensible aux hausses de prix éventuelles que les secteurs des bâtiments
résidentiels et tertiaires. Par ailleurs, la Région risque d’être confrontée à un
problème en termes de financement du transport public : l’augmentation des prix de
l’énergie pousse les habitants à faire un usage plus intensif des transports publics et
induit une charge plus importante pour l’opérateur.
• Dans un contexte d’énergie chère, la proximité des services, des emplois et la
disponibilité de transports en communs pourrait augmenter l’attrait des zones
urbaines pour le logement et pour l’implantation de sociétés. Une gestion des sols
bien pensée devra optimiser l’utilisation de l’espace disponible pour maintenir un
équilibre socio-économique et permettre le développement durable de la RBC.
6. Les enjeux pour les ménages
• Les analyses de sensibilité pour les ménages concluent que, sans adaptation,
l’augmentation du prix de l’énergie fera augmenter les dépenses moyennes totales
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de +10% d’ici 2050 dans le scénario d’un baril à 150$ et même de près de +30% avec
un baril à 300$. Les budgets de la majeure partie des ménages devront être adaptés
à l’augmentation des prix de l’énergie.
• Les hausses du prix de l’énergie auront des conséquences plus importantes pour les
ménages à faibles revenus, entre autres pour l’accès aux biens et services de
première nécessité comme le logement, l’alimentation, et la santé. Ces hausses de
prix augmenteront le risque de surendettement, et par conséquent le risque de
décrochage économique et social. Les disparités sociales de la Région sont
susceptibles de se renforcer.
• Dans le scénario d’un baril à 300$ en 2050, les ménages du 1
er
décile
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dépenseraient
« théoriquement » près de la moitié de leurs revenus aux dépenses en énergie pour
leur logement. Même le décile supérieur (D10) s’approcherait de la barre de 10% de
revenus consacrés à l’énergie liée au logement. Tous déciles confondus, les ménages
consacreraient à l’énergie une part de leur revenu environ trois fois plus élevée
qu’en 2009. La hausse des prix de l’énergie impactera donc toutes les franges de la
population.
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Ceci inclut les dépenses en énergie directe ainsi que les biens et services présentant un contenu énergétique (énergie
grise).
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Les déciles de revenus divisent la population des ménages en dix groupes égaux en fonction de leur revenu, chaque
groupe représentant 10 % de la distribution des revenus, du décile inférieur au décile supérieur.