Efficacité de la stimulation cérébrale profonde chez des patients dépressifs résistants La stimulation cérébrale profonde ou SCP représente un défi majeur pour le traitement de la dépression chronique résistante aux traitements. Bruno Millet (Unité de recherche universitaire 425, Université Renne 1,) en collaboration avec d’autres chercheurs en particulier du Centre Psychiatrie et Neurosciences (Inserm U894, Paris) ont décrit une étude clinique préliminaire où deux cibles neuroanatomiques été choisies : le nucleus accumbens et en cas d’échec le noyau caudé. Les patients ont été suivis 6 mois avant la chirurgie. Du premier mois à partir de la stimulation jusqu’au cinquième mois compris, les patients étaient stimulés au niveau du noyau accumbens, l’analyse par Pet Scan permettant de montrer les modifications métaboliques induites par la stimulation. Pour les patients non répondeurs, le noyau caudé pouvait être ensuite stimulé entre le cinquième mois jusqu’au neuvième mois inclus. Ensuite, les patients entraient dans une phase d’extension au cours de laquelle une adaptation des paramètres de stimulation était rendue possible. Six patients ont été inclus et quatre opérés. Au cinquième mois, aucun des patients n’étaient répondeurs ou en rémission mais une diminution du score de l’échelle de dépression de Hamilton (HDRS) était observée pour chacun d’eux. Trois patients ont ensuite étaient stimulés au niveau du caudé. Aucune amélioration supplémentaire n’a été notée. Au cours de la phase d’extension le noyau accumbens était stimulé pour tous les patients. Trois sur quatre étaient répondeurs avec une amélioration clinique très significative. Une diminution du métabolisme du glucose suivant la stimulation de l’accumbens était observée au niveau de l’aire cyngulaire postérieur, du lobe frontal gauche, et au niveau du cervelet en bilatéral. Une augmentation du métabolisme glucosé était observée au niveau préfrontal bilatéral et au niveau de l’aire cyngulaire antérieur. Les résultats au total suggèrent que l’accumbens est une cible neuroanatomique plus appropriée que le caudé. Une étude randomisée contrôlée est actuellement en cours. High-frequency deep brain stimulation (DBS) represents a major stake for treatment for treatmentresistant depression (TRD). We describe a preliminary trial of DBS of two potential brain targets in chronic TRD: the nucleus accumbens (Acb) and, in the event of failure, the caudate nucleus. Patients were followed for 6 months before surgery (M0). From M1 to M5, they underwent stimulation of the Acb target. PET scans allowed us to track metabolic modifications resulting from this stimulation. The caudate target of nonresponders was stimulated between M5 and M9. Patients then entered an extension phase, in which it was possible to adapt stimulation parameters and treatments. Six patients were included and four were operated on. At M5, none of the patients were either responders or remitters, but we did observe a decrease in Hamilton Depression Rating Scale (HDRS) scores. Three patients were switched to caudate stimulation, but no improvement was observed. During the extension phase, the Acb target was stimulated for all patients, three of whom exhibited a significant response. A decrease in glucose metabolism was observed after Acb stimulation, in the posterior cingulate gyrus, left frontal lobe, superior and medial gyrus, and bilateral cerebellum. An increase in metabolism was observed in the bilateral frontal lobe (superior gyrus), left frontal lobe (medial gyrus), and right limbic lobe (anterior cingulate gyrus). The results of this trial suggest that Acb is a more promising target than the caudate. Références Limbic versus cognitive target for deep brain stimulation in treatment-resistant depression: Accumbens more promising than caudate. Millet B, Jaafari N, Polosan M, Baup N, Giordana B, Haegelen C, Chabardes S, Fontaine D, Devaux B, Yelnik J, Fossati P, Aouizerate B, Krebs M, Robert G, Jay T, Cornu P, Vérin M, Drapier S, Drapier D, Sauleau P, Peron J, Jeune FL, Naudet F, Reymann JM Eur Neuropsychopharmacol. 2014 May 20. pii: S0924-977X(14)00144-8. doi: 10.1016/j.euroneuro.2014.05.006. Contact chercheur Bruno Millet Physiopathologie des Maladies Psychiatriques UMR_S 894 Inserm CHU Pontchaillou Rennes Tél. : 02 99 33 39 37 [email protected]