Protection thermique des composants de puissance — Fiche technique EnPu — I. Origines des pertes dans les composants I.1. Pertes en conduction En conduction, le passage du courant électrique dans le matériau semi-conducteur d’un composant de puissance provoque l’élévation de sa température par effet Joule. rD VD0 La puissance dissipée résultante peut être exprimée à A K partir des éléments du modèle électrique équivalent en iD conduction. Pour la diode et le thyristor, ce modèle apparaît à la Figure 1. Figure 1 : Modèle en conduction. La puissance dissipée en conduction s’exprime : 2 Pcond = p(t ) = V D 0⋅ i (t ) + rD⋅ i 2 (t ) soit Pcond = V D 0⋅ I moy + rD⋅ I eff . En conclusion, l’évaluation de la puissance dissipée nécessite la détermination des courants moyen et efficace dans le composant. I.2. Pertes en commutation La puissance dissipée provient aussi des pertes par commutations (changements d’état du composant entre les états bloqué et passant). Elle s’exprime par la relation : Pcom = POFF −ON + PON −OFF = 1 1 I D ⋅ V ⋅ t mi ⋅ f + I D ⋅ V ⋅ t di ⋅ f 2 2 où POFF-ON est la puissance dissipée durant la mise en conduction, tmi sa durée (temps de montée du courant), PON-OFF la puissance dissipée durant le blocage, tdi sa durée (temps de descente du courant), ID le courant à établir ou couper, V la tension du réseau et f la fréquence des commutations. I.3. Nécessité de la protection des éléments La somme des deux puissances précédente provoque l’élévation de la température de fonctionnement qui diminue la durée de vie du composant pouvant provoquer sa destruction. La température du composant est limitée en évacuant la puissance produite à l’aide de dissipateurs thermiques (radiateurs) qui favorisent la conduction et la convection thermiques. II. Dissipateurs thermiques II.1. Analogie en modèle électrique et modèle thermique Par analogie, le modèle thermique de la Figure 2 montre le flux thermique Pd (en watts) à évacuer (puissance provenant de l’effet Joule). Ce flux est assimilé à un courant électrique qui s’écoule dans la résistance thermique Rth (en °C/W) pour provoquer la chute de température ΔT (en °C). La capacité thermique Cth (en J/°C) traduit l’aspect transitoire du phénomène caractérisé par sa constante de temps RthCth. Pd Flux thermique Pd (pertes Joule) Cth TJ Rth ΔT Tamb Figure 2 : Modèle thermique. II.2. Modèle du dissipateur Sans se préoccuper de l’évolution transitoire, le flux thermique Pd qui mène de la jonction du composant à l’air ambiant traverse différentes résistances thermiques placées en série. Pour favoriser l’évacuation, il faut minimiser la résistance globale en augmentant la surface de dissipation, sa nature ou en forçant la convection (ventilation). Le comportement thermique suit les lois de Kirchhoff des circuits linéaires conformément à la Figure 3 pour être modélisé classiquement tel qu’à la Figure 4 : © CY — FT-Protection thermique septembre 05 – V2.6 1/2 FT / Protection thermique des composants de puissance • La résistance thermique jonction-boîtier (RthJB) dépend du composant. Cette valeur est donnée par le constructeur dans la fiche technique du composant ; • La résistance boîtier-radiateur (RthBR) dépend du moyen de fixation. Le serrage et la graisse de silicone la favorise. Les isolants électriques (mica) l’augmentent ; • La résistance thermique radiateur-air ambiant (RthRA) est favorisée si la surface de dissipation est importante : les radiateurs de faible encombrement avec une grande surface d’échange (ailettes). La convection améliore les résultats : la ventilation. TJ TB TR TA Pd RthJB Figure 3 : Radiateur. RthBR RthRA Figure 4 : Modèle thermique équivalent. III. Exemples de dissipateurs III.1. Extraits de documents techniques Figure 5 : Quelques profils de petits radiateurs et courbes de résistances thermiques. Figure 6 : Des profils plus imposants… © CY — FT-Protection thermique septembre 05 – V2.6 2/2 FT / Protection thermique des composants de puissance