user 189 at Fri Nov 19 12:26:08 +0100 2010
Pour ne pas créer de susceptibilités en Belgique, les Français n’ont en
effet pas prolongé la ligne Maginot jusqu’à la mer du Nord. La Belgique,
après la mort du roi Albert 1er, le roi soldat, héros de la guerre de 1914,
avait proclamé sa neutralité et dénoncé en 1936 le traité militaire franco-
belge. Elle pensait que cela lui suffirait pour être tenue à l’écart de tout
éventuel conflit dans le futur…
L’équipement de l’armée
Et bien! La réalité est triste à dire, mais la France n’est pas prête, son
armement est en grande partie obsolète, c’est celui de la Grande Guerre.
Certes c’est celui qui nous a donné la victoire, mais les temps ont changé.
La mécanisation est apparue, l’aviation a fait d’énormes progrès. Il faut
tout de même se souvenir que dès le début des années 1920, le général
Étienne, père des blindés, avait conçu ce que l’on appellera plus tard « la
famille d’engins », c’est-à-dire des engins dérivés pour l’artillerie, le génie…
à partir d’un même châssis de char.
Et oui! La conception du char poseur de pont date de cette époque,
l’engin de base était le char Renault FT 17, souple, robuste et maniable qui
sera produit à plus de cinq mille exemplaires 2.
Il ne faut pas oublier que la bataille de Verdun a été gagnée certes par
le courage de nos poilus, dont on ne soulignera jamais assez l’héroïsme; « ils
ont tenus » est bien la phrase qui est restée dans la mémoire populaire, et
pour cause. Mais les Allemands estiment que leurs soldats étaient tout aussi
valeureux que les Français et que, par contre, grâce au canon de 75 plus
mobile que le leur, notre artillerie a permis d’emporter la décision.
Qu’en est-il donc de l’artillerie ? La situation n’est pas brillante.
Certes nous avons toujours le canon de 75 modèle 1897 qui a fait la
force de l’armée française dans la Grande Guerre.
Mais revenons à l’artillerie en 1940. En artillerie de moyen calibre, il
faut attendre 1934 pour voir apparaître un canon de 105 court et 1936
pour un canon de 105 long. Autant dire qu’en 1939, la plupart des unités
n’en étaient pas équipées. Du reste, une partie de ces canons avaient été
commandés prioritairement par la Roumanie et n’étaient toujours pas tota-
lement livrés en 1940. C’est ainsi qu’ils furent réquisitionnés en 1940, où
pour reconstituer les unités, on prenait tout le matériel disponible. Ils firent
merveille à Voreppe, en Isère, en juin 1940, contre les panzers allemands.
LA PREMIÈRE RÉSISTANCE: LE CAMOUFLAGE DES ARMES
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