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Dans cet exemple,
lentement
est supprimable et déplaçable et pourrait donc être identifié comme
un CP. Mais on peut tout aussi bien le considérer comme un modificateur du verbe dans la mesure
où il ne dépasse pas la portée de celui-ci. En fait, comme de nombreux linguistes l’ont souligné,
une structure syntaxique est parfois susceptible de deux analyses grammaticales concurrentes.
La phrase corrélative
La phrase corrélative n’est pas abordée dans le PER, du moins sous cette appellation métalinguistique.
Le PER mentionne toutefois l’analyse des valeurs sémantiques de conséquence et de comparaison.
Il nous a paru important de consacrer quelques pages à la phrase corrélative dont le fonctionnement
est particulier dans la mesure où elle s’articule avec l’adverbe modificateur d’un groupe nominal,
d’un groupe verbal, d’un groupe adjectival ou d’un groupe adverbial.
Par ailleurs, l’étude de la corrélative comparative peut être utile pour l’apprentissage des L2 et L3
(comparatif et superlatif en allemand et en anglais).
Les valeurs sémantiques
Nous avons opté pour l’appellation « valeurs sémantiques » plutôt que « nuances sémantiques »
(PER) afin de désigner les différentes réalités (temps, lieu, cause, manière…) qu’expriment les com-
pléments de phrase.
En effet, le terme nuance implique une référence à un hyperonyme (les nuances d’une couleur
par exemple). Or, en l’occurrence, l’hyperonyme serait la fonction
complément de phrase
(CP de
lieu, de temps, de cause…). Il y a donc une intersection entre l’axe syntaxique (la fonction) et l’axe
sémantique (la valeur exprimée).
C’est pourquoi nous avons préféré le mot valeur dans la distinction que nous effectuons entre la
classe grammaticale, la fonction et les valeurs sémantiques liées à la signification d’un mot, d’un
groupe ou d’une phrase.
Les compléments de temps et de lieu essentiels (CV) et non essentiels (CP)
La notion de complément, fréquemment utilisée bien que récente en grammaire (XVIIIe siècle),
recourt à la fois à des critères syntaxiques et sémantiques comme le relève Marie-José Béguelin :
« Pour le cas épineux des compléments, on peut résumer la situation de la manière suivante : les
typologies traditionnelles, fondées sur des critères plutôt sémantiques, coexistent cahin-caha
avec une approche plus strictement syntaxique, opposant complément de verbe et complément
de phrase. Cependant, cette opposition binaire se révèle trop simple, et la solution aux problèmes
rencontrés ne peut venir que d’une théorisation des relations entre lexique et syntaxe. »
Il y a donc lieu de distinguer très clairement ce qui relève de la fonction et de la valeur. La fonction
grammaticale désigne la relation qu’un constituant entretient avec un autre à l’intérieur d’une
phrase. La valeur relève d’une approche sémantique et est fortement liée à la signification d’un
mot ou d’un groupe de mots.
Sur le plan purement syntaxique, et c’est la perspective que nous retenons, un complément est
essentiel (CV) ou non essentiel (CP), quelle que soit la valeur sémantique exprimée. Les complé-
ments qui expriment des valeurs de temps et de lieu (ainsi que de prix et de mesure) n’échappent
pas à ce constat. Il convient avant tout d’effectuer une distinction entre les compléments qui entre-
tiennent une relation étroite avec le verbe et ceux qui ne dépendent pas du verbe mais de la phrase.
Le groupe pronominal
Cette notion n’a pas été retenue dans la mesure où le pronom, dans de nombreux cas, est déjà le
substitut d’un groupe nominal. Le pronom peut toutefois avoir des expansions. Nous rejoignons en
ce sens la position de Suzanne-G. Chartrand dans
Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui
(. BIBLIOGRAPHIE).
Les rectifications de l’orthographe du français
Un extrait du document
Les Rectifications de l’orthographe du français
, publié par l’IRDP en 1996,
figure en annexe. Nous n’avons pas tenu compte des orthographes rectifiées dans la rédaction de
la grammaire de référence, sauf dans le chapitre consacré à l’orthographe où les deux graphies
sont proposées.