
Avant de pouvoir utiliser ce capteur correctement, il a fallu vérifier ses caractéristiques, et apprendre à
le prendre en main. Le laboratoire étant construit selon l’axe nord-sud, en se plaçant perpendiculairement à
cet axe, nous nous affranchissions quasiment totalement du champ magnétique terrestre, ce qui a fortement
aidé nos mesures. Et enfin, ce capteur est petit (cf ses dimensions figure 4), ce qui facilite son utilisation. Le
capteur est fourni avec une électronique déjà intégrée et il suffit de l’alimenter pour pouvoir l’utiliser.
2.1 Physique du capteur
La magnétorésistance est une propriété de certains matériaux. Cette propriété est un changement de la
résistance du matériau causé par un champ magnétique. Cet effet a été découvert par Thomson en 1856.
Le capteur HMC 2003 utilise des films de permalloy répondant à la propriété de la magnétorésistance ani-
sotrope, c’est à dire que sa résistance électrique dépend de l’angle formé entre le flux de courant parcourant
le matériau et l’orientation du champ magnétique.
Cet effet s’explique physiquement par un décalage différent des niveaux d’énergies des électrons à spin
positif ou négatif sous l’influence d’un champ magnétique. Pour le moment, cet effet n’a pas pu être calculé de
manière satisfaisante, les différences entre les expériences et la théorie sont toujours d’un ordre de grandeur.
Toutefois, les paramètres les plus importants du phénomène peuvent être déterminés expérimentalement
(cf [2]).
2.2 Caractérisation de la réponse du capteur
Le constructeur du détecteur donne, dans sa fiche technique, un certain nombre de données typiques.
Nous avons voulu vérifier ces courbes par nos propres mesures expérimentales.
Pour pouvoir tester ce capteur, nous avons construit deux bobines. Elles ont permis de créer un champ
magnétique bien défini et parfaitement calculable théoriquement.
2.2.1 Les bobines
Le modèle que nous avons choisi donne, sur l’axe de la bobine, avec zla distance par rapport au centre
de la bobine :
B(z)=µ0NI
2r
1
1+z2
r23/2
avec rle rayon des spires de la bobine, Nle nombre de spire et Ile courant parcourant la bobine.
De plus, la bobine étant constituée de fils de cuivre de diamètre D=1,3mm, elle possède une résistance
interne donnée par :
Rbobine =ρ0
2πr
SN
avec ρ0=1,728 10−8Ωm−1la résistivité du cuivre et Sla surface transverse du fil.
Et enfin, son inductance est donnée, en première approximation, par la formule :
L=µ0N2rπ
2
A partir de ces éléments, nous avons construit deux bobines de 52 spires chacune de rayon moyen
rmoy =8cm. Ainsi, le champ magnétique crée par ces bobines varie lentement sur une longueur de l’ordre
du centimètre, ce qui est la taille caractéristique du capteur. Ces bobines ont été bobinées sur une armature
en aluminium.
Le nombre de spires a été à la fois déterminé par des critères techniques et par une volonté de limiter la
puissance dissipée. En effet, le courant sera de l’ordre de l’ampère. La résistance de la bobine est Rbobine =
0,34Ω, ce qui donnera pour I=10Aune puissance dissipée de 34W, ce qui reste acceptable au niveau
chauffage. De plus, on a alors L=0,4.10−3H.
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